À une époque qui se concentre sur l’avenir de l’humanité, Maupassant s’intéresse aux origines. Pour lui, l’homme est un « animal humain » en qui coexistent le moderne et l’archaïque. C’est à ce regard original que nous invite son œuvre, qui travaille à montrer le primitif dans et non contre le civilisé. En quoi le primitif est-il une figure dérangeante ? En quoi le rapport à la nature et au corps est-il primitif ? Ici, le rapport à la nature, le corps, la sexualité, l’animalité, la bêtise sont traités comme des composantes irréductibles de l’humain. Mais la nature et le corps sont fondamentalement ambivalents. La figure du primitif, par son inscription dans la matière, est donc un miroir troublant tendu à l’homme du XIXe siècle. Ainsi définie, la notion de primitif fonctionne, si l’on peut dire, comme un pavé dans la mare, qui éclabousse la notion de civilisation et ses valeurs. Dénonçant la société comme dénaturée, Maupassant en vient à mettre en question la définition même de la civilisation et à mettre en cause l’opposition traditionnelle entre sauvage et civilisé. L’acception anthropologique de la notion de primitif, et plus particulièrement le principe de « participation », jettent a posteriori un éclairage singulier sur l’œuvre. C’est l’angle d’attaque de la dernière partie. Parce qu’elle échappe au normatif, la figure du primitif met à mal ce qui, dans la société, a valeur de cadre, de loi. Aussi assiste-t-on chez Maupassant au brouillage des différenciations sexuelle, sociale et morale, ainsi qu’au brouillage des frontières entre folie et raison, et entre fantastique et réaliste. De cet ébranlement des repères participe, enfin, une écriture elle-même primitive. / At a time when the future of humanity was all that mattered, Maupassant focused on the origins. For him man is a “human animal” combining elements of both modern and archaic behaviour. This original approach is the one Maupassant wants us to adopt with regard to his work, in which he endeavours to reveal the primitive aspect of man within his civilized refinement and not in opposition to it. In what way is the primitive an element which is disturbing? How does Maupassant portray the relationship between nature and the human body as primitive? He describes nature, the body, sexuality, animality and stupidity as irreducible components of man. However, nature and the human body are fundamentally ambivalent. The primitive element holds up a disturbing mirror image to the 19th century man. As such, it is tantamount to setting the cat among the pigeons, thereby tarnishing the notion of civilized man and his values. By condemning society as unnatural, Maupassant challenges the actual definition of civilized behaviour, and questions the traditional opposition between the civilized and the uncivilized. The anthropological acceptance of the concept of primitive, and in particular the principle of “participation”, in hindsight throws a different light on Maupassant’s works. This is the angle adopted in the last section. Because it defies norms, the notion of primitive refutes what constitutes the framework and laws of society. Hence Maupassant’s works blur the distinctions between social, sexual and moral behaviour, as well as those between madness and reason, between fantasy and realism. Lastly Maupassant contributes to this breakdown of bearings with his primitive style of writing
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040242 |
Date | 10 December 2011 |
Creators | De Wolf, Alice |
Contributors | Paris 4, Bury, Mariane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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