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Interactions didactiques en classe de français : enseignement/apprentissage de l’accord du verbe en première secondaire

Notre recherche vise à décrire les connaissances grammaticales élaborées par des élèves de première secondaire au cours de l’enseignement/apprentissage de l’accord du verbe. Cette description se fonde sur l’observation des interactions didactiques entre les élèves, et leur enseignant autour de l’objet de savoir « accord du verbe » : elle concerne plus particulièrement l’interaction entre les pôles « élève » et « savoir ».
Notre recherche s’inscrit dans le courant de la grammaire pédagogique moderne. La théorie de la transposition didactique de Chevallard (1985/1991) constitue également la pierre angulaire de nos travaux : les concepts de transposition didactique externe (le passage du savoir savant au savoir à enseigner) et interne (le passage du savoir à enseigner au savoir effectivement enseigné) agissent à titre d’analyseurs des interactions didactiques.
L’observation, la description et la théorisation des interactions didactiques imposent une démarche écologique pour la collecte des données. Pour notre recherche, les données ont été recueillies grâce à la captation vidéo de séquences didactiques portant sur l’accord du verbe : elles consistent en des interactions verbales entre élèves ou entre les élèves et leur enseignant. L’analyse des données s’est effectuée selon une perspective macro et micro :
(1) L’analyse macro indique que les connaissances antérieures des élèves résistent à l’institutionnalisation des savoirs puisque le savoir enseigné n’est pas celui qui est exclusivement mobilisé. Les élèves recourent à un vaste éventail de connaissances de types procédural et déclaratif pour l’identification du verbe et du sujet, dont la réussite n’est par ailleurs pas assurée. De plus, les connaissances qu’ils ont élaborées autour de la règle d’accord et du transfert des traits morphologiques sont également nombreuses et variées et ne les conduisent pas à accorder le verbe avec constance.
(2) L’analyse micro suggère que l’élaboration des connaissances relatives à l’accord du verbe dépend de la manière dont les outils de la grammaire (manipulations syntaxiques et phrase de base) sont utilisés par les élèves. Plus précisément, le savoir piétine ou recule lorsque les manipulations syntaxiques ne sont pas appliquées dans la phrase ou qu’elles ne sont pas adaptées dans certains contextes syntaxiques; le savoir fait des bonds en avant dans les classes où les élèves sont en mesure de recourir à la phrase de base pour soutenir leur analyse grammaticale.
Les descriptions proposées dans le cadre de notre thèse conduisent à discuter de leurs implications pour la transposition didactique externe et, plus généralement, pour la didactique du français et de la grammaire. / The purpose of our work is to describe the grammatical knowledge formulated by first- year high school students during the teaching/learning of verb agreement. This description is based on the observation of didactic interactions between students, their teacher and the knowledge element, “verb agreement”: it’s main focus is on the interaction between students and knowledge.
Our research lies within the mainstream of modern pedagogical grammar. The didactic transposition theory put forward by Chevallard (1985/1991) also serves as a foundation: didactic transposition concepts, both external (from scholarly knowledge to knowledge to be taught) and internal (from knowledge to be taught to knowledge actually taught) act as didactic interaction analyzers.
The observation, description and theorization of didactic interactions require an ecological approach to data collection, which was done by capturing video clips of didactic sequences on verb agreement. These consisted of verbal interactions between students or between students and their teacher. The analysis of this data was performed from both a macro and micro perspective:
(1) The macro analysis denotes that the students' previous knowledge is resistant to the institutionalization of learning, since taught knowledge is not being called upon. In their identification of verbs and subjects, students employ a wide range of declarative and procedural knowledge types, even without some form of success being ensured. Moreover, while the knowledge they formulate relative to the agreement rule and the transfer of morphological characteristics is both substantial and varied, it does not consistently lead them to verb agreement.
(2) The micro analysis suggests that knowledge formulated relative to verb agreement depends on how the students make use of grammar tools (syntax and basic sentence manipulation). More specifically, knowledge can get underfoot or even take a step
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backward when syntactic manipulations are not applied in the sentence or cannot be adapted to certain syntaxic contexts, and can leap forward in classes where students are able to support their grammatical analysis through resorting to basic sentences.
The descriptions put forward within the context of our thesis lead to a discussion of their implications for external didactic transposition and more generally, to the teaching of French and of grammar.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/5281
Date05 1900
CreatorsGauvin, Isabelle
ContributorsBoivin, Marie-Claude
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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