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Grammaticalisation du langage de l'enfant : processus interactionnel d'appropriation des articles et des clitiques sujets chez des enfants francophones entre 1 et 3 ans / Grammaticalisation of child language : an interactional process for the acquisition of articles and subject clitics among French speaking children aged one to three years oldBertin, Tiphanie 03 December 2011 (has links)
Le besoin social de l'enfant de communiquer avec son entourage entraine une grammaticalisation progressive de son langage, qui passe notamment par l'acquisition des morphèmes grammaticaux libres. Plusieurs études mentionnent et analysent la présence de formes précurseures de ces éléments, souvent appelées fillers. A partir de corpus longitudinaux de quatre enfants en interaction avec un adulte, nous nous sommes intéressées au rôle de ces formes dans l'acquisition des articles et des clitiques sujets. L'utilisation du terme « formes de transition », et non de « fillers », nous a permis de décrire des formes produites par les enfants notamment à la fin de l'acquisition des articles et des clitiques sujets. Alors qu'une majorité des études sur les fillers se focalise sur le langage de l'enfant, notre objectif est de mettre en évidence le rôle fondamental de l'interaction entre l'enfant et l'adulte dans le processus d'appropriation des articles et des clitiques sujets. Une étude de l'évolution de la production de formes de transition nous a permis de décrire des tendances générales de développement chez les enfants observés, suivant un certain nombre de variations de l'émergence jusqu'à la maîtrise complète des articles et clitiques sujets. Une analyse de l'évolution des reprises chez l'enfant et l'adulte et du déroulement de leurs échanges nous a conduite au repérage de séquences d'interaction où l'adaptation des reprises de l'adulte aux tâtonnements de l'enfant entraine une progression dans les essais et les productions de ce dernier nous permettant d'illustrer le rôle d'une interaction immédiate adaptée dans le processus d'appropriation des articles et des clitiques sujets. / The social need of children to communicate with their minders and siblings results in a gradual grammaticalisation of their language, which includes the acquisition of free grammatical morphemes. Several studies mention and analyse the presence of proto-forms of these elements, often called fillers. On the basis of longitudinal corpora of four children interacting with an adult, I have studied the role of these forms in the acquisition of articles and subject clitics. The use of the phrase "transition forms" and not "fillers" enabled me to describe the forms produced by the children especially towards the end of the acquisition of articles and subject clitics. Whereas most studies concerning fillers concentrate on child language, my objective is to highlight the fundamental role of the interaction between child and adult in the acquisition of articles and subject clitics. A study of the evolution of the production of transition forms helped me describe general developmental trends among the children under observation, from a certain number of emergent variations to the complete mastery of articles and subject clitics. An analysis of the evolution of repetitions among the children and the adult and of the development of their exchanges helped me identify interactive sequences where the adaptation of the adult's repetitions to the children's attempts results in progress in the children's trials and utterances. This illustrates the role of immediate adjusted interaction in the acquisition of articles and subject clitics.
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L'influence de la prosodie sur la production des déterminants chez des enfants francophones de deux ansFréchette, Roseline January 2008 (has links) (PDF)
Des études antérieures ont démontré que les contraintes prosodiques influencent les premières productions des enfants et en particulier, leurs productions des déterminants. Une recherche de Tremblay et Demuth (2007) démontre que, pour une langue avec un pied iambique comme le français (faible/fort), les premiers déterminants sont rendus licites par le patron accentuel du mot qui suit. Après avoir analysé les productions spontanées de deux enfants francophones de leur 17e à leur 29e mois, les auteurs proposent que les premiers déterminants sont des clitiques internes au pied prosodique, c'est-à-dire omis avec les mots bi-et trisyllabiques; les déterminants produits par la suite sont des clitiques internes au mot prosodique et finalement, les clitiques s'attachent directement au syntagme phonologique. Cette recherche de Tremblay et Demuth soulève la question suivante: Qu'arrive-t-il lorsqu'un adjectif est placé entre le déterminant et le nom? Comment cela affecte-t-il la production du déterminant? Dans la présente étude, nous tentons de répondre à cette question en étudiant la production du déterminant lors d'une tâche de répétition de 54 phrases. Nous avons demandé à 9 enfants québécois francophones âgés entre 22 et 31 mois de répéter des phrases de 4 ou 5 mots de la forme « Pronom V SN ». La forme du SN variait en fonction de trois conditions: déterminant + nom monosyllabique, déterminant + adjectif + nom monosyllabique, déterminant + nom bisyllabique. Notre hypothèse était que les déterminants qui ne peuvent s'insérer dans un pied prosodique iambique sont omis. Les deux premières conditions avaient pour objectif de répliquer les résultats obtenus par Tremblay et Demuth. Dans la condition avec un nom monosyllabique, nous avions prédit que le déterminant devrait être produit puisqu'il peut être syllabifié avec le nom. Dans la condition bisyllabique et dans la condition monosyllabique avec adjectif, les déterminants devraient être omis puisque les enfants, selon notre hypothèse, sont restreints au pied prosodique. Le taux d'omission du déterminant devrait être le même pour la condition bisyllabique et pour la condition avec adjectif. Tel qu'attendu, les résultats ont démontré qu'il y avait plus d'omissions du déterminant dans la condition avec un mot monosyllabique que dans les deux autres conditions, mais, contrairement à ce que nous avions prédit, il y a eu plus d'omissions du déterminant dans la condition avec un adjectif que dans la condition avec un nom bisyllabique. Ces résultats s'expliquent par le fait que les enfants ne sont pas limités à la production du pied iambique et ils s'expliquent également par une évolution dans les étapes d'acquisition des différents niveaux de la structure prosodique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Acquisition, Prosodie, Phonologie, Enfant.
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Acquisition de la parole d'enfants sourds pré-linguistiques ayant reçu un implant cochléaireBouchard, Marie-Ève January 2008 (has links) (PDF)
En stimulant le nerf vestibulo-cochléaire, les électrodes de l'implant cochléaire contribuent à la restauration, au moins partielle, de la conscience sonore en permettant aux afférences acoustiques de recevoir un traitement cortical. Ce projet de recherche avait comme visée principale d'effectuer un suivi longitudinal à moyen terme d'enfants sourds pré-linguaux issus de milieux francophones et ayant reçu un implant cochléaire dans le but de décrire les patrons de développement au cours des premières années d'expérience auditive. Un second objectif était de clarifier le rôle de l'âge à l'implantation sur les productions. Le langage spontané de participants a été enregistré et filmé au cours d'une séance de jeu libre standardisé et les séquences de parole ont ensuite été soumis à diverses analyses. L'étude des inventaires vocaliques et consonantiques 6, 12 et 18 mois post-chirurgie montre des progrès manifestes dès 6 mois post-implantation. Tant pour les voyelles que pour les consonnes, la visibilité des phonèmes semble avoir influencé l'ordre d'acquisition dans les premiers mois d'expérience auditive, mais les patrons de développement se sont graduellement normalisés. Dans la seconde étude, 40 auditeurs naïfs et 2 transcripteurs expérimentés ont été soumis à un test de perception visant à identifier les syllabes produites par un groupe de 12 enfants sourds, 6, 18 et 36 mois suivant leur restauration sensorielle. Il était prédit qu'une augmentation du taux d'accord inter-juges entre les auditeurs naïfs et expérimentés reflétait une amélioration de l'intelligibilité. Les analyses ont révélé des améliorations plus importantes pour les voyelles que pour les consonnes. Dans les 2 études, l'impact de l'âge à l'implantation ne s'est pas révélé significatif suggérant que des variables liées à l'environnement étaient susceptibles d'être de meilleurs prédicteurs que ceux liés à des facteurs strictement physiologiques.
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Développement phonético-phonologique en fulfulde et bambara d'enfants monolingues et bilingues : étude du babillage et des premiers mots. / phonetic and phonological development in monolinguals and bilinguals exposed to fulfulde and bambaraCissé, Ibrahima Abdoul Hayou 18 September 2014 (has links)
Cette étude montre que le développement phonético-phonologique en fulfulde et bambara est à la fois comparable au développement langagier dans d'autres langues du monde et influencé par les caractéristiques phonétiques et phonologiques de ces deux langues notamment au niveau de la phonotaxe. Ainsi, tandis que les résultats obtenus dans les données du babillage montrent que pour les vocants, il n'existe aucun indice de spécialisation précoce, pour les closants, des aspects universels coexistent avec des indices de spécialisation précoce. Toujours au stade du babillage, l'analyse des cooccurrences entre lieu d'articulation des closants et lieu des vocants dans les protosyllabes confirme la surreprésentation du pure frame labial+central dans les productions des enfants tandis que quelques cas de coronal+antérieur ont été relevés chez certains enfants qui participent à cette étude. Au stade des premiers mots, l'acquisition du contrôle de la vibration des cordes vocales, du velum et de la quantité est toujours en cours jusqu'à l'âge de 3 ans chez les enfants exposés au fulfulde et au bambara. Par ailleurs, l'étude du développement de la phonologie en fulfulde et bambara montre que des aspects universels (liés notamment à des contraintes biomécaniques et aérodynamiques) et des indices de spécialisation coexistent, même au stade des premiers mots. L'étude supporte l'existence d'une continuité entre babillage et premiers mots chez l'enfant et décrit le multilinguisme dans la ville de Douentza (Mali) où grandissent les enfants multilingues qui participent à cette étude. / This dissertation shows that Fulfulde and Bambara language development is both comparable to language development in other world languages and is influenced by the phonetic and phonological characteristics of the languages of the environment, including phonotax. In fact, while findings on babbling data indicate that for vowel-like sounds there is no evidence of early specialization, for consonant-like sounds, universal aspects coexist with evidence of early specialization. Still at the babbling stage, analysis of consonant-vowel co-occurrence patterns in protosyllables shows an overrepresentation of labial + central combinations and cases of coronal + anterior in monolingual as well as in multilingual children's productions. At the first words stage, the acquisition of control of vocal cords' vibration, the velum and quantity is still ongoing until the age of 3 in children exposed to Fulfulde and Bambara. Moreover, the study of phonological development in Fulfulde and Bambara shows that universal aspects (related especially to biomechanical and aerodynamic constraints) and specialization's indices coexist, even at the first words stage. The study supports the existence of continuity between babbling and first words in children and describes multilingualism in the city of Douentza (Mali), where multilingual children participating in this study are growing up.
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Acquiring sounds and meaning jointly in early word learning / L’apprentissage simultané du son et du sens dans l’acquisition première de la languageFourtassi, Abdellah 12 December 2015 (has links)
Pour acquérir leur langue maternelle, les bébés doivent a la fois apprendre la forme des mots (par exemple, le mot “chien” en français, “dog” en anglais) et leur sens (la catégorie des chiens). Ces deux aspects de l’apprentissage de la langue ont été typiquement étudiés indépendamment. Des découvertes récentes en psychologie du développement et en apprentissage automatique suggèrent, néanmoins, que la forme et le sens pourraient très bien interagir, et ce, dès les premières étapes du développement. La thèse explore cette piste à travers une étude interdisciplinaire qui combine des outils utilisés dans la technologie de la reconnaissance et la psychologie expérimentale. Dans un premier temps, j’ai développé un modèle computationnel capable d’apprendre, à partir des données naturelles, la forme à partir d’une représentation sémantique ambiguë, simulant la connaissance approximative du bébé. Dans un deuxième temps, j’ai testé la plausibilité cognitive du mécanisme sur des sujets adultes. / To acquire their native language, babies have to learn both the forms of words (e.g., “dog” in English, “chien” in French) and their meanings (the category of dogs). These two aspects of language learning have typically been studied independently. However, recent findings from developmental psychology and machine learning have pointed out that this assumption is problematic, and have suggested that form and meaning may interact with one another throughout development. This dissertation explores this hypothesis through an interdisciplinary investigation that combines tools from speech recognition and experimental psychology. First, I developed a computational model of joint form and meaning acquisition, capable of learning from a corpus of natural speech. Second, I tested the cognitive plausibility of this model with adult subjects.
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On the semantics of embedded questions / La sémantique des questions enchâsséesCremers, Alexandre 24 March 2016 (has links)
Suivant la proposition de Tarski (1936), la sémantique vériconditionnelle associeà une phrase déclarative des conditions de vérité. Ainsi, comprendre le sens dela phrase “Il pleut”, c’est pouvoir dire après avoir regardé par la fenêtre si elle estvraie ou fausse. Toutefois, ceci ne permet de rendre compte que des phrases déclaratives,et pas des questions puisqu’aucune situation ne rendra jamais la question“Qui a appelé ce matin ?” vraie ou fausse. Hamblin (1973) propose la premièrethéorie des questions dans le cadre de la sémantique véri-conditionnelle, et proposede leur associer des conditions de résolutions, c’est-à-dire des ensembles deréponses. Comprendre le sens de la question “Qui a appelé ce matin ?” c’est alorssavoir que “Jean a appelé” est une réponse possible, tandis que “il pleuvait” n’enest pas une.Très rapidement, l’étude de la sémantique des questions s’est tournée versles questions enchâssées dans des phrases déclaratives (questions indirectes). Eneffet, il est beaucoup plus aisé de juger des conditions de vérité d’une phrasesdéclarative que des conditions de résolution d’une question. Or moyennant deshypothèses sur la sémantique des verbes enchâssant des questions (‘savoir’, ‘oublier’.. . ), on peut relier les conditions de vérité d’une phrase déclarative au sensde la question qu’elle enchâsse. Cette approche, proposée par Karttunen (1977), adonné lieu à une littérature théorique très riche. / Two important questions arise from the recent literature on embedded questions.First, Heim (1994) proposed that embedded questions are ambiguous betweena weakly and strongly exhaustive reading. Spector (2005) recently proposedan intermediate exhaustive reading as well. Second, adverbs of quantity such as’mostly’ can quantify over answers to an embedded questions (Berman, 1991). Ananalysis of this phenomena reveals an analogy between embedded questions andplural determiner phrases, and suggests a fine-grained structures for the denotationof questions (Lahiri, 2002).The first part of the dissertation consist of three psycholinguistic studies on theexhaustive readings of questions under ‘know’ in English, the acquisition of thesereadings under ‘savoir’ by French 5-to-6-ear-olds, and the properties of emotivefactivepredicates such as ‘surprise’. The second part presents a theory of embeddedquestions built on Klinedinst and Rothschild’s (2011) proposal to derive exhaustivereadings as implicatures, although it differs in the fine-grained structureit adopts for questions denotations in order to account for plurality effects as well.The theory solves problem raised by B. R. George (2013) and makes predictions fora larger range of sentences.
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Implant cochléaire et dévelppement du langage chez les jeunes enfants sourds profonds / Cochear implant and language development in profound deaf childrenBriec, Julie 11 December 2012 (has links)
La présente thèse se compose de trois études en lien avec le développement du langage chez les enfants sourds profonds porteurs d’un implant cochléaire. La première étude a pu mettre en lumière le développement des échanges conversationnels chez un groupe de 28 enfants implantés sur une période de deux ans suivant l’implantation. La tendancerelevée est un développement des habilités conversationnelles vers un profil plus autonome et actif ; en particulier, nous notons que les enfants implantés ne se distinguent plus significativement des enfants entendants du même âge en ce qui concerne les initiatives deux ans après l’implantation. La deuxième étude se proposait, quant à elle, d’explorer la question des différences interindividuelles. C’est chez un groupe de 21 enfants sourds profonds, implantés depuis en moyenne 6 ans 1 mois, que l’origine des différences interindividuelles au niveau du lexique (réception et production) a été mise enquestion. Il ressort que les facteurs « âge à l’implantation » et « timidité de l’enfant » jouent un rôle dans ces différences : une implantation précoce et un faible niveau de timidité chez l’enfant apparaissent en effet favoriser le développement dulexique. Enfin, la troisième étude s’intéressait à l’ajustement mutuel, variable fondamentale lorsqu’on s’intéresse au développement du langage dans une perspective socio‐constructiviste. Il s’agissait, à l’aide d’une méthodologie originale inspirée de la théorie des systèmes dynamiques, d’analyser l’évolution de l’ajustement mutuel chez 23 dyades enfantimplanté/mère entendante au cours d’un suivi longitudinal de deux années. Nos résultats confirment l’influence positive de l’implant cochléaire dans la mise en place d’échanges harmonieux entre les enfants implantés et leur mère, traduisantl’acquisition d’habilités conversationnelles importantes pour le développement ultérieur de la langue de l’enfant / The present thesis is made up of three studies in relation with the language development of deaf children who are cochlear implant users. The first study highlights the development of conversational language abilities of a group of 28 children during the first 2 years postimplantation. Results showed a development of their conversational skills towards a moreautonomous and active profile. In particular, initiatives taken by implanted children, two years after implantation, were very similar to that of hearing children of the same age. The second study explores the question of inter‐individual differences. The origin of inter‐individual differences regarding lexicon development (reception and production) was studied in a group of 21 profoundly hearing impaired children, implanted on average, at 6 years and 1 month. It seems that the factors « age atimplantation » and « timidity of the child » play a role in this difference. A cochlear implantation early in life and a low level of timidity appear to improve the level of lexicon development. Finally, the third study looked into the mutual adjustment factor which is a fundamental variable in the study of language development in a socio‐constructivist perspective. The evolutionof mutual adjustment was studied with an original methodology inspired by the theory of the dynamic systems in 23 implanted children / hearing mother dyads. Our results underline that the use of cochlear implant seems favorable to aharmonious mutual adjustment development. In turn, the latter allows for the acquisition of important conversational skills in subsequent language development of the child
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L'acquisition des modifieurs nominaux. Le cas de l'adjectif du français / The acquisition of nominal modifiers. The case of adjectives in FrenchFox, Gwendoline 04 December 2012 (has links)
Acquérir l’adjectif épithète pose deux problèmes majeurs en français. D’abord, l’adjectif dénote une propriété à propos d’un nom, les enfants doivent donc pouvoir concevoir un objet comme un tout et comme un ensemble de propriétés pour manier un SN avec épithète. Ensuite, l’alternance est un trait définitoire de l’adjectif du français, mais son placement n’est pas aléatoire et les contraintes en jeu sont multiples et d’ordre tendanciel. De plus, bien que les locuteurs connaissent cette possibilité, ils optent plutôt pour un placement fixe en usage. Ces faits nous ont amenée à nous demander si l’input permet à l’enfant de se construire la notion d’adjectif épithète sans avoir recours à des connaissances langagières innées. Pour y répondre, nous proposons une étude comparant les usages de trois enfants à ceux de leur famille à deux temps de leur acquisition (T1 : 3 ;8, T2 : 4 ;6). Nous étudions quatre aspects de l’usage de l’épithète (lexique, placement, combinaison avec d’autres modifieurs ou un dépendant adjectival) et nous confrontons l’adjectif aux autres modifieurs nominaux. Ces phénomènes montrent tous la même évolution. À T1, les enfants emploient la construction la plus fréquente des adultes, avec un fort degré de spécificité lexicale. À T2, d’autres constructions émergent selon leur ordre de fréquence chez les adultes. Le lexique de la construction de T1 s’est en outre élargi dans le champ de la classe sémantique des usages de T1. Les enfants montrent ainsi une sensibilité aux informations quantitatives et une abstraction graduelle des structures par analogie sémantique, qui plaident pour une construction progressive de la notion d’adjectif épithète à partir de l’input. / The acquisition of attributive adjectives is subject to two major difficulties in French. First, adjectives express a property of a larger unit : children must be able to conceive an object as a whole and as a set of properties to use a NP with an adjective. Second, adjectives in French may occur before or after the noun. Alternation is a defining feature of the category but it is not random, and the constraints at play are numerous and preferential in nature. Also, although speakers are aware of this possibility, they tend to choose a fixed position in usage. These facts raise the question of whether the input allows children to construct the notion of attributive adjectives without a resort to innate linguistic knowledge. To answer this, I propose a comparative study of the productions of three children interacting with their family at two times of their development (T1 : 3 ;8, T2 : 4 ;6). I examine four phenomena concerning attributive adjectives (lexicon, placement, combination with other modifiers or adjectival dependents), and I compare adjectives with other nominal modifiers. All of these phenomena show the same evolution. At T1, the children use the most frequent construction in the adult data, with a high degree of lexical specificity. T2 shows the appearance of other constructions according to their order of frequency in the adult data. The construction from T1 is also used with a greater choice of lexical units, but within the same semantic classes. The children thus show sensitivity to quantitative information and a gradual abstraction of constructions by semantic analogy, which pleads for a progressive construction of the knowledge of adjectives based on the input data.
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Dynamique, synchronie, réciprocité et mamanais dans les interactions des bébés autistes à travers les films familiauxSaint Georges Chaumet, Catherine 30 September 2011 (has links) (PDF)
Ce travail est centré sur le fonctionnement précoce des bébés autistes, encore mal connu. Notre étude développementale des films familiaux montre qu'ils manquent d'intérêt pour autrui dès la 1e année mais un évitement actif n'apparaît que la 2e année. Il y aurait donc une dynamique aboutissant au "déficit" relationnel final (passant peut-être par un défaut d'intersubjectivité). Pour comprendre cette dynamique, nous avons pris en compte à l'aide de méthodes computationnelles la synchronie parents-bébé sur des films familiaux: les bébés ont un déficit très précoce en orientation vers l'autre puis en "intersubjectivité"; les parents répondent normalement à leur bébé, mais le sollicitent plus intensément dès le premier semestre. Mais le déficit relationnel du bébé a-t-il des répercussions affectives sur ses parents ? Le mamanais (IDS) marque l'émotion dans l'interaction; pris dans une boucle interactive, il stimule à la fois l'engagement social et le développement cognitif (attention, langage). Soutient-il les interactions du bébé autiste ? Décroît-il au fil du temps du fait du dysfonctionnement interactif (manque d'intérêt pour autrui et défaut d'intersubjectivité)? Un algorithme détectant l'IDS a été créé et appliqué à une étude pilote avant d'étudier l'ensemble de nos films. Les premiers résultats, à confirmer, suggèrent que l'IDS soutient efficacement l'interaction du bébé autiste, mais l'efficacité de l'IDS maternel (et non paternel) pourrait chuter au fil du temps. En conclusion, nous avons apporté des bases à l'étude dynamique des interactions des bébés autistes avec leurs parents, en vue d'approcher les processus menant au tableau final.
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Le système vocalique chez les enfants bilingues français/japonais : comparaison avec les monolinguesFukushi, Mami January 2008 (has links) (PDF)
Le but du présent mémoire est de faire l'analyse acoustique des cinq voyelles /a/, /i/, /u/, /e/, /o/ du français et du japonais produites par les enfants bilingues français/japonais simultanés âgés de 5 ans, en les comparant avec les données des enfants monolingues francophones et japonophones. Grâce à l'analyse acoustique, quelques études montrent une différence entre les enfants monolingues et les enfants bilingues simultanés dans la production du VOT de deux langues ambiantes. À notre connaissance, il n'y a pas d'études acoustiques portant sur le système vocalique des enfants bilingues simultanés, qui est probablement différent de celui des monolingues à cause de leur input linguistique qui est plus riche.
Nous avons demandé à 5 enfants bilingues français/japonais de répéter 3 fois 15 mots bisyllabiques français et 15 mots bisyllabiques japonais (pour un total de 30 mots) comportant les voyelles cibles, et avons comparé leurs productions à celles de 5 enfants monolingues français et de 5 enfant monolingues japonais. L'étude des données nous montre que le système vocalique des bilingues qui combine les 5 voyelles japonaises et les 16 voyelles françaises est effectivement différent de celui des monolingues. Nous avons trouvé un effet bidirectionnel: les voyelles françaises sont affectées par les voyelles japonaises et inversement. Les représentations articulatoires sont ici inférées des valeurs acoustiques. Surtout, nous avons pu observer que les représentations articulatoires des voyelles postérieures des deux langues sont très différentes d'un participant à l'autre chez les bilingues. Nous avons ensuite conclu que la grande variation individuelle montre un petit retard dans le développement phonologique chez les bilingues à cause de leur input linguistique qui est plus riche et plus complexe, car nous n'avons pas constaté une telle différence individuelle chez les enfants monolingues. Nous avons également trouvé que les voyelles sont plus cloisonnées et compactes chez les bilingues que chez les monolingues, et qu'un participant particulièrement tend à bien cloisonner ses voyelles dans des espaces très réduits pour les deux langues. Étant donné que les adultes bilingues simultanés montrent le même effet (Guion 2003), il est possible que le système vocalique de ce participant soit plus développé; toutefois ses /u/ et /o/ français se chevauchent presque complètement au niveau de la qualité formantique. Le fait de ne pas distinguer le /u/ et le /o/ français pourrait-il être un phénomène en fin de développement chez les bilingues français/japonais simultanés ? Il nous faudrait étudier les adultes bilingues simultanés français/japonais qui vivent à Montréal pour répondre à cette question. Notre recherche a mis en évidence la stratégie adoptée par les bilingues vis-à-vis de leur input de deux langues. Ces découvertes contribuent à notre compréhension de la formation du système phonologique chez le bilingue simultané. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bilingue simultané, Système vocalique, Développement phonologique, Acquisition du langage, Japonais, Français.
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