Le Mal retourne de ces questions qui préoccupèrent les hommes et les préoccupent toujours. En cela, et comme au cœur de nos vies, il est familier, presque quelconque. Pourtant, ô combien nombreux furent celles et ceux qui tentèrent de lui donner sens, en essayant, au moins, de le définir. La singularité des auteurs qui s’imposèrent de l’attaquer à la racine, le foisonnement des disciplines qui envisagèrent de le délimiter pour le dépasser peut-être, n’en rendirent pour autant aucune tentative définitivement fructueuse. Le Mal semble rétif à toute limite, quand bien même celle-ci n’en aurait été qu’une esquisse. La présence récente et développée des sciences humaines pourrait-elle, dès lors, se targuer d’un progrès de compréhension, sinon de résolution lorsque le Mal se présente ? La voie psychologique deviendrait-elle une aubaine ? Incarné sous les traits d’un patient défait, parfois terrassé chez son thérapeute, le Mal aurait-il trouvé un plus redoutable concurrent que ceux qu’il affronta par d’autres chemins, philosophique ou théologique ? En l’occurrence, la psychologie des profondeurs portée par Carl Gustav Jung, ne cessa, par son auteur, de s’y confronter. Plus encore, le Maître de Zürich sembla s’enquérir coûte que coûte de cette abyssale noirceur qui gît, on ne sait où, prise entre profondeur de l’âme, du monde ou de l’être. Aveu d’une exceptionnelle érudition ou d’un cuisant débordement, les références employées par Jung pour traiter de cette épine inextricable, sont nombreuses, presque indénombrables. Néanmoins des familles de pensées se dessinent et soutiennent les interrogations du psychologue, mêlées parfois confusément aux expériences et affres personnelles. Ainsi, et à partir de cette histoire, d’abord celle d’un homme, peut se reconstituer celle des hommes, et selon ce point de vue ; celui du Mal. Surtout, cela nous oblige à considérer la nécessaire rencontre, désormais, de disciplines, qui pour s’être croisées, se sont souvent disjointes. Les arcanes de la psyché pourraient bien être des arcanes justement. Elles ne donneraient à voir que ce qui, souterrain et secret, porterait pourtant l’expression de ce qui, loin de ne conduire qu’à des sources individuelles et passées, hisserait en sus, à une forme inconsciente collective et flirtant avec un aruspice. En cela, la problématisation de la question du Mal à partir de la psychologie des profondeurs permet un éclairage sur notre monde et qui, à défaut de résoudre et de dissoudre le mal présenterait au moins l’avantage de mieux saisir les raisons pour lesquelles Carl Gustav Jung sembla si effrayé par ce qu’il qualifia ponctuellement de « Mal absolu ». / Evil is part is those questions which have always preoccupied mankind. In this, and as if being in the heart of lives, Evil remains familar, amost ordinary. However, many are those who have tried to find meaning in Evil, or at least to define it. The singularity of those authors who sought to tackle Evil at its roots, or the multiplicity of the various fields which have tried to deliniate it, probably in order to reach beyound it, never resulted in a truly fruitfull or satisfactory outcome. In fact, Evil seems to be resitant to any type of limits, even tentative limits. In this context, could the recent developement of humain siences claim to have made progress in the understanding, if not the resolution of Evil when it is encountered? Could the psychological path represent an opportunity ? When embodied in a deranged patient, and sometimes conquered within his therapist, could we say that Evil has met a more potent opponent than other previous opponants encountered in the fields of philosophy or theology? Actually, depth psychology as developped by C.G. Jung has never ceased to seek confrontation with Evil. It seems that the Zurich master has been investigating the dark abysses in the depth of the world and the human soul, regardless of the cost of this investigation.Displaying exceptional scholarly qualities, Jung has used a great number of different references to treat this thorny topic. Particular lineages of traditions appear to support Jung's interrogations that are mixed with his personal experiences and torments. this brings us to take into consideration the encounter of various fields that have crossed but also remained separated Finally, Questioning Evil from the perspective of depth psychology brings a certain understanding of our world. If this understanding cannot in itself resolve or disolve the question of Evil, at least it presents the advantage of grasping the reasons why C.G.Jung seemed to be so frightened by what he named "Absolute Evil".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LYSE3018 |
Date | 18 May 2018 |
Creators | Delaigue, Chrystel |
Contributors | Lyon, Wunenburger, Jean-Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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