Dans cette thèse, l’auteur cherche à répondre à la question suivante : pourquoi, dans quelles conditions, et avec quelles conséquences, l’hospitalité devient-elle un concept politique ? Cette thèse met au jour les façons dont différentes traditions politiques ont fait appel à ce concept pour déterminer comment la communauté politique doit se lier aux étrangers. L’hospitalité sert ainsi un double objectif : elle permet de préciser le statut des étrangers, et elle justifie l’équilibre pratiqué entre l’inclusion et l’exclusion aux frontières. L’hospitalité apparaît donc à la fois comme une solution historique particulière au problème de la légitimation des frontières des communautés politiques, et comme un outil de problématisation des relations qui s’instaurent entre les communautés et les étrangers. Émergent ainsi différents foyers de problématisation du concept. Dans une démarche d’abord généalogique, on peut ainsi distinguer la relation rituelle qui permet de canaliser l’étrangeté du nouveau venu, la relation réciproque qui rend possible un contrat avec les citoyens, la relation sociale qui fait de l’hospitalité un devoir de protéger les faibles, la relation juridique qui reconnaît des sujets de droit et la relation d’obligation formulée par l’hospitalité des philosophes du droit naturel. Dans un second temps, l’auteur procède à une reconstruction du concept pour notre modernité, en analysant la relation éthique formulée par une hospitalité inconditionnelle, une relation politique sans hospitalité avancée par la théorie politique post-rawlsienne, et la relation démocratique qui fait de la non-domination le but poursuivi par la justice migratoire. / In this dissertation, the author raises the following question: Why, how, and with which consequences does hospitality become a political concept? The author shows how different political traditions have used this concept in order to determine the way a political community should relate to foreigners. Hospitality serves a double objective: First, it helps determining the status of foreigners, then, it justifies the practical balance between inclusion and exclusion at the borders. Thus, hospitality appears to be both a historically bound solution to the problem of the legitimation of boundaries, and a tool for problematizing the relations between communities and foreigners. The author brings to light different moments of problematization of hospitality: In a first genealogical part, he determines a ritual relation, which allows to channel the strangeness of the newcomer, a reciprocal relation, which makes possible a contract with the citizens, a social relation, which defines hospitality as a duty to protect the weak, a juridical relation, which creates subjects of law, and a relation based on obligation, as it is conceptualized by natural law theorists. In a second normative part, the author proceeds in reconstructing a political concept of hospitality that could be compatible with modern values. He analyses an ethical relation, based on the idea of an unconditional hospitality, a political relation that dismisses hospitality, as it can be found in post-Rawlsian political theory, and a democratic relation, which bases migratory justice on non-domination.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013IEPP0060 |
Date | 09 December 2013 |
Creators | Boudou, Benjamin |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Busekist, Astrid von |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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