Des études antérieures ont démontré que les contraintes prosodiques influencent les premières productions des enfants et en particulier, leurs productions des déterminants. Une recherche de Tremblay et Demuth (2007) démontre que, pour une langue avec un pied iambique comme le français (faible/fort), les premiers déterminants sont rendus licites par le patron accentuel du mot qui suit. Après avoir analysé les productions spontanées de deux enfants francophones de leur 17e à leur 29e mois, les auteurs proposent que les premiers déterminants sont des clitiques internes au pied prosodique, c'est-à-dire omis avec les mots bi-et trisyllabiques; les déterminants produits par la suite sont des clitiques internes au mot prosodique et finalement, les clitiques s'attachent directement au syntagme phonologique. Cette recherche de Tremblay et Demuth soulève la question suivante: Qu'arrive-t-il lorsqu'un adjectif est placé entre le déterminant et le nom? Comment cela affecte-t-il la production du déterminant? Dans la présente étude, nous tentons de répondre à cette question en étudiant la production du déterminant lors d'une tâche de répétition de 54 phrases. Nous avons demandé à 9 enfants québécois francophones âgés entre 22 et 31 mois de répéter des phrases de 4 ou 5 mots de la forme « Pronom V SN ». La forme du SN variait en fonction de trois conditions: déterminant + nom monosyllabique, déterminant + adjectif + nom monosyllabique, déterminant + nom bisyllabique. Notre hypothèse était que les déterminants qui ne peuvent s'insérer dans un pied prosodique iambique sont omis. Les deux premières conditions avaient pour objectif de répliquer les résultats obtenus par Tremblay et Demuth. Dans la condition avec un nom monosyllabique, nous avions prédit que le déterminant devrait être produit puisqu'il peut être syllabifié avec le nom. Dans la condition bisyllabique et dans la condition monosyllabique avec adjectif, les déterminants devraient être omis puisque les enfants, selon notre hypothèse, sont restreints au pied prosodique. Le taux d'omission du déterminant devrait être le même pour la condition bisyllabique et pour la condition avec adjectif. Tel qu'attendu, les résultats ont démontré qu'il y avait plus d'omissions du déterminant dans la condition avec un mot monosyllabique que dans les deux autres conditions, mais, contrairement à ce que nous avions prédit, il y a eu plus d'omissions du déterminant dans la condition avec un adjectif que dans la condition avec un nom bisyllabique. Ces résultats s'expliquent par le fait que les enfants ne sont pas limités à la production du pied iambique et ils s'expliquent également par une évolution dans les étapes d'acquisition des différents niveaux de la structure prosodique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Acquisition, Prosodie, Phonologie, Enfant.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1874 |
Date | January 2008 |
Creators | Fréchette, Roseline |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1874/ |
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