Cette thèse tente d’apporter, en la sociologisant, des éléments de réponse à une question émanant du monde médical : pourquoi des individus atteints d’hypercholestérolémie et donc surexposés à des risques cardio-vasculaires ne mettent-ils pas en application les conseils diététiques formulés par leur médecin ? Trois phases d’enquête ont été menées : 1) des entretiens d’experts, dans le but d’identifier les controverses qui ont transformé l’hypercholestérolémie en un problème de santé publique majeur ; 2) des entretiens individuels et collectifs auprès de « mangeurs à risques », afin de saisir les principaux freins au suivi des règles hygiéno-diététiques prescrites et les formes de régulation sociale de la pathologie ; et 3) une enquête quantitative, avec passation de questionnaires auprès de 800 individus, ayant pour but la description socio-démographique de la population d’étude et la validation des résultats qualitatifs. Si les rapports à l’alimentation et à la santé apparaissent comme étant en partie surdéterminés par des variables sociales et culturelles, les résultats invitent surtout à resituer les individus dans leurs contextes interactionnels et familiaux. Les décisions alimentaires et les manières de faire face à cette pathologie chronique ne sont pas construites dans une perspective individuelle. Au final, l’articulation entre la sociologie de l’alimentation et les champs de la santé, du risque, de la famille et du genre a permis de renouveler la problématique de l’observance et d’ouvrir un vaste territoire de recherches sur les effets du « manger ensemble » et du « vivre ensemble ». En cela, la thèse entend contribuer à une sociologie de la décision alimentaire. / This thesis attends answering a question originated from the medical world, by framing it through a sociological perspective: why do some hypercholesterolaemic individuals not comply with their doctor’s dietetic advice although being overexposed to cardiovascular risks? Three surveys were conducted: 1) some experts’ interviews, so as to identify the controversies that have led hypercholesterolaemia to be considered as a major public health problem; some in-depth interviews and a focus group with “at risk eaters”, in order to grasp the main obstacles to the dietary compliance and the forms of social regulation for the pathology; and 3) a quantitative survey, carried out by questionnaires among 800 people and developed with the aim of collecting sociodemographic data on the population, and validating the qualitative results. Notwithstanding that the relations with food and health are partly over-determined by social and cultural variables, results underlined the need to situate individuals in their interactional and family environment. Neither eating choices nor the ways to cope with this chronic pathology are constructed within an individual perspective. Connecting the sociology of food with other works from the health, risk, family and gender domains eventually enabled revitalizing the compliance issue and initiating a vast field of researches on the effects of “eating together” and “living together”. This thesis therefore intends contributing to a sociology of eating choices.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011TOU20033 |
Date | 29 June 2011 |
Creators | Fournier, Tristan |
Contributors | Toulouse 2, Poulain, Jean-Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0021 seconds