Les années 1880 constituent dans la conscience critique un moment déterminant de l’histoire littéraire. Cette période est marquée par l’émergence du roman d’analyse psychologique (Bourget, Maupassant), censé rivaliser avec le roman de mœurs naturaliste, et par une crise des styles. Une nouvelle langue (Goncourt, Poictevin) tranche avec les revendications classiques où la clarté et la concision continuent d’être promues (Zola et Maupassant). Parallèlement, la psychologie expérimentale (Taine, Ribot, Charcot) et le discours philosophique (Bergson, Schopenhauer) font évoluer les représentations de la conscience. Les nerfs, l’hystérie, les maladies de la volonté, l’inconscient, les renaissances d’images et les myriades d’impressions deviennent les nouveaux objets de ces sciences psychologiques. Un moi désormais clivé et obscur fascine et influence les romanciers. La renaissance de la psychologie (avant Freud) et l’essor d’une stylistique balbutiante (avant Bally) permettent d’appréhender le contexte épistémologique de la fin du siècle. Cette thèse met en relation le discours scientifique, psychologique et critique des années 1880 avec un corpus de six romans qui donnent lieu à des études de style dans la seconde partie : André Cornélis de Paul Bourget, Les lauriers sont coupés d’Édouard Dujardin, Fort comme la mort de Guy de Maupassant, Une page d’amour et La Joie de vivre d’Émile Zola, et Chérie d’Edmond de Goncourt. Les nouvelles psychologies induisent de nouveaux modèles du moi que le roman traduit dans sa propre langue. Cette thèse se propose d’analyser l’ensemble de ces traductions stylistiques. / The 1880’s constitute a determining moment of critical consciousness in the history of literature. This period is marked by the emergence of the psycho-analytical novel (Bourget, Maupassant), to compete with naturalist literature and as a result of a crisis in styles. A new language (Goncourt, Poictevin) breaks with the classic values where clarity and conciseness continue to remain important (Zola and Maupassant). In parallel, experimental psychology (Taine, Ribot, Charcot) and philosophical discourse (Bergson, Schopenhauer) change representations of consciousness. Nerves, hysteria, the unconscious, psychological illness, the renaissance of images and myriad impressions become the new focus of these psychological sciences. The self, from this moment independent and unsettling, both fascinates and influences writers. The renaissance of psychology (before Freud) and the explosive growth of a style in its infancy (before Bally) allow us to understand the epistemological context at the end of the century. This thesis links the scientific, psychological and critical discourse of the 1880s with a corpus of six novels, and develops a study of style in the second part : André Cornélis, Paul Bourget ; Les lauriers sont coupés, Édouard Dujardin ; Fort comme la mort, Guy de Maupassant ; Une page d’amour and La Joie de vivre, Émile Zola, and Chérie, Edmond de Goncourt. The new psychology leads to new models of the self that the novel translates into its own language : It is this set of stylistic changes that this thesis will analyse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030138 |
Date | 12 December 2014 |
Creators | Kheyar Stibler, Lola |
Contributors | Paris 3, Combe, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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