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Jardins et jardiniers : les pieds dans la terre, la tête dans les nuages. Une anthropologie du potager / Gardens and gardeners : feet in the earth, head in the clouds. Anthropology for gardens

Depuis le XIXe siècle en France, l’opposition entre agrément et utilitaire détermine nos représentations du jardin. Ainsi, le potager s’inscrirait avant tout dans une logique de production, à l’opposé du plaisir créatif et distingué propre au jardin d’agrément. L’observation de nombreux jardins vivriers et des manières de faire de leurs jardiniers, montre que ces jardins sont chargés d’intentions et de symboles dépassant la seule préoccupation de produire de la nourriture. C’est le cas des jardins éloignés du domicile, tels les jardins collectifs, familiaux ou partagés, mais aussi d’autres jardins, vivriers en Papouasie et en Amazonie, transitoires à New York. L’intimité du jardin, la mémoire du lieu, le « contact » avec la terre, l’autoproduction de nourriture, la dimension collective et l’exposition au regard des autres sont sources d’un fort investissement symbolique, suscitant des formes particulières d’appropriation, de sociabilité et d’expression ; unefaçon de concrétiser sa présence au monde, sa relation au temps, à « l’environnement », aux autres et à soi-même. Sans doute le mythe paradisiaque se construit-il sur ces aspects, dont se saisissent aussi les philosophes et les poètes. Cette recherche a également pour objet de souligner le hiatus entre la conception des jardins proposés par les collectivités publiques et les pratiques quotidiennes des jardiniers / Since the 19th century, the image we have of gardens has depended on the purpose of whether it is for pleasure or utility. Thus gardening would be aimed, above all at producing, in opposition to growing his own garden for fancy. The study of numerous food gardens and their gardeners ’way of doing shows that these places are full of will and symbols far beyond the mere preoccupation of growing food. This is the case of those gardens away from home such as collective, family orcommunal gardens, but also others such as food gardens in Papua New Guinea and Amazonia, or transitory gardens in New York. The intimacy of a garden, the memory of the place, the “relationship” with the soil, the growing of one’s own food, the collective dimension and the exposure to people’s eyes are incentives for a strong and symbolic commitment. This generates approbation, sociability and expression; a way of making his presence real to the world, his relationship with time, the environment, the others and with himself. The heavenly myth may be built on these aspects which are seized by philosophers and poets as well. This study aims also at highlighting the hiatus between the conception of the gardens proposed by the councils and the gardeners’ daily practices.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013MON30037
Date12 June 2013
CreatorsLarbey, Vincent
ContributorsMontpellier 3, Xiberras, Martine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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