Associant l’analyse du discours esthétique des auteurs comme Müller, Bond et Barker, à l’étude dramaturgique de leurs réécritures respectives de Shakespeare, cette thèse a pour but de s’interroger sur l’émergence d’une nouvelle forme dramatique – la dystopie théâtrale. En faisant appel à l’instrumentalisation de la catastrophe, à la fois shakespearienne et historique, les dramaturges s’empressent à écrire des pièces qui partagent presque la même vision sur l’avenir du monde et de l’homme. L’apocalypse du roi Lear et la vision cauchemardesque qu’Hamlet porte sur le monde sont greffées, par les dramaturges, sur des tissus dramatiques étayés déjà sur les traces des barbaries du XXe et XXIe siècles. En tant qu'écritures résolument catastrophistes, les « dystopies théâtrales » s’opposent, à première vue, à toute fonction utopique. Néanmoins, le ton apocalyptique (au sens derridien du terme) qui les caractérise, cache des fonctions esthétiques qui questionnent à nouveau la catharsis et la nature même du théâtre. En analysant ces fonctions, nous tentons de démontrer que ces formes dramatiques peuvent être vues aussi comme des dramaturgies censées provoquer l’éveil des consciences et ressusciter ainsi la pulsion utopique que l’Humanité semble avoir perdue. En plus d’une épuration émotionnelle (qui elle-même est remise en question), la dystopie théâtrale est aussi caractérisée par une catharsis inversée, dans le sens d’une surcharge intellective et d’une rétention émotionnelle qui touche souvent le paroxysme. Quel lien entre l’Utopie et la « dystopie théâtrale » ? / This thesis emphasizes the emergence of a new dramaturgical form – the theatrical dystopia. The study analyses the aesthetical discourse of authors such as Heiner Müller, Edward Bond and Howard Barker, as well as their contemporary rewritings of some of Shakespeare’s plays. Through their conceptualization of the Catastrophe, both Shakespearian and historical, these authors seem to have the same vision of the future of the world and the humans. King Lear’s apocalypse and the nightmarish “Hamletian” vision of the world are grafted on modern literary “tissues”, which are already imbued with the traces of the catastrophes from twentieth and the twenty-first century. Theatrical dystopias seem opposed to every utopian function. Nevertheless, le ton apocalyptique (Derrida) which characterizes them hides aesthetical functions, which cast new meanings to the catharsis notion and the nature of the theatre. By analyzing these functions by and large, this study shows that these new dramaturgical forms are to be seen as writings that highlight awareness and resuscitate the utopian impulse that the Humanity seems to have lost. Despite a strong emotional discharge (which also acquires new functions), theatrical dystopias are also characterized by inverse catharsis – a cerebral and emotional retention which often touches paroxysm. What is thus the connection between Utopia and theatrical dystopia?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019USPCA002 |
Date | 31 January 2019 |
Creators | Bumbas, Alexandru |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Naugrette-Christophe, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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