Fortement liées à l’international, les industries françaises du textile ont connu une évolution erratique entre 1871 et 1914. L’adoption de tarifs hautement protectionnistes en 1892 favorise les industriels du coton au détriment de ceux travaillant la laine et la soie. Ces derniers exportent leurs marchandises luxueuses sur des marchés ouverts à la concurrence. Ils profitent peu des marchés coloniaux, moins intéressés par leurs produits.
Des politiques hardies d’importation directe de la matière première permettent, notamment à Roubaix, de pallier à certains désavantages. Si plusieurs industriels incitent le gouvernement à réformer ses services commerciaux à l’étranger et à y adjoindre des spécialistes, ils retiennent peu les recommandations des experts concernant l’adoption des moyens propres à favoriser les exportations. Plusieurs carences du commerce français ont été soulignées précocement mais il a été difficile de rapidement appliquer des solutions.
Dans un contexte marqué par une concurrence accrue sur les marchés extérieurs, la France s’en tire mieux qu’on a pu le penser. La flexibilité de l’appareil productif français permet d’obtenir de nombreuses commandes dans les créneaux du luxe et du demi-luxe. Son niveau d’intégration, moins élevé que dans d’autres pays, se révèle ainsi parfois être un avantage. Toutefois, l’industrie textile est handicapée par la grande difficulté des patrons à s’associer de manière stable à l’extérieur du clan familial. L’entente se réalise cependant plus aisément et avantageusement pour ceux qui ont une production spécialisée, rare ou brevetée.
Les performances et l’organisation des entreprises textiles françaises à l’étranger montrent que le marché national stimulait peu les producteurs à adopter les meilleures conditions de production possibles. Ces sociétés et celles obtenant des succès à l’exportation sont souvent les plus dynamiques et les plus rentables. / Strongly connected to international trade, the French textile industry experienced erratic changes between 1871 and 1914. The adoption of protectionist tariffs in 1892 favor cotton manufacturers at the expense of wool and silk producers. The latter export their luxury merchandise on markets that are open to competition. They deal very little on colonial markets, due to a lack of interest in their products.
Bold direct importation policies on raw materials help overcome some disadvantages, especially in Roubaix. Several manufacturers urge the government to reform its foreign trade services and hire specialists, but they do not act upon recommendations from experts regarding the adoption of certain measures to promote exports. Several shortcomings of French trade were pointed out early on, but it proved difficult to apply swift solutions.
In the context of greater foreign competition, France performed better than we would have imagined. The flexibility of the French manufacturing industry helps it to obtain several orders in the luxury and semi-luxury goods niches. Its level of integration, weaker than in other countries, sometimes proves to be an advantage. However, the textile industry is crippled by its leaders’ great difficulty to do stable business outside of their families. That said, those who deal in specialized, rare or patented production manage to reach agreements more easily and gain the upper hand.
The performance and organization of the French textile industry abroad demonstrate that the domestic market provided little incentive to manufacturers to adopt the best possible conditions for production. These companies and those successful exporting their goods are often the strongest and most profitable.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/8448 |
Date | 05 1900 |
Creators | Petitpas, Philippe |
Contributors | Saul, Samir |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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