Le présent travail analyse les relations entre le Togo allemand et le Dahomey français à l'apogée de l'impérialisme européen (1884-1914). La colonie française s’est agrandie et développée plus rapidement que l’allemande, grâce à un soutien politique et financier plus élevé. Le gouvernement allemand s’engage tardivement et avec réticences dans l’acquisition de colonies. Aussi, il souhaite limiter la colonisation à une protection des maisons de commerce allemandes établies outre-mer. Érigé en « colonie modèle », le protectorat togolais était censé se développer par ses propres moyens, sans apport financier majeur. En raison de ce faible soutien, certains fonctionnaires allemands ont développé un sentiment de frustration, voire d’amertume à l’égard de leur gouvernement. Vu du Dahomey, le Togo était un rival plutôt inoffensif, avec lequel les Français espéraient dans les années 1880 nouer une alliance contre l’Angleterre. Dans le golfe du Bénin, les souverains locaux ont cherché à tirer avantage des rivalités franco-allemandes. Si leurs tentatives n’ont que très rarement été couronnées de succès, ils ont néanmoins par leurs efforts gardé une certaine agentivité dans le processus d’allocation frontalière. Ce travail revête de l’importance pour la mémoire de la colonisation allemande. Celle-ci est aujourd’hui valorisée au Togo, et les infrastructures de transport et de télécommunication contribuent largement à cette image plutôt positive du passé allemand. Les analyses de la présente thèse révèlent toutefois que le développement des infrastructures a été, en comparaison avec le Dahomey, nettement plus lent au Togo. / The PhD dissertation analyses the relations between German Togo and French Dahomey during the German colonial period (1884-1914). It defends the thesis according to which French-German relations in the Golf of Benin were characterized by an imbalance. The French colony was enlarged and developed faster, due to higher financial and political support. The German policy was aimed at limiting colonisation to the protection of the German trade establishments that were already implanted overseas. Set up as a model colony, Togo was supposed to sustain itself by its own means, without major financial support. The faint endorsement led some German officials to develop feelings of frustration and bitterness toward the government. The French-German relations in West Africa were characterised by general cordiality, a repeated cooperation and a high-valued solidarity between white men. Nevertheless, the colonial officials on the spot perceived each other as rivals. In Berlin and Paris, preventing a French-German conflict in Africa was, at least before the Moroccan crisis (1905 and 1911) seen as priority, which put a brake on local rivalries. The local rulers tried to take advantage of European rivalries. Their attempts in doing so were rarely successful; nevertheless, it allowed them to maintain a certain agency in the process of border demarcation. In Togo, the perception of the German past is nowadays rather positive, and the transport and telecommunication infrastructure largely contribute to this valorization. The present investigation however reveals that the development of infrastructures was much slower in Togo than in neighbouring French Dahomey.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AIXM0319 |
Date | 27 November 2017 |
Creators | Scheele, Isabell |
Contributors | Aix-Marseille, Eberhard-Karls-Universität (Tübingen, Allemagne), Colin Umlauf, Nicole, Kimmich, Dorothee |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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