À la suite de certains grands meurtres commis en 1997 et 2000 par des jeunes de 14 et 17 ans, un discours sur les délinquants juvéniles, comme étant plus violents, plus cruels, plus anormaux et plus nombreux que jamais auparavant, s’installait chez les intellectuels et dans les médias japonais. Or , par dérapage analytique, ce discours a été généralisé à tous les jeunes, comme étant des individus dangereux, incompréhensibles, anormaux et potentiellement criminels malgré une certaine normalité apparente, faisant d’eux des « monstres invisibles ». La marginalisation des jeunes par ce discours sur la « nouvelle » jeunesse japonaise et les représentations des délinquants juvéniles « cruels » a fortement marqué la société japonaise, manifestée dans l’opinion publique ainsi que dans son impact socioculturel tant au niveau légal qu’au niveau idéologique. Cette étude présente les débuts, le développement ainsi que les conséquences du discours démonisant la jeunesse des années 2000, en présentant les concepts clés ayant été utilisés comme caractéristiques et arguments de la monstruosité cachée chez les jeunes japonais. Elle démontre parallèlement l’incohérence des représentations de la délinquance juvénile, aggravant le fossé entre la réalité vécue par les sujets, et les causes ainsi que les solutions présentées à leur égard. / Five murders in Japan committed by juvenile criminals attracted immense attention from the media in the years 1997 and 2000. A new discourse about juvenile delinquency followed these incidents stipulating that juvenile delinquents had become more cruel, more violent, more abnormal, and more numerous than ever before. This discourse, initially created by academics acting as “moral entrepreneurs,” was widely supported by the mass media. However, the discourse developed on its own, taking a radical ideological turn: it began to apply not only to juvenile delinquents, but labeled the entire population of Japanese youth as dangerous, incomprehensible, and abnormal while seeming to be proper and normal members of society. The boundary between juvenile delinquents and young law-abiding Japanese individuals ceased to exist, and every young girl or boy could potentially be a criminal regardless of their circumstances or socioeconomic background. The discourse strongly influenced the Japanese society ideologically and legally, and labeled its youth as "invisible monsters". This study presents the beginning, development, and consequences of this particular discourse that led to the negative portrayal of the Japanese youth in the first decade of the 21st century. Key concepts used as characteristics of this cohort are examined, breaking down the discourse into sociocultural and ideological reasoning and systems. The study also demonstrates the incoherence and inadequacy of the representation of juvenile delinquents, which are a far cry from the actual reality of juvenile criminality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/3968 |
Date | 03 1900 |
Creators | D'Orangeville, Akané |
Contributors | Bernier, Bernard |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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