Ce travail arpente le domaine de ce qu’Albert Thibaudet nommait « la critique des artistes » pour montrer que, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ce genre de critique a constitué un véritable laboratoire permettant de sortir des impasses auxquelles avait conduit la vision autotélique de l’œuvre proposée par la critique formaliste et par la néo-avant-garde. Dans la première partie de l’étude on s’interroge sur l’évolution de la critique formaliste, en envisageant le tournant linguistique des années 1960 comme l’aboutissement naturel d’une révolution culturelle qui a eu lieu à la fin du XIXe siècle. En menant une analyse comparée entre la France et l’Italie, on observe les deux critiques formalistes en-dehors de leur rapport de filiation, et on brosse un modèle transnational qui montre qu’elles partagent la même conception de la littérature postulée par la néo-avant-garde. La deuxième partie du travail est consacrée à l’analyse d’une tendance relevable dans la critique des écrivains à partir de l’après-guerre, où une étude purement intrinsèque de l’œuvre d’art est mise en discussion. On propose une analyse comparée de la critique littéraire de Georges Perec, Michel Tournier, Philippe Muray, Tommaso Landolfi, Pier Paolo Pasolini et Pier Vittorio Tondelli, afin de souligner que leur pratique critique ne s’est pas limitée à une déclaration personnelle de poétique, mais elle a ouvert une voie alternative à l’exaspération des positions théoriques formalistes, en anticipant ou en prônant le dépassement d’une vision autoréférentielle de l’œuvre qui a caractérisé la littérature de la fin du XXe siècle aussi bien en France qu’en Italie. / My dissertation covers the field of what Albert Thibaudet called “the critique of artists” in order to show that, throughout the second half of the twentieth century, this form of criticism has given readers a different perspective on literature in comparison to that of the formalists and the neo-avant-garde. In the first part of my study, I examine the evolution of formalist criticism in the twentieth century, considering the linguistic turn of the 1960s as the natural outcome of a cultural revolution which took place at the end of the nineteenth century. By conducting a comparative study between France and Italy, I attempt to outline a transnational model which shows that the two formalist critiques share the same understanding of the literature postulated by the neo-avant-garde. The second part of my thesis is devoted to the study of one of the main tendencies in the critique of the writers since the Second World War, a tendency that called into question a purely intrinsic study of the work of art. Here, I propose a comparative study of the literary critique of Georges Perec, Michel Tournier, Philippe Muray, Tommaso Landolfi, Pier Paolo Pasolini and Pier Vittorio Tondelli, in order to underline that their critical practice has not limited itself to a personal declaration of their poetic views, but it has truly opened up an alternative approach to formalist theoretical positions. They refused to speak of literature as a secluded world, and by doing so they anticipated one of the most important features of the literature of the end of the twentieth century, both in France and in Italy.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA100044 |
Date | 29 May 2014 |
Creators | Lorandini, Francesca |
Contributors | Paris 10, Università degli studi (Trente, Italie), Marx, William, Tamassia, Paolo |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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