L'objectif de cette thèse est d'étudier les débats publics tels qu'organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), et plus particulièrement les usages du numérique pour venir « équiper » les dispositifs participatifs mis en place. Le travail mené en Sciences de l'information et de la Communication (SIC) interroge le rôle de la configuration des dispositifs de médiation dans la constitution des publics. Il s'agit d'observer comment les choix techniques effectués pour organiser la discussion contribuent à la sélection des publics, dans la mesure où ils leur permettent plus ou moins d'exprimer le lien qui les relie à l'objet du débat. Nous parlerons de leur « concernement » pour qualifier ce lien. Pour mener à bien notre enquête, nous avons mis en place une méthodologie originale de comparaison des espaces « en ligne » et « hors ligne », mobilisée sur trois études de cas : le débat Ivry Paris-XIII sur la rénovation d'un incinérateur de déchets ménagers, celui sur le projet de Parc éolien en mer des Deux Côtes et enfin celui sur le projet CIGEO, le centre d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure. L'enjeu de la thèse est de montrer qu'en fonction des situations, la méthodologie du débat public est plus ou moins mise à l'épreuve par l'objet débattu. Les usages du numérique diffèrent également : s'il est parfois porteur d’espoirs d'inclusion de nouveaux publics dans le débat, il peut également être utilisé pour contourner l'expression de la critique sociale. Dans ces derniers cas, nous montrerons comment une forme de « gouvernementalité numérique » contribue à mettre à distance les critiques les plus radicales pour que le débat puisse se tenir, malgré tout. / The goal of this thesis is to study public debate as organized by the Commission of Public Debate (Commision Nationale du Débat Public – CNDP), and more specifically how they have employed digital solutions to “augment” the traditional channels of public participation. The manuscript is a work of Information and Communication Sciences and analyzes the role of the mediating technological devices, their configuration, and the public commons that they create. More precisely, we will discuss the technological choices that were made during the organization of the debate and to what degree these choices help or hinder the public to express their relationship and their point of view to the object of debate. Approaching the discussion in this manner will require an in depth understanding of the public’s line of concern and degree of investment. At the center of our investigation, we have designed a methodology that allows for the comparison of digital forums of debate to their traditional counterparts. This has been put into practice through three case studies : first, the debate Ivry Paris-XIII regarding the modernization of the municipality’s waste incinerator ; another on the wind farm in the “Mer des Deux Côtes” ; and finally, the debate concerning the project CIGEO, the landfill for nuclear waste in Bure, France. The main contribution of this thesis is to show that regardless of how the process is organized, the public debate depends more or less to the subject of debate. The medium through which the debate takes place shares the same quality : even if technological platforms for debate may sometime bring hope for a fair argumentation, it can just as easily be abused so as to mischaracterized the true nature of the public’s grievances. In these cases, we show how a form of digital governmentality will arise to expel the most radical ideas so that the debate can go on, nonetheless.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014COMP2148 |
Date | 28 November 2014 |
Creators | Mabi, Clément |
Contributors | Compiègne, Monnoyer-Smith, Laurence, Bouchardon, Serge |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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