Ce mémoire interroge le rôle des initiatives alimentaires communautaires dans l’expression du droit à la ville, tel qu’énoncé par Henri Lefebvre en 1968. Une étude de cas portant sur Notre Quartier Nourricier (NQN) (Centre-Sud, Montréal) a été conduite afin de vérifier en quoi ce projet, articulé autour du droit à l’alimentation, permet aux participant/es de se (ré)approprier leur quartier et de participer davantage à la vie communautaire. Notre collecte de données, basée sur 17 entretiens semi-dirigés et plus de 100 heures d’observation, révèle qu’en cherchant à récupérer une certaine prise sur le système alimentaire local, NQN crée des lieux hétérotopiques articulés autour de la production, de la distribution et de la transformation des aliments. Ces lieux deviennent ensuite le support de relations sociales riches, en dehors des valeurs capitalistes. Le sentiment d’appartenance au quartier est ainsi renforcé, voire créé, ce qui suscite chez les participant/es à NQN une envie de s’engager dans leur communauté. À notre avis, NQN construit ainsi un véritable habiter nourricier favorisant une certaine reconquête des conditions de la vie urbaine. Cet habiter nourricier permet de revendiquer collectivement un plus grand droit à la ville. D’un point de vue théorique, allier le droit à l’alimentation au droit à la ville permet de poser un regard holistique sur la condition urbaine – marquée par l’aliénation et tissée d’histoires de dépossession –, et de mettre en lumière les racines communes de la faim urbaine et de la restructuration constante de l’espace urbain : le capitalisme. / This thesis explores the role of community food initiatives in the expression of the right to the city, as envisioned by Henri Lefebvre in 1968. We conducted a case study on Notre Quartier Nourricier (NQN) (Centre-Sud, Montreal) to verify if this project, articulated around the right to food, allows participants to reclaim their neighbourhood and participate more in community life. Our data collection, based on 17 semi-structured interviews and more than 100 hours of observation, revealing that by seeking to recover a certain reward on the local food system, NQN creates heterotopic places articulated around food production, distribution and transformation. These places become the support of rich social relations, outside of capitalist values. The feeling of belonging to the neighbourhood is thus reinforced, even created, which produces, among the participants in NQN, a desire to take part in neighbourhood life. In our opinion, NQN is thus building a « habiter nourricier », which promotes a certain reappropriation of the conditions of urban life. This « habiter nourricier » makes it possible to collectively claim a greater right to the city. From a theoretical point of view, combining the right to food with the right to the city gives a holistic look at the urban condition – marked by alienation and woven with dispossession stories –, and highlights the common roots of urban hunger and the constant restructuring of the urban space: capitalism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24220 |
Date | 03 1900 |
Creators | Beauvais, Marie-Pierre |
Contributors | Rioux, Sébastien |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
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