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Points de vue d'enseignants et d'enseignantes de sciences du secondaire à propos de désaccords entre scientifiques /

Maltais, Jean-François, January 2004 (has links)
Thèse (M.A.)--Université Laval, 2004. / Bibliogr.: f. [115]-119. Publié aussi en version électronique.
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La construction sociale de la "cyberdépendance" au Canada et au Québec

Juneau, Sandra 24 April 2018 (has links)
Depuis plus de vingt ans, nombre d’acteurs sociaux revendiquent l’existence de la « cyberdépendance » comme nouvelle forme potentielle de « dépendance ». Or, l’idée de lier Internet et dépendance divise les différents experts au sein de différentes sphères d’influence (psychiatrie, médecine, psychologie, etc.), et ce, partout dans le monde. De telles divisions ont cours également au Canada et au Québec. L’enjeu est suffisamment important pour que les acteurs sociaux québécois et canadiens se mobilisent afin de définir, de formuler et d’imposer leurs revendications. Privilégiant une lentille constructiviste, nous avons cherché à documenter l’émergence de la « cyberdépendance » au Canada et au Québec en examinant, plus particulièrement, les rôles joués par différents acteurs sociaux dont les luttes visent à mobiliser l’attention publique dans différentes arènes publiques pour obtenir la reconnaissance officielle de leur version du « problème ». Une analyse qualitative de documents écrits, audios ou audiovisuels anglophones et francophones (2838 pages et 312 minutes d’audio et d’audiovidéo) a permis de documenter des confrontations discursives se déroulant simultanément et s’entrecroisant inévitablement dans les arènes publiques scientifique, psychosociale et médiatique. Deux grandes écoles de pensée ressortent de ces analyses. La première comprend les contre-discours minoritaires d’acteurs refusant de reconnaitre la « cyberdépendance » comme étant une psychopathologie. À travers leurs revendications, les acteurs sociaux expliquent que l’utilisation d’Internet n’est pas un problème en soi, mais qu’elle est devenue une nouvelle tentative créée de toutes pièces par certains acteurs afin de stigmatiser et médicaliser des activités du quotidien et s’approprier un nouveau champ d’intervention. Parmi les militants du contre-discours, d’autres pensent que l’utilisation d’Internet même n’est pas en cause. Le problème proviendrait plutôt de certaines activités ou applications spécifiques qui ont un potentiel de dépendance et qui ont un effet sur les comportements des internautes. Tous ces contre-discours, qui ont émergé dans les différentes sphères publiques, demeurent marginaux et minoritaires dans les analyses documentaires. La seconde école de pensée comprend les discours majoritaires qui prônent une reconnaissance pleine et entière de la « cyberdépendance » comme étant un problème réel. Parmi eux, certains acteurs sociaux proclament non seulement l’existence de la « cyberdépendance », mais en fabriquent une vision essentiellement moraliste alors que d’autres en construisent une vision principalement biomédicale — d’ailleurs davantage dominante. D’autres, experts cette fois-ci, s’interrogent sur les motifs, les conditions et les modalités qui rendent l’expérience virtuelle problématique. Ils tentent de trouver à quel moment le comportement de l’utilisateur « normal » devient pathologique. De là, deux discours s’articulent autour de la biomédicalisation de la « cyberdépendance ». Un premier pan de la médecine véhicule, d’abord, un discours de la maladie physique basée sur des théories scientifiques telles que la neurobiologie ou la génétique moléculaire — la dépendance à Internet aurait alors des causes physiques. Un deuxième pan articule sa construction de la « cyberdépendance » autour de la maladie mentale. Le travail de documentation de la construction d’un discours a mis en exergue qu’à partir d’une simple présomption sans réel fondement, toute une construction discursive et professionnelle pouvait s’échafauder autour du concept de la « cyberdépendance ». Qui plus est, différents groupes d’acteurs sociaux continuent de débattre d’un problème qu’ils ont bâti de toutes pièces et pour lequel les chances de devenir dépendant semblent presque nulles aux yeux de plusieurs. Et pourtant, leur persévérance dans ce processus de construction sociale témoigne de la présence d’enjeux suffisamment cruciaux pour les inciter à poursuivre leur chasse aux « cyberdépendants ». Cette chasse permet, pour sa part — au terme d’argumentations, de répétitions, d’approbations par les pairs et de récupérations médiatiques — de se convaincre de l’existence objective de la « cyberdépendance », à un point tel que nous avons retracé des activités définitionnelles liées à la problématisation sociale de la « cyberdépendance », à sa structure identitaire, à ses causes et à ses conséquences et la création de stratégies d’intervention. Les joutes discursives entourant la construction sociale de la « cyberdépendance » se poursuivent et les défenseurs de cette nouvelle « pathologie » continuent de militer pour que la « cyberdépendance » soit reconnue comme entité universelle dans une prochaine version révisée du DSM (DSM-5.1). Nous concluons cette thèse en proposant quatre pistes de recherche pouvant documenter davantage la construction sociale de la « cyberdépendance ». / For more than twenty years, a number of social actors advocate for the acknowledgement of the existence of an “Internet Addiction Disorder” as a potential new type of “addiction”. Linking the Internet to addiction, however, creates a divide between experts from various influential fields (psychiatry, medicine, psychology, etc.) all over the world. Such divisions also take place in Canada and Quebec. The stakes are sufficiently high to entice Quebec and Canadian social actors to define, express and impose their own views of the situation. Adopting a social constructivist lens, we have sought to document the emergence of the “Internet Addiction Disorder” as a public problem in Canada and Quebec by scrutinizing, more specifically, the roles played by various social actors who seek to mobilize public attention in diverse public realms in order to obtain official acknowledgement of their own version of the “problem”. A qualitative analysis of English and French written, audio and audiovisual sources (2838 pages and 312 minutes of audio and audiovisual) brings to light a display of discursive clashes unfolding simultaneously, and inevitably intersecting in scientific, psychosocial and media domains. Two major schools of thought emerge from these analyses. The first comprises the minority counter-discourses of actors who refuse to acknowledge “internet addiction disorder” as a psychiatric disorder. They demonstrate through their argumentation that the use of the internet is not in itself problematic, that the psychiatric disorder is completely fabricated in an attempt, by some actors, to stigmatize and medicalize everyday activities in order to claim a new field of practice. Other actors advocate that internet usage in itself is not the problem, that, instead, the problem stems from certain activities or specific uses that have the potential to create an addiction, and exert their effects on internet user behaviour. These aforementioned counter-discourses that have surfaced in various public realms remain marginal within our document analysis. The majority school of thought encompasses actors who support a complete recognition of “internet addiction disorder” as a real problem. Among them, certain social actors speak of the existence of “internet addiction disorder” in moralistic terms, while others frame it primarily within a biomedical perspective. The latter position is becoming the most dominant. Others, experts specifically, seek to investigate the causes, predisposing conditions and modalities that make the virtual experience problematic. They attempt to draw the line where “normal” internet usage becomes pathological. From that point, two discourses address the biomedicalization of “internet addiction disorder”. The first is a discourse of physical illness based on scientific fields such as neurobiology or molecular genetics; internet addiction would stem, here, from physical causes. The tenants of a second discourse construct “internet addiction disorder” as a mental illness and promote its classification as one of either a distinct psychiatric disorder, an impulse control disorder or an obsessive compulsive disorder. Documenting the construction of a discourse highlights how, from an objectively unsubstantiated assumption, an entire discursive and professional construct can be built around the concept of "internet addiction disorder". Far from over, a debate continues between various groups around a social problem completely fabricated by themselves and for which the likelihood of becoming addicted seems almost impossible, according to some. Their perseverance in this social construction nevertheless reveals stakes high enough to justify persisting in their hunt for “internet addicts”. This hunt allows us, through debates, repetition, peer approval and media coverage, to become convinced of the objective existence of an "internet addiction disorder", to the point where we have been in a position to trace definitional attempts related to the social problematization of "internet addiction disorder", to its identity structure, to its causes and consequences, as well as to the creation of intervention strategies. The discourses surrounding the social concept of “internet addiction disorder” persist, with believers in this new “disorder” advocating for “internet addiction disorder” to be listed as a universal entity in a future revision of the DSM 5 (DSM-5.1). We conclude this dissertation with a proposal of four research avenues to further document and reflect upon the social construction of “internet addiction disorder”.
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Décoder la génétique du crime : développement, structure et enjeux de la criminologie biosociale aux États-Unis / Decoding the genetics of crime : development, structure and stakes of biosocial criminology in the United States

Larregue, Julien 26 June 2017 (has links)
Longtemps marginalisée en criminologie, l’étude des facteurs biologiques du crime a connu une véritable renaissance aux États-Unis depuis les années 2000 sous le nom de « criminologie biosociale ». Le développement de ce courant, qui remonte aux années 1960, doit beaucoup à l’émancipation progressive de la discipline criminologique vis-à-vis de la sociologie, ainsi qu’à l’accès croissant des chercheurs en sciences sociales aux méthodes et données de la génétique comportementale. Si ce mouvement n’est pas homogène, la criminologie biosociale est l’oeuvre principale de chercheurs qui occupent une position dominée au sein du champ criminologique et qui font de l’étude génétique du crime un outil de subversion de la domination sociologique. Le développement de la criminologie biosociale est loin de faire l’unanimité auprès des criminologues états-uniens. Plutôt que de tenter de normaliser les controverses en convaincant leurs adversaires de la pertinence de leurs recherches, les représentants les plus subversifs de la criminologie biosociale adoptent un ton polémique et une attitude combative et jouent sur leur hétérodoxie afin d’acquérir une plus grande visibilité au sein du champ. D’autres tentent de se faire plus discrets en évitant de prendre part aux controverses. Cette prudence est particulièrement visible dans le traitement de la question raciale, nombre de chercheurs préférant éviter de lier la criminologie biosociale à un thème de recherche aussi politiquement sensible. En revanche, la minorité subversive se sert de l’aspect controversé de la question raciale pour en faire un exemple de la censure qui serait pratiquée par les sociologues qui dominent le champ / While it has long been marginalized in criminology, the investigation of biological factors of crime has known a renaissance in the United States since the 2000s under the name of “biosocial criminology”. The development of this movement, that goes back to the 1960s, owes much to the progressive emancipation of the criminological discipline vis-à-vis sociology, as well as to social scientists’ growing access to the methods and data of behavior genetics. Although biosocial criminology is not homogeneous, it is primarily produced by academics that occupya dominated position within the criminological field and that use the genetics of crime as a tool for subverting the sociological domination. The development of biosocial criminology is far from having gained consensus among US criminologists. Rather than trying to normalize controversies by convincing their opponents of their works’ relevance, the most subversive leaders of biosocial criminology adopt a polemical stance and a combative posture and use their heterodoxy to acquire a greater visibility within the field. Others, on the other hand, seek to keep a low profile and avoid engaging in controversies. This carefulness is particularly visible regarding the treatment of the racial question, for numerous researchers avoid tying biosocial criminology up with a research theme as politically sensitive. However, the subversive minority uses the controversial aspect of the racial question as an example of the censorship that dominant sociologists supposedly impose within the field
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Une société pathogène ? : les hypersensibilités environnementales au prisme de la sociologie cognitive / A pathogenic society? : environmental hypersensitivities through the prism of cognitive sociology

Dieudonne, Maël 05 December 2017 (has links)
Depuis une décennie se rencontrent de plus en plus nombreux des malades d'un genre particulier. Présentant des symptômes variés et souvent invalidants, ils en attribuent la responsabilité à des facteurs environnementaux très spécifiques : produits de la chimie de synthèse pour les personnes hypersensibles chimiques multiples (MCS), rayonnements électromagnétiques artificiels pour les personnes électro-hypersensibles (EHS). La définition, l'existence même de ces maladies font l'objet de controverses autant politiques que scientifiques, que la littérature sociologique a déjà bien décrites. L'expérience de leurs victimes est en revanche peu connue – ce à quoi cette recherche propose de remédier, en s'interrogeant sur ce que signifie concrètement le fait de souffrir d'une hypersensibilité environnementale.Quatre manières de répondre à cette question seront explorées. La première renvoie à l'expérience de l'hypersensibilité, à ses manifestations symptomatiques ressenties dans l'évidence simultanée de leur corporéité et de leur origine environnementale. La seconde recouvre le raisonnement étiologique grâce auquel cette origine est reconnue et crédibilisée. La troisième a trait aux stratégies que les hypersensibles déploient contre leur mal, qui s'inscrivent dans le double registre du soin et de la mise à distance. Enfin, dernière dimension de leur expérience : la profonde transformation des rapports sociaux qu'entraîne le fait de souffrir d'une maladie controversée. Il s'agira d'étudier comment ces quatre dimensions se nouent, à l'aide d'une démarche ethnographique et inductive. / For about two decades, the number of people claiming to suffer from multiple chemical sensitivity or electromagnetic hypersensitivity has been steadily increasing in France.T hese persons experience various and sometimes quite disabling somatic symptoms, which they attribute to exposure either to chemicals or to anthropogenic electromagnetic fields. The definition, and even the existence of these diseases are controversial. They are not legally recognized and their victims resort to self-diagnosis. However, this is not a cognitively easy task. Its implications are also far-reaching: it results in a radical change in their views of themselves, their environment and their community, as well as significant alterations in their daily lives and behaviour. It is thus an interesting phenomenon to explain for a cognitive sociology concerned with how mental representations evolve and influence conduct. Such is the purpose of this thesis. The analysis relies mostly on ethnographic materials and is conducted in a comprehensive and ecological perspective. It falls into three stages. The first one is devoted to an exploration of the controversies aroused by environmental sensitivities, so as to clarify their lack of legitimacy. The second one deals with the subjective experience and biographical trajectories of environmentally sensitive persons. The last one tries to explain the appearance and persistence of their conviction that they are hypersensitive with a utilitarian model in which emotions play a prominent role. To conclude, a comparison is outlined with other epidemics of medically unexplained symptoms.
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La mobilisation du concept de bien commun par des étudiantes et des étudiants du collégial dans une discussion portant sur une controverse sociotechnique

Jobin, Bernard 17 April 2018 (has links)
Cette thèse vise à documenter la façon dont des groupes d'étudiants du collégial appréhendent la controverse sociotechnique portant sur la fluoration de l'eau potable. Aux fins de la production des données, ces jeunes ont été invités à délibérer dans le cadre de deux entretiens de groupe (focus groups) dont le point de départ était la lecture d'une vignette présentant des données susceptibles de soutenir l'une ou l'autre des positions envisageables, soit son acceptation ou son refus. L'analyse des discours élaborés lors de ces entretiens a été réalisée selon une approche interactionniste et avec les outils proposés, entre autres, par Potter (1996) et Billig (1996). Elle a rendu possible, dans un premier niveau d'analyse, le repérage des ressources discursives et des procédés rhétoriques qu'ils ont mobilisés pour construire leur discours. Dans le cadre d'un deuxième niveau d'analyse, elle a permis de repérer les ressources discursives et les procédés rhétoriques mobilisés pour évoquer et configurer la problématique du bien commun. L'analyse soutient que ces étudiants sont capables de s'approprier une controverse sociotechnique comme celle de la fluoration de l'eau potable, d'en dégager les principaux enjeux et de soutenir une position en évoquant des arguments associés à la problématique du bien commun.
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Appréhension estudiantine d'une controverse sociotechnique et rapport aux experts scientifiques : une étude de cas

Pouliot, Chantal 12 April 2018 (has links)
Cette thèse s'ancre dans un projet de recherche subventionné par le Conseil de la recherche en sciences humaines (CRSH) qui a invité des jeunes de deux cégeps de la région de Québec inscrits au programme de sciences de la nature à s'engager dans l'investigation des controverses sociotechniques (Fountain, Désautels, Larochelle et Daignault, 2002). Nous avons suivi pas à pas, à raison d'environ trois heures par semaine pendant un semestre, deux groupes de trois étudiants (et parfois six). Nous documentons, dans l'ordre des préoccupations d'alphabétisation technoscientifique entretenues dans le champ de l'éducation aux sciences, la façon dont le groupe engagé dans l'investigation de la controverse autour de la téléphonie cellulaire 1) décrit l'objet, le cours et la gestion de la controverse, 2) fait jouer les acteurs scientifiques, industriels, gouvernementaux et citoyens concernés, 3) décrit son parcours (avorté) vers la réalisation d'une expérimentation qui illustre les effets physiologiques des ondes émises par les téléphones cellulaires et, enfin, 4) décrit les relations qu'il entretient avec les personnes qu'il considère être des experts scientifiques (en l'occurrence des chercheurs et un médecin). Nous avons privilégié, pour mener cette analyse de cas (Stake, 1995), une production des données inspirée de l'approche ethnographique (enregistrements sur bande sonore des interactions spontanées et entretiens informels, tenue d'un journal de terrain, récolte de productions écrites estudiantines). L'analyse des descriptions, effectuée à partir des outils proposés par Jonathan Potter (1996), a été menée au regard d'un cadre théorique structuré par une conception de la cognition située et distribuée, une conception socioconstructiviste de la production des savoirs (et des controverses sociotechniques), une conception du langage actionnel et dialogique et une conception du rapport aux personnes estimées être des experts scientifiques issue de celle de rapport au savoir définie par Chariot (1997). L'analyse, effectuée à partir des outils proposés par Potter (1996), montre que c'est un cadrage délégatif de la controverse (Callon et al, 2001) qu'effectue le groupe en procédant à une attribution asymétrique de rôles aux acteurs scientifiques, industriels, citoyens et gouvernementaux eu égard au cours et à la gestion de la controverse. L'analyse illustre également que si le groupe esquisse, dans le contexte scolaire de son investigation de la controverse, un rapport d'intimidation aux personnes qu'elle estime être des experts scientifiques, il est, en revanche, tout à fait apte à se prononcer sur la définition de ce qui fait problème, sur la constitution des collectifs de recherche et les modalités protocolaires de la recherche et sur le rayonnement des savoirs produits. On peut penser, en ce sens, que malgré un rapport d'intimidation aux personnes qu'il considère être des experts scientifiques, le groupe d'étudiants serait en mesure de s'engager dans les débats relatifs aux controverses actuelles (et futures) et pourrait, plus particulièrement, participer au processus de la production des savoirs légitimes, selon l'expression de Callon et al. (2001).
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Rapports aux experts et aux expertes scientifiques de futures enseignantes du primaire : construction de quatre idéaux-types

Groleau, Audrey 25 April 2018 (has links)
Cette thèse vise à construire un modèle des rapports aux experts et aux expertes scientifiques entretenus par de futures enseignantes du primaire. Elle s'inscrit dans le contexte selon lequel il est attendu de leur part qu'elles entretiennent un rapport plus libre devant les experts scientifiques. Or, ces rapports n'ont à ce jour jamais été documentés ni modélisés. Quinze futures enseignantes du primaire ont d'abord été invitées à compléter un questionnaire sur le cours et la gestion de controverses sociotechniques actuelles, puis sept d'entre elles, scindées en équipes de trois et quatre personnes, ont pris part à une séance du jeu de société Decide au sujet de la controverse entourant les nanotechnologies. Sept participantes ont également été rencontrées en entretien individuel semi-dirigé pour clarifier et approfondir leurs points de vue. L'analyse des résultats documente les trois dimensions du rapport aux experts et aux expertes scientifiques des participantes. Nous avons opérationnalisé leurs rapports à soi en nous penchant sur les rôles, capacités et incapacités qu'elles s'attribuent dans les discours individuels et collectifs qu'elles ont produits; leurs rapports aux autres par les rôles, capacités et incapacités qu'elles distribuent aux scientifiques et aux experts et expertes scientifiques; et leurs rapports à l'activité dans le monde et sur le monde par les interactions qu'elles évoquent entre les citoyens et d'autres groupes d'actrices et d'acteurs sociaux. Les rôles, capacités et incapacités distribués aux citoyens et aux citoyennes sont parfois interprétés comme un rapport à soi, parfois comme un rapport aux autres, selon le contexte. Quatre rapports idéaux-typiques aux experts et aux expertes scientifiques ont ensuite été construits : un rapport de coexistence, de coopération, de dépendance et d'empowerment aux experts et aux expertes scientifiques. Ils forment un outil théorique qui pourra, nous l'espérons, être réinvesti dans des recherches en didactique des sciences et en Science studies.

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