Aimer, boire et manger: c'est ainsi que se définit la « bonne vie » selon les fabliaux. L'idéal qui prévaut dans ces contes, profondément ancrés dans le monde matériel et centrés sur des préoccupations charnelles plutôt que spirituelles, est en effet celui la satisfaction des désirs corporels, de la recherche des plaisirs charnels et de la jouissance. L'alimentation, la boisson et la sexualité y sont si bien représentées que la bonne vie peut être envisagée comme un élément constitutif, voire un trait définitoire du fabliau. Omniprésente, elle se place incontestablement au carrefour d'un nombre important de problématiques et de traits caractéristiques du genre. Plus qu'un simple thème unificateur du corpus, elle a de véritables implications rhétoriques et stylistiques. Son écriture, qui se révèle stéréotypée et qui reste « en surface », traduit l'ancrage du fabliau dans le monde matériel, concret et quotidien et contribue à la construction de l'idéal de plaisir et de satisfaction immédiate, aisément accessible à l'ensemble des estats de la société, que véhiculent ces contes. Il existe ainsi une véritable « poétique de la bonne vie » dans les fabliaux. Toutefois, le monde qu'ils donnent à voir n'est pas exclusivement positif et joyeux et la mauvaise vie y a également sa place, en particulier au sein du système de valeurs propre au genre et fondé sur la recherche de l'équilibre et la morale de la compensation. Enfin, en apparaissant comme une autre voie possible qui s'inscrit, non pas en opposition, mais à côté de celles proposées par les genres contemporains, la bonne vie contribue à faire du fabliau un genre singulier au sein du paysage littéraire de l'époque. / Loving, eating, and drinking: that is how the fabliau defines “the good life”. The prevailing ideal of these tales, which are deeply rooted in the material world and preoccupied with the carnal instead of the spiritual, encompasses the search for sensual pleasures and the satisfaction of earthly desires. Ever-present, food, drink and sexuality are so well represented that the good life may be seen as an integral part of that which defines the fabliau. More than just a theme which unifies the corpus, its presence has definite rhetorical and stylistic implications. This writing of the good life, which uses stereotypes and thus remains on the descriptive surface of things, anchors the fabliau in the material world, in the concrete and the quotidian. It contributes to the creation of these tales’ hedonistic ideal, accessible to all levels of society, in which desires are immediately satisfied. The fabliaux thus transmit a veritable “poetics of the good life”. Nevertheless, the world these tales represent is not exclusively positive. A less joyful life also surfaces, especially as reflected in the genre’s value system, which seeks a balance between morality and compensation. As another possible path which runs not in opposition to but parallel to those offered by contemporary works, the good life helps to make the fabliau a singular genre at the heart of the period’s literary landscape.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010MON30029 |
Date | 18 September 2010 |
Creators | Foscallo, Caroline |
Contributors | Montpellier 3, Strubel, Armand |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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