Cette étude s’interroge sur la construction de la référence dans le genre discursif récit de voyage. Ce genre se signale en effet par une posture énonciative commune : les énonciateurs voyageurs,placés dans un contexte d’asymétrie entre langue et culture, ont à rendre compte derealia (espèces naturelles, artefacts, pratiques sociales) qui ne sont pas systématiquement lexicalisés dans leur langue, ou pour lesquels ils ne possèdent pas de compétence dénominative.Aussi présentent-ils souvent l’opération de référence comme problématique. Pour rendre compte de la manière dont les énonciateurs s’y prennent en contexte pour référer « malgré tout », la thèse analyse les procédures de nomination et de catégorisation des realia exotiques dans un corpus de récits de voyageurs français en Afrique noire durant la période coloniale. Elle met en place une sémantique discursive articulant les trois ordres de la langue, de la textualité et du discours. Le travail bâtit tout d’abord une typologie des formats de nomination exploités dans le corpus, et montre ainsi que les pratiques discursives de nomination sont adossées au système de la langue. Cette première procédure référentielle est complétée par des opérations séquentielles de délimitation des catégories ; on met en lumière les contraintes textuelles qui pèsent sur cette seconde procédure. On analyse ensuite les effets discursifs produits par l’utilisation de ces ressources linguistiques, en les articulant avec la dimension générique, les positionnement sénonciatifs et idéologiques. Les outils d’analyse construits sont enfin appliqués pour caractériser des exploitations discursives particulières dans deux textes contrastés du corpus. / The present study explores how reference is constructed in the discursive genre specifiedas travel narrative. A hallmark of the genre is a common posture towards the production of thetext where enunciator-travellers are placed in an asymmetric context between language and cultureand have to give an account of realia (natural species, artefacts, social practices) which are not systematically lexicalized in their own languages or for which they do not have naming competence. They thus tend to present referencing as problematic. In order to describe how incontext enunciators manage to reference “against all odds”, the present dissertation analysesnaming and categorization procedures of exotic realia in a corpus of travel accounts by Frenchtravellers to Black Africa in the colonial period. A discursive semantics is set up based on thepatterning of the three orders, language, textuality and discourse. The present work first builds upa typology of naming patterns implemented in the corpus and is able to show that discursivepractices concerned with naming rest on the language as a system. This first referencing procedureis followed by sequential operations to delimit categories; textual constraints on this secondprocedure are shown up. There follows the analysis of the discursive effects that result from theuse of such linguistic resources and this is done through articulation with the generic dimensionand the enunciative and ideological stances. Finally the analytic tools that have been devised areapplied to the characterization of specific discursive processes in two contrasting texts from thecorpus.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA030085 |
Date | 05 July 2011 |
Creators | Guerin, Olivia |
Contributors | Paris 3, Branca-Rosoff, Sonia |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.002 seconds