La rupture esthétique opérée par Stravinski avec ses premières œuvres néoclassiques a définitivement placé le débat sur le mode ‘pour’ ou ‘contre’ Stravinski. L’approche que l’artiste a eue de ces jugements comporte une radicalité qui l’a incité à concevoir les adversaires comme des ennemis et les partisans comme des apologistes. A partir de là, les plus grands commentateurs ‘autorisés’ de l’art de Stravinski ont été en même temps ses plus proches collaborateurs, ses amis, ses fidèles défenseurs et serviteurs. Si Stravinski n’a pas fondé d’école, c’est en ses exégètes particuliers qu’il faut reconnaître ses plus grands disciples : Lourié, Souvtchinski, Schaeffner et Cingria. Schloezer fut le seul grand musicologue ‘indépendant’ à opposer un contrepoids de taille à toutes les formes d’expression exégétiques dirigées ou soutenues par le compositeur.
En s’entourant d’un groupe d’intellectuels disposés à écrire des monographies et à faire passer des idées dans des livres et articles de revues, Stravinski se fait indirectement maître de la communication. Parallèlement, ses prises de paroles dans la presse, les entretiens journalistiques qui précèdent systématiquement ses concerts et les premières interviews radiophoniques auxquels il accorde une application et un sérieux constants sont le reflet de son usage volontaire des ressources des médias.
La prise en compte de l’ensemble des messages que Stravinski fait passer pour accompagner la diffusion de sa production fait en somme apparaître un nouveau champ d’étude musicologique : la promotion de l’artiste et de son oeuvre. Ce domaine se situe entre les deux domaines généralement considérés, l’écriture musicale en amont et la réception en aval, et est d’application à partir du moment où le créateur commence à faire usage des médias. Les enregistrements, les concerts en tant que soliste ou chefs d’orchestre et les formulations écrites de sa pensée participent visent de la même manière les bénéfices de la médiatisation et participent en même temps à ce phénomène de starification. L'artiste Stravinski travaille aussi à la facture de son image, icône culturelle.
Identifer | oai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ulb.ac.be:ETDULB:ULBetd-12102004-111335 |
Date | 16 December 2004 |
Creators | Dufour, Valérie |
Contributors | Wangermée, Robert, Pasler, Jann, Vanhulst, Henri, Corten, Walter, Mingelgrün, Albert |
Publisher | Universite Libre de Bruxelles |
Source Sets | Bibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | text |
Format | application/pdf |
Source | http://theses.ulb.ac.be/ETD-db/collection/available/ULBetd-12102004-111335/ |
Rights | restricted, J'accepte que le texte de la thèse (ci-après l'oeuvre), sous réserve des parties couvertes par la confidentialité, soit publié dans le recueil électronique des thèses ULB. A cette fin, je donne licence à ULB : - le droit de fixer et de reproduire l'oeuvre sur support électronique : logiciel ETD/db - le droit de communiquer l'oeuvre au public Cette licence, gratuite et non exclusive, est valable pour toute la durée de la propriété littéraire et artistique, y compris ses éventuelles prolongations, et pour le monde entier. Je conserve tous les autres droits pour la reproduction et la communication de la thèse, ainsi que le droit de l'utiliser dans de futurs travaux. Je certifie avoir obtenu, conformément à la législation sur le droit d'auteur et aux exigences du droit à l'image, toutes les autorisations nécessaires à la reproduction dans ma thèse d'images, de textes, et/ou de toute oeuvre protégés par le droit d'auteur, et avoir obtenu les autorisations nécessaires à leur communication à des tiers. Au cas où un tiers est titulaire d'un droit de propriété intellectuelle sur tout ou partie de ma thèse, je certifie avoir obtenu son autorisation écrite pour l'exercice des droits mentionnés ci-dessus. |
Page generated in 0.0135 seconds