La publication de Minibrixes réactés (1972) correspond à l'admission de Lucien Francoeur dans le champ littéraire québécois, Les néons las (1978, huitième livre) lui valent d'être légitimé et Les rockeurs sanctifiés (1982, onzième livre) lui permettent d'être consacré par l'institution littéraire. L'analyse de la réception de ces trois recueils de poésie et la restitution des positions de Lucien Francoeur dans le champ littéraire - une démarche basée essentiellement sur les théories institutionnelles définies par Pierre Bourdieu et Jacques Dubois - permettent de comprendre comment il s'est taillé une place plutôt centrale dans le champ littéraire et comment les facteurs de son succès l'ont mené à cesser presque complètement ses activités littéraires au milieu des années 1980. Dans le premier chapitre, la poésie de Minibrixes réactés et des premiers recueils de Francoeur est définie comme appartenant au courant avant-gardiste et à la contreculture, d'influences québécoises, américaines et françaises. Publié à l'Hexagone, le recueil attire l'attention de la critique, qui se divise entre ceux qui ne sont pas associés à l'avant-garde (jugement négatif) et ceux de l'avant-garde (jugement positif). Avant 1975, parallèlement à la publication de ses recueils, il publie plusieurs textes dans des revues d'avant-garde, comme Les Herbes rouges et Hobo-Québec. Ensuite, le succès populaire et critique des disques rock que lance Francoeur avec Aut'Chose lui valent d'être considéré comme un artiste singulier. Lorsqu'il reprend sa carrière littéraire en main, en publiant Les néons las, alors le plus sobre de ses recueils, la plupart des critiques portent un jugement positif. La publication de plusieurs de ses poèmes dans une anthologie publiée chez Seghers (1974) fait partie des signes de sa légitimation comme poète, avec la reconnaissance d'un baccalauréat en Lettres par l'Université du Québec à Trois-Rivières, l'obtention de bourses et la publication de nombreux articles sur son travail créateur. Enfin, avant 1986, les signes de la consécration de Francoeur sont nombreux. Les revues Hobo-Québec et Arcade lui réservent chacune un dossier, on lui confie des rôles dans l'institution et il prononce des conférences sur son œuvre dans plusieurs établissements scolaires. Le prix Émile-Nelligan pour Les rockeurs sanctifiés constitue en quelque sorte l'aboutissement de sa consécration par l'institution, avant qu'il ne cesse presque complètement ses activités dans le champ littéraire au milieu des années 1980. Actuellement, plusieurs auteurs de manuels scolaires du Québec le considèrent parmi les poètes importants de l'histoire littéraire du Québec.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Lucien Francoeur, littérature, Québec, contre-culture, avant-garde, institution, champ littéraire, poésie, Aut'Chose, musique, réception.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4712 |
Date | 08 1900 |
Creators | Messier, Charles |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4712/ |
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