Au cours des dernières années, ma pratique artistique interdisciplinaire s'est articulée principalement autour de l'idée de tout prendre comme prétexte à la création, voire comme prétexte à la dérision. Je parle de tout dans le sens de rendre mes préoccupations personnelles ainsi que les moindres détails insignifiante observés à l'intérieur de mon quotidien comme source de récit à des oeuvres d'art. Cette approche obsessionnelle avec les arts alimente tout autant ma vie personnelle que mes activités artistiques. Ce sont plutôt les stratégies de jeu que j'emploie pour arriver à créer des oeuvres qui sont devenues contradictoirement divertissantes, obsédantes et exutoires. En terme de jeu, c'est principalement la réinterprétation par diverses explorations narratives (Fraser, 2007) et visuelles qui constitue curieusement le eoeur de cette recherche-création. Je cherche à témoigner de façon intentionnelle ma vision attentive portée sur un quotidien d'apparence banale et à caractère commun. Cette vision se manifeste ainsi à l'intérieur d'oeuvres marquées d'ironie et de petites vulgarités où tout ce qui concerne l'objet et l'humain est remis en question, subverti, remanié, inventé, imagé. À partir de cette vision obsédante sur mon quotidien, j'associe la séquence d'images et le texte, en poussant plus loin la construction esthétique et narrative du roman-photo. Je cherche également à traduire cette observation accrue en jouant avec une composition minimaliste et une structure étudiée du détail appuyée par divers procédés numériques, photographiques et vie
Mon processus de création prend forme dans une observation et une analyse que je qualifierais de maniaque à l'égard de tout ce qui compose mon mode de vie et mon quotidien. Mes préoccupations personnelles deviennent à la fois des jeux et des constats sociaux et ironiques inspirant le geste de raconter. Ces récits se fixent d'abord sur l'image et sont ensuite amplifiés à l'aide de mots, de textes et de légendes. C'est ainsi que je cherche, à partir de principes littéraires et cinématographiques, à rendre nécessaire la relation image-texte. De ce fait, ma recherche se développe en deux axes : celui d'une cueillette visuelle excessive : l'image, ainsi que celui du constat ironique : le texte.
Ainsi, suite à quelques expérimentations artistiques vacillant entre art-vie, autofiction et autoreprésentation, j'ai constaté que ces jeux narratifs détournés par l'humour et l'ironie agissaient à titre de distance entre moi et les autres. À travers mes oeuvres, je cherche donc à communiquer ce que m'envoie mon environnement extérieur dans le but d'arriver à traduire une vision de mon quotidien de façon explicite et spontanée, sans aucune censure, à la manière dont je le perçois à première vue.
C'est ce qui m'a poussé à élaborer le concept d'exposition Les longs jeux où je me suis intéressée principalement à l'esthétique de l'inanimé et du banal. Dans cette recherche-création, je cherche à construire, à partir d'un point de vue obsessif et lucide sur mon environnement de proximité, une analyse critique du monde des objets en rapport aux comportements humains. Je tente de faire ressortir des réflexions à la fois artistiques et sociales en recontextualisant les éléments de mon quotidien à l'intérieur de fictions plastiques. Cela devient comme un moyen de subvenir les scénarios catastrophiques que je raconte à l'intérieur de ma création. Les réponses de ces jeux sans fin sont le fruit de divers moyens techniques et esthétiques ayant pour objectif d'arriver à créer cette distance entre moi et les autres, afin d'atteindre des potentialités artistiques et narratives infinies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:192 |
Date | January 2009 |
Creators | Tremblay, Stéfanie |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/192/, doi:10.1522/030097720 |
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