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Organisations familiales et travail des femmes en milieu urbain centrafricain

Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Le développement des activités professionnelles des femmes et la baisse consécutive de leur fécondité dans certains pays constituent un phénomène qui, très tôt, a attiré l'attention de nombreux chercheurs. Plusieurs ont tenté en effet d'établir un lien de causalité entre les deux variables. Mais très vite la complexité de la relation a rendu problématique son sens de causalité en suscitant des débats tant théoriques que méthodologiques. Dans les pays en voie développement, en particulier en Afrique, les activités économiques des femmes ont tendance cependant à s'exercer parallèlement à une fécondité élevée. Pour plusieurs, cette situation pourrait s'expliquer dans les modes d'organisation familiale du travail en raison du fait que la famille africaine demeure encore un groupe élargi et garde beaucoup de ses avantages.
L'analyse s'inscrit dans un courant de recherches sur le travail de la femme et les modes d'organisation familiale dans les pays en voie de développement. L'étude porte précisément sur l'activité des femmes en âge de procréer résidant en milieu urbain centrafricain. Son objectif principal est de chercher à identifier les modes d'organisation familiale du travail qui distinguent les femmes actives ayant des enfants à bas âges des autres femmes.
Pour atteindre cet objectif, il a été utilisé principalement les données d'une enquête sur les ménages réalisée en 1995-1996 sur l'ensemble du territoire centrafricain. Pour les analyses, les techniques d'analyse multidimensionnelles et multivariées ont été utilisées pour mettre en évidence les profils des activités économiques des femmes. Pour appréhender le caractère différentiel de leurs comportements en matière d'activité, quatre groupes de femmes ont été constitués : le premier est composé de femmes ayant des enfants de moins de 2 ans; le second groupe, de femmes dont les enfants sont âgés de 2 à 5 ans, le troisième groupe est composé de femmes ayant des enfants âgés de 6 ans et plus et le dernier groupe est constitué de femmes sans enfants.
Après avoir situer le contexte de l'étude et préciser la problématique, une première esquisse du profil général des activités économiques des femmes a été dressée. Cette première analyse consiste en une description de la nature et de l'ampleur des activités exercées par les femmes en mettant un accent particulier sur les aspects discriminant les différents groupes de femme. La seconde étape de l'analyse a permis la mise en évidence des rapports entre le travail des femmes et la structure des ménages auxquels elles appartiennent. Enfin, la dernière étape a permis de déterminer les facteurs communs de la participation des femmes à l'activité économique. Par rapport à ces facteurs, des différences de comportements en matière d'activité entre les différents groupes de femmes en tenant compte de leurs âges ont été identifiées.
Les résultats indiquent que les femmes centrafricaines sont sous représentées dans bon nombre de secteurs d'activités notamment le secteur formel. Bien que cette situation puisse être attribuable à un ensemble de facteurs plus ou moins contraignants selon le niveau d'urbanisation et les modes d'organisation de leurs ménages, elle s'explique en grande partie par le faible niveau d'instruction des femmes.
Les résultats ont aussi révélé que lorsque le travail de la femme se passe hors du cadre familial, la femme a tendance à se faire aider dans les tâches domestiques grâce aux réseaux de solidarité et d'entraide qui lie son ménage avec le lignage. Pour celles qui ont des enfants en bas âge et qui ne bénéficient pas d'une aide familiale dans le ménage, le travail à domicile ou près du domicile constitue une alternative importante qui les distinguent significativement des autres groupes de femmes. Il ressort également que la présence d'enfants d'âge préscolaire (moins de 6 ans) représente non seulement un obstacle à la participation de leur mère aux activités économiques mais aussi un facteur favorable car cette présence tend à augmenter les besoins de survie du ménage. Enfin,-en ce qui concerne les femmes sans occupation, celles-ci ont tendance à accomplir de nombreuses tâches domestiques qui semblent être une des contraintes majeures à leur participation aux activités économiques.
Outre ces aspects, les résultats de cette recherche suggèrent également des actions en faveur de la promotion de la femme centrafricaine.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33319
Date05 1900
CreatorsAdam, Ahmat
ContributorsLeGrand, Thomas
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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