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La tradition du town design et sa transmission par les acteurs des villes nouvelles françaises / UK planning postwar tradition and its transmission in France by operators of new towns

Cette recherche porte sur l’une des traditions urbanistiques britanniques de l’après-guerre, le town design, et sur sa transmission en France dans le cadre de la construction des villes nouvelles. Ma thèse se développe ainsi en deux temps : la première partie définit ces savoirs urbanistiques dans le milieu britannique et étudie leur mise en pratique ainsi que leur formalisation ; la seconde partie analyse leur réception et leur reformulation dans le contexte français, ainsi que les motivations des acteurs impliqués. Mon travail s’attache à analyser la façon dont la tradition du town design se codifie progressivement au travers des plans anglais des années d’après-guerre, ces études urbaines commanditées par des municipalités dans lesquelles s’exprime et se formalise une façon de faire la ville. Un enjeu important de mon travail est de replacer, dans l’histoire des débats urbains, l’apport de ces professionnels « installés », modernistes, en tant qu'inventeurs de formes et de doctrines. Cette histoire des savoir-faire étudie plus spécifiquement la façon dont des concepts sont mobilisés par les acteurs et transformés par leur pratique. Au fondement de la tradition du town design se trouve la méthode du neighbourhood planning, qui repose sur l’opérationnalisation du concept d’unité de voisinage. Ce concept opératoire, appliqué au développement d’un territoire, se traduit directement par l’usage de trois outils de conception : le programme (distribution spatio-temporelle et fonctions des équipements), la mobilité (connexions et temporalité des déplacements) et la composition par groupements (et non via un tracé ordonnateur). Ces outils se trouvent appliqués dans la centralité avec l’opération du Barbican Centre, chef d’œuvre ambigu du town design qui, s’appuyant sur un dispositif de precinct, propose un environnement autonome et attractif comme réponse au défi de la construction de logements dans les conditions de la centralité. Un autre enjeu, qui fait l’objet de la seconde partie de ce travail, est d’étudier différents modes de transmission de ces savoir-faire urbanistiques et d’identifier des « chaînes de transmission » et les « agents de transfert » dans le contexte français. Je montre l’intérêt profond des concepteurs français de villes nouvelles pour le travail sur la programmation et pour l’exigence rationnelle générale (accumulation de données, élaboration d’hypothèses…) qui caractérisent l’approche britannique. À la fin des années 1960, les acteurs des villes nouvelles veulent rompre avec l’urbanisme de plan, caractéristique des savoir-faire urbains appliqués en France depuis l’après-guerre. Une étude de cas autour de la collaboration de la Mission de Cergy-Pontoise avec Shankland et Cox fournit un exemple clair de transfert de savoir-faire entre deux grandes institutions publiques : il s'agit d'une part du département d’architecture du London County Council (LCC) – en charge, notamment, de l’élaboration du plan de Londres de 1944 et de sa mise en application – et d'autre part de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (IAURP), en charge de la création des villes nouvelles autour de la capitale. L’intérêt pour l’expérience britannique s’explique par les instructions très claires du ministère, relayées par le directeur de la Mission, Bernard Hirsch, qui exigent de laisser aux sociétés privées une plus grande part d’initiative dans le développement de la ville nouvelle. L’expérience britannique permet aussi aux jeunes architectes de la Mission, comme l’ont fait avant eux les jeunes architectes du LCC, de définir une nouvelle pratique d’aménageur-concepteur : un concepteur dont l’action n’est ni exclusivement réglementaire ni celle d’un « auteur », et qui accepte l’incertitude de l’évolution du projet dans le temps / My research focuses on a post-war British planning tradition called “town design”, and on its transfer and diffusion in France through the work of new towns designer. The first part of the dissertation defines this tradition as a specific set of urban skills and concepts developed during the British post-war years. The second part analyses its reception and reformulation in the 1960’s French context. The dissertation aims to show how the tradition of town design was gradually codified through the making of urban plans commissioned by municipalities in the post-war years. An important issue was to establish that “mainstream” professional modernist architects could be inventors of forms and doctrines. This study shows more specifically how concepts are mobilised and transformed by professional pratice. The tradition of town design relies on neighbourhood planning and uses the neighbourhood unit’ as an operational concept in the development of central areas. As such, the Barbican Center may be considered an ambiguous masterpiece of town design. It confronts the challenge of building dwellings in central areas within a pedestrian precinct conceived as an autonomous and attractive environment. The second part of this work is dedicated to the study of the different ways in which the urban tradition has been “transmitted” to France and of its "transmission chains" and "transfer agents" in the French context. The thesis shows that the French new town designers praise the British tradition for its emphasis on briefing and programming, as well as its data-driven, firmly rational approach. The case study of the close collaboration between the Mission de Cergy-Pontoise and the Shankland and Cox practice demonstrates that a full set of skills and concepts was transferred between two major public institutions: the architects’ department of London County Council (LCC) and the Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (IAURP), which was in charge of the creation of new towns around the capital

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PESC1172
Date15 May 2017
CreatorsPortnoi, Anne
ContributorsParis Est, Picon, Antoine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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