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Le pouvoir impérial romain et les cultes isiaques à Rome (IIIe-IVe siècles)

Les cultes isiaques se répandent autour du bassin méditerranéen entre le IVe s. av. et
la fin du IVe s. apr. J.-C., arrivant à Rome au Ier siècle av. notre ère et y disparaissant
conjointement aux cultes païens traditionnels avec ou peu après le coup porté par Théodose.
Leur diffusion romaine s’étale donc sur une grande partie de l’histoire de l’Empire
d’Occident, et ils vont ainsi se retrouver face à l’homme désormais considéré comme
primus inter pares, grâce à l’accumulation de ses pouvoirs. L’empereur est pontifex
maximus, c’est-à-dire maitre des cultes publics et du droit religieux, et il est ainsi l’agent du
pouvoir qui a le potentiel religieux et législatif pour avoir un discours varié sur les autres
traditions religieuses.
Il semble donc inévitable que la sphère cultuelle isiaque rencontre et interagisse
avec la sphère religieuse traditionnelle romaine, et que certains empereurs interfèrent, par
renforcement ou au contraire par opposition, avec les cultes isiaques arrivés peu de temps
avant l’avènement du pouvoir impérial. Cette thèse se propose non seulement d’étudier la
dialectique entre institué romain (la force d’inertie) et instituant isiaque (la force de
changements) dans la direction d’une potentielle altérité incluse (soit le dialogue évolutif du
Nous par rapport à l’Autre), mais notamment par les liens publics romains et évolutifs entre
l’empereur et les divinités isiaques.
Nous effectuons cette recherche grâce à quatre types de sources antiques : la littérature pour le point de vue de l’élite littéraire gréco-romaine ; les inscriptions isiaques pour une définition surtout populaire de l’identité évolutive de l’instituant isiaque ; les monnaies et les oeuvres monumentales pour le point de vue public (et parfois plus personnel) impérial. Nous concentrons notre étude à partir de la dynastie sévérienne, qui laisse supposer que les cultes romano-orientaux profitent de la nouvelle configuration impériale avec des empereurs originaires d’Afrique et d’Orient, dans un phénomène d’« impérialisation » isiaque intensifié par un engagement tant impérial que populaire. En outre, nous nuancerons les conséquences sur la diffusion isiaque des troubles qui surviennent dans la deuxième moitié du IIIe siècle. Enfin, le IVe siècle, avec la christianisation de l’Empire et donc un christianisme devenant institué, ouvre sur une analyse des débats entre les défenseurs actifs du paganisme et les auteurs chrétiens, et de là, vers des interrogations sur l’intervention de la sphère isiaque dans ce face-à-face. / Isiac worship spread around the mediterranean basin between IVth c. BC and late
IVth century AD, arriving to Rome at Ist century BC and disappearing there at the same time
as traditional pagan worship, with or soon after Theodosius’policy. So, their Italian
distribution spreads during a large part of the history of Western Empire, and thus, they’re
going to meet the man henceforth considered as primus inter pares, thanks to the
accumulation of his powers. The emperor is pontifex maximus that is master of the public
worship and the religious right, thus he is the powerful agent who possesses the religious
and legislative potential to have a varied discourse on other religious traditions.
It seems inevitable that the sphere of isiac worship meets and interacts with Roman
traditional religious sphere, and that some emperors interfere, by reinforcement or
opposition, with the isiac cults arrived not enough time before the advent of the imperial
power. This thesis studies non only the dialectic between Roman institué (inertial force)
and isiac instituant (force of changes) in the direction of a potential included otherness (that
to say the evolving dialogue of Us in relation to the Other), but especially by Roman
publics links (and processing) between the isiac worship and the emperors.
We do this research with four types of antique sources : literature for the views of
the Greco-Roman literary elite ; the isiac inscriptions for (popular) definition of the identity
of the isiac instituant ; the coins and the monumental works for the public (and sometimes
more personal) imperial point of view. We focus our study from the Severan dynasty, what
can let suppose that these romano-oriental worship take advantage of this new imperial
configuration with emperors from Africa and the East, in a phenomenon of isiac
" imperialization " intensified by both imperial and popular involvement. Moreover, we
soften the consequences on isiac spread of disorders that arise in the second half of the IIIth
century. Finally, the IVth century, with the christianization of the Empire and so christianity
becoming institué, brings to an analysis of the debates between the active defenders of the
paganism and the christian writers, and from there, on questions over the intervention of the
isiac group in this face to face.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/13596
Date05 1900
CreatorsBriaud, Stéphanie
ContributorsRaschle, Christian
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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