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Fabriques numériques, action publique et territoire : en quête des living labs, fablabs et hackerspaces (France, Belgique) / Digital factories, public action and territory : in search of living room labs, fablabs and hackerspaces (France, Belgium)

Cette thèse part du constat de l’incorporation d’objets appelés « fablab », « hackerspace » ou « living lab » dans les politiques publiques. Le déploiement démultiplié de ces nouveaux « lieux » au coeur ou aux marges de l'action publique des collectivités, s’accompagne d'une sémantique associant l'innovation, l'entrepreneuriat, la flexibilité et la créativité. Cette thèse démontre qu'au-delà de ces effets rhétoriques et de la fascination qu'ils exercent (mais qui s'explique), ces objets de politiques publiques constituent une des réalités de l'action métropolitaine, sous différents registres et modalités. En se distançant des discours laudatifs qui accompagnent leur émergence, la thèse fait de l'analyse de leurs rapports au territoire et de leurs prises avec les dynamiques de l'espace urbain son objet central. La prise en compte de la complexité de l’objet de recherche et de son inscription dans une action publique en constant changement impose de s’intéresser auxlogiques de l’espace propres à la géographie et l’aménagement et de recourir aux apports d’autres disciplines, telles que la sociologie et la science politique. L’enquête articule des espaces, des temps et des méthodes d’enquête différentes. À une première enquête en France portant sur les hackerspaces, les fablabs et les living labs succède une enquête comparative à l'échelle européenne (Rennes et Toulouse en France, Gand en Belgique). La thèse expose et décrypte les promesses portées par ces lieux. Des tensions sont mises en évidence, l'une, majeure, les situant entre héritage de la contre-culture, processus de normalisation et de « récupération ». Ces tensions constituent les fils directeurs de la thèse : elles traversent l’inscription des dispositifs d’expérimentation et de fabrication numérique dans un contexte de mutations spécifiques aux villes contemporaines. La thèse éclaire également, en s'appuyant sur les notions de « monde social », de « communs » et de « communs urbains », leurs dynamiques sociales. Démontant en partie les représentationsenthousiastes dont fablabs, hackerspaces et living labs restent majoritairement l’objet, la thèse relativise leur portée en termes d’intégration et d’ouverture, autant que leur rôle dans la transformation des politiques urbaines locales. / The starting point of this doctoral research is the observation of the incorporation of objects called "fablab", "hackerspace" or "living lab" in public policies. The increased expansion of these new "places" at the heart or at the margins of public policies is supported by semantics associated with innovation, entrepreneurship, flexibility and creativity. But beyond these rhetorical effects and their fascination, it is demonstrated that these objects of public policies constitute one of the realities of the metropolitan action, under different modalities. This thesis stays away from the laudatory discourses that accompany the emergence of these objects and mainly focuses on the analysis of their relationships to the territory and the dynamics of the urban space. It has to be taken into account that the complexity of these places and their inclusion in an everevolvingpublic policy requires to use the logics of space, specific to geography and planning, and to resort to other disciplines contributions, such as sociology and political science. The investigation articulates different spaces, time periods, and survey methods. A first investigation in France on hackerspaces, fablabs and living labs was followed by a comparative investigation on a European scale (Rennes and Toulouse in France, Ghent in Belgium). The thesis exposes and interprets the promises driven by these places. Tensions are highlighted. One major tension situates these places between inheritance of the counterculture, process of normalisation and "recovery". These tensions represent the main thread of the thesis: they run through the insertion of places of experimentation and digital manufacturing in a context of changes, inherent to contemporary cities. Based on notions such as "social world", "common" and "urban commons", the thesis also sheds lights on the social dynamics of these places. Partly dismantling the enthusiastic representations regarding fablabs,hackerspaces and living labs, the thesis puts their scope in perspective in terms of integration and openness, as well as their role in the transformation of local urban policies.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018REN20010
Date05 February 2018
CreatorsFerchaud, Flavie
ContributorsRennes 2, Dumont, Marc, Le Bart, Christian
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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