: Depuis la fin des années 1980, la SNCF s’est engagée dans un processus de refonte de son modèle managérial. Cette mutation progressive de l’entreprise ferroviaire s’est traduite par un appel à l’évolution des pratiques managériales et du rôle joué par les encadrants de premiers niveaux dans le fonctionnement de l’organisation. À travers ces évolutions, une nouvelle figure de l’agent comme sujet singulier et subjectif s’est peu à peu instituée au sein de l’entreprise. Cette thèse porte sur les formes actuelles des identités professionnelles des encadrants en proximité à l’aune de ces transformations institutionnelles récentes. Dans une démarche clinique centrée sur l’analyse des constructions subjectives des sujets, nous y analysons l’ambiguïté du rapport entretenu par les encadrants en proximité à cette figure inédite de l’agent. Ces contenus institutionnels viennent ainsi légitimer chez les professionnels interrogés, un rapport à l’équipe caractérisé par sa logique communautaire. Simultanément, ils fragilisent les encadrants dans leur affiliation au groupe dirigeant tout en les exposant à des angoisses internes liées notamment à la charge mentale que représentent les problématiques intimes que leur adressent leurs agents. En outre, notre travail de recherche interroge l’émergence d’une nouvelle figure protéenne de l’encadrement en proximité, se recomposant sans cesse dans la manière dont elle donne à voir ses affiliations, ses postures, son rapport à l’équipe et à l’entreprise. Notre enquête porte également sur les sentiments d’impuissance et de déclassement que produisent, sur les encadrants en proximité, les logiques et le cadre juridique propres à l’entreprise ferroviaire, notamment en matière de protection des salariés. Enfin, nous interrogeons les postures sacrificielles adoptées par certains professionnels en tant que réponses à ce fonctionnement institutionnel singulier / Since the end of the 1980s, SNCF has been committed to renewing its managerial model. This railway company progressive mutation resulted into a call to managerial practise’s evolution; the evolution also concerned the supervisors' role in the running of the organization. Through these evolutions, a new figure of the agent as a singular and subjective subject has gradually been established within the company. Our thesis focuses on the current forms of professional identities of proximity supervisors to the yardstick of these recent institutional transformations. In a clinical approach focused on the study of the subjective constructions of the subjects, we analyze the ambiguity of the relationship maintained by proximity supervisors to this new figure of the agent. The institutional contents come to legitimate, among the interviewed professionals, a connection to the team characterized by a community logic. Simultaneously, they weaken the supervisors in their affiliation to the leading group and expose them to internal anxieties due in particular to the mental burden represented by the intimate problems addressed to them by their agents. In addition, our research questions the emergence of a new Protée’s figure of the proximity supervisor, constantly recomposing herself in the way in which she reveals her affiliations, her postures, her relationships with the team and the company. Our field survey is also about the powerlessness and downgrading feelings produced by the juridical frame and logic proper to the railway company, specifically regarding employee’s protection, on the proximity supervisors. Finally, we question the sacrificial postures adopted by certain professionals as answers to this particular institutional functioning.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCC128 |
Date | 24 September 2018 |
Creators | Mangin d'Hermantin, Bertrand |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Bouilloud, Jean-Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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