Cette thèse cherche à offrir de nouveaux éclairages sur le déploiement territorial des concessions étrangères en Chine aux XIXe et XXe siècles. Bien que la période étudiée s’étende de 1846 à la rétrocession des dernières concessions en 1946, un accent particulier est placé sur la décennie 1910 qui annonce l’essoufflement définitif des logiques expansionnistes. La première partie s’articule autour de l’analyse du projet d’extension mené par la Municipalité française de Tianjin de 1902 à 1946 dans le quartier de Laoxikai 老西開. Cet exemple emblématique sert de pilier et de tremplin pour l’écriture d’une histoire connectée de l’expansion des concessions étrangères. Le cas d’étude centré sur Tianjin permet de structurer la réflexion qui s’élargit, dans une deuxième partie, à Shanghai et Hankou. La mise en perspective de ces trois villes dévoile les principes et conditions dans lesquels évoluent les impérialismes étrangers en Chine, du rôle moteur joué par leur compétition mutuelle aux mécanismes d’échange et d’accommodement avec les fonctionnaires officiels et les citadins chinois. Elle révèle également la difficile posture et la faiblesse de l’Etat central avant et après la Révolution de 1911, ainsi que la complexité des rapports entre autorités nationales et locales. Elle représente enfin un observatoire privilégié d'une frange de la société chinoise des ports ouverts dont les modes d’expression et de contestation connaissent un tournant significatif durant les années 1910. La mise en connexion de ces mutations croisées conduit à nuancer tant le grand récit historiographique d’un impérialisme occidental triomphant que les représentations orthodoxes associées au nationalisme « moderne » chinois. / This thesis aims to further clarify the territorial deployment of foreign settlements in China in the nineteenth and twentieth centuries. Although the period examined extends from 1846 to the retrocession of the last concessions in 1946, special emphasis is placed on the 1910s, a decade which spelled the end of expansionist logic. The first part analyzes the project of expansion led by the French Municipality of Tianjin from 1902 to 1946 in the Laoxikai District 老西開. This symbolic example serves both as pillar and springboard for writing a connected history of the expansion of foreign settlements. The case study on Tianjin provides a clearer analysis that encompasses Shanghai and Hankou in the second part. Establishing a perspective on the three cities reveals the principles and conditions under which foreign imperialism evolved in China, where mutually competing forces played leading roles. Further, it captures and illustrates the mechanisms of exchange and compromise engaged with Chinese officials and urban citizens. It also discloses the difficult position and weakness of the Chinese State before and after the 1911 Revolution, and the complexity of the relationship between national and local authorities. Finally, it offers a unique vantage point from which to observe sections of Chinese society within the treaty ports whose forms of expression and protest experienced a significant turning point in the 1910s. Relationships between these intertwined evolutions challenge both the dominant historiographical narrative on Western triumphant imperialism and orthodox representations associated with Chinese "modern" nationalism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015LYO20153 |
Date | 09 October 2015 |
Creators | Chabaille, Fleur |
Contributors | Lyon 2, Henriot, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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