Titre de l'écran-titre (visionné le 26 février 2024) / L'industrialisation de la formation est devenue un enjeu capital pour les universités africaines afin de faire face aux effectifs pléthoriques des apprenants et aux besoins de formation de plus en plus importants. Alors que les MOOC ont connu un fort intérêt depuis 2012, c'est en 2015 que ce dispositif de formation en ligne a été introduit dans certaines universités d'Afrique francophone subsaharienne, notamment à travers « MOOC Afrique », un projet de l'université suisse École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Il en découle un transfert de technologie et de son contenu vers des pays d'Afrique francophone. Je me suis interrogé sur l'appropriation locale de cette technologie en m'intéressant à ce que font les acteurs. La question principale est de savoir si ces acteurs dans leur démarche de conception ont tout simplement imité la manière de faire les MOOC au Nord ou bien s'ils ont cherché à « l'endogénéiser ». Pour répondre à cette question, je me suis appuyé sur un cadre conceptuel alimenté par la sociologie de l'acteur- réseau (SAR), la sociologie des usages et les théories décoloniales. La SAR a permis d'étudier l'implication des acteurs humains et non humains et leurs collaborations à travers leur mobilisation, leur enrôlement et leur intéressement. Les théories décoloniales ont permis d'adopter un point de vue critique sur ce transfert de technologie avec comme dimensions : le design du dispositif, la langue des cours, ainsi que les relations entre le centre et la périphérie. Pour étudier le cas de l'introduction des MOOC à l'Université d'Abomey-Calavi au Bénin, des récits ont été recueillis auprès des acteurs sur leur expérience de concepteur de MOOC. La description du dispositif tel qu'il existe actuellement et l'analyse documentaire ont permis de nuancer les propos recueillis. Les principaux résultats de cette thèse montrent une dualité dans le processus de conception des MOOC à l'UAC. D'abord, on constate une volonté d'imiter les MOOC premiers dans leur design, contrebalancée par les contraintes techniques liées au contexte béninois. Ensuite, une volonté de s'ouvrir aux savoirs du Nord, en acceptant de proposer sur la plateforme, des MOOC conçus à l'EPFL. D'un autre côté, il y a une appropriation qui s'exprime par le désir d'adapter le concept de MOOC pour accompagner la formation présentielle, de proposer des contenus faits localement et qui tiennent compte des réalités du contexte béninois (MOOC locaux), et de construire une synergie entre acteurs pour atteindre l'objectif visé. Cependant, il existe un risque de colonialité que les acteurs doivent prendre en compte s'ils veulent résolument aller vers des MOOC plus justes, au service de la collectivité. / The industrialisation of training has become a key challenge for African universities in order to cope with overcrowding and growing training needs. While MOOCs have been attracting a great deal of interest since 2012, it was only in 2015 that this online training system was introduced in some universities in French-speaking sub- Saharan Africa, notably through "MOOC Afrique", a project run by the Swiss university École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). The result is a transfer of technology and content to French-speaking African countries. I looked at the local appropriation of this technology by looking at what the players are doing. The main question is whether these players, in their design process, have simply imitated the way MOOCs are produced in the North, or whether they have sought to 'endogenise' it. To answer this question, I used a conceptual framework based on the sociology of the actor-network (SAR), the sociology of uses and decolonial theories. SAR enabled me to study the involvement of human and non-human actors and their collaboration through their mobilisation, enrolment and interest. Decolonial theories have made it possible to adopt a critical viewpoint on this technology transfer, with dimensions such as device design, course language and relations between center and periphery. Decolonial theories have made it possible to adopt a critical viewpoint on this transfer of technology, focusing on the design of the system, the language of the courses and relations between the centre and the periphery. In order to study the case of the introduction of MOOCs at the University of Abomey- Calavi in Benin, accounts were collected from stakeholders about their experience of designing MOOCs. A description of the system as it currently exists and an analysis of the literature helped to qualify the accounts gathered. The main results of this thesis show a duality in the MOOC design process at the UAC. Firstly, there is a desire to imitate the first MOOCs in their design, counterbalanced by the technical constraints linked to the Beninese context. Secondly, there is a willingness to open up to knowledge from the North, by agreeing to offer MOOCs designed at the EPFL on the platform. On the other hand, there is an appropriation expressed by the desire to adapt the MOOC concept to accompany face-to-face training, to offer locally produced content that takes account of the realities of the Beninese context (local MOOCs), and to build synergy between players to achieve the desired objective. However, there is a risk of coloniality that stakeholders must take into account if they want to move resolutely towards fairer MOOCs that serve the community.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/136583 |
Date | 01 March 2024 |
Creators | Tessy, Djossè Roméo |
Contributors | Latzko-Toth, Guillaume |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xvii, 287 pages), application/pdf |
Coverage | Bénin, Afrique subsaharienne francophone. |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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