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Décoder la génétique du crime : développement, structure et enjeux de la criminologie biosociale aux États-Unis / Decoding the genetics of crime : development, structure and stakes of biosocial criminology in the United States

Longtemps marginalisée en criminologie, l’étude des facteurs biologiques du crime a connu une véritable renaissance aux États-Unis depuis les années 2000 sous le nom de « criminologie biosociale ». Le développement de ce courant, qui remonte aux années 1960, doit beaucoup à l’émancipation progressive de la discipline criminologique vis-à-vis de la sociologie, ainsi qu’à l’accès croissant des chercheurs en sciences sociales aux méthodes et données de la génétique comportementale. Si ce mouvement n’est pas homogène, la criminologie biosociale est l’oeuvre principale de chercheurs qui occupent une position dominée au sein du champ criminologique et qui font de l’étude génétique du crime un outil de subversion de la domination sociologique. Le développement de la criminologie biosociale est loin de faire l’unanimité auprès des criminologues états-uniens. Plutôt que de tenter de normaliser les controverses en convaincant leurs adversaires de la pertinence de leurs recherches, les représentants les plus subversifs de la criminologie biosociale adoptent un ton polémique et une attitude combative et jouent sur leur hétérodoxie afin d’acquérir une plus grande visibilité au sein du champ. D’autres tentent de se faire plus discrets en évitant de prendre part aux controverses. Cette prudence est particulièrement visible dans le traitement de la question raciale, nombre de chercheurs préférant éviter de lier la criminologie biosociale à un thème de recherche aussi politiquement sensible. En revanche, la minorité subversive se sert de l’aspect controversé de la question raciale pour en faire un exemple de la censure qui serait pratiquée par les sociologues qui dominent le champ / While it has long been marginalized in criminology, the investigation of biological factors of crime has known a renaissance in the United States since the 2000s under the name of “biosocial criminology”. The development of this movement, that goes back to the 1960s, owes much to the progressive emancipation of the criminological discipline vis-à-vis sociology, as well as to social scientists’ growing access to the methods and data of behavior genetics. Although biosocial criminology is not homogeneous, it is primarily produced by academics that occupya dominated position within the criminological field and that use the genetics of crime as a tool for subverting the sociological domination. The development of biosocial criminology is far from having gained consensus among US criminologists. Rather than trying to normalize controversies by convincing their opponents of their works’ relevance, the most subversive leaders of biosocial criminology adopt a polemical stance and a combative posture and use their heterodoxy to acquire a greater visibility within the field. Others, on the other hand, seek to keep a low profile and avoid engaging in controversies. This carefulness is particularly visible regarding the treatment of the racial question, for numerous researchers avoid tying biosocial criminology up with a research theme as politically sensitive. However, the subversive minority uses the controversial aspect of the racial question as an example of the censorship that dominant sociologists supposedly impose within the field

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AIXM0134
Date26 June 2017
CreatorsLarregue, Julien
ContributorsAix-Marseille, Giacopelli, Muriel, Raoult, Sacha
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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