Les évents de sécurité protègent de l'explosion les réacteurs chimiques sièges d'un emballement thermique de réaction. Pour les systèmes non tempérés (c'est à dire produisant majoritairement des gaz incondensables), les méthodes de dimensionnement des évents issues des travaux du DIERS sont très surdimensionnantes. Une méthode basée sur le principe de similitude, développée dans le cadre de l'ONU pour la famille des peroxydes, fournit des aires d'évent plus réalistes mais elle est très contraignante. Le présent travail a permis la réalisation d'un nouvel outil de dimensionnement en similitude pour scénario d'incendie : la maquette à 0,1 litre. Il s'agit d'une extension du calorimètre adiabatique VSP2. Cette maquette permet, à l'échelle du laboratoire, la réalisation de blowdowns et la détermination directe du rapport A/V de l'évent nécessaire, mais également le suivi en temps réel de la masse réactionnelle évacuée. <br />Nous avons validé l'utilisation de cette maquette à 0,1 litre (1 x 10-3 m-1 < A/V < 3,5 x 10-3 m-1) en comparant avec des blowdowns analogues effectués à l'INERIS dans le réacteur ONU 10 litres. Ces blowdowns ont été réalisés avec une solution d'hydroperoxyde de cumène (30% en masse) dans 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol diiso-butyrate. Ces essais ont montré que la maquette à 0,1 litre conduit à des évents légèrement plus grands (0 à 50 %) que le réacteur ONU 10 litres. Elle se situe donc du côté de la sécurité, tout en étant beaucoup moins surdimensionnante que la méthode DIERS, et utilisable à l'échelle du laboratoire. La principale limite est due à des fuites thermiques dont il faut vérifier pour chaque système étudié que l'influence est négligeable. <br />Du point de vue compréhension, nos expériences montrent que, même si la décomposition de notre système ressemble à celle d'un système non tempéré (2 pics de pression), elle génère des vapeurs (produits de la décomposition) qui ont une forte influence sur le 2ème pic : ces vapeurs provoquent un ralentissement de la réaction et l'atténuation des températures maximales atteintes. On constate même une corrélation Pmax = f(Tmax). Ce comportement pourrait concerner la plupart (toutes ?) des décompositions. <br />Les mesures de masse évacuée ont permis de distinguer trois types de comportements qui illustrent l'influence de la pression dans le réacteur sur le « level swell ». La confrontation avec un modèle dynamique purement « gassy » a montré que l'évacuation de masse réactionnelle peut se traduire par une évacuation purement diphasique ou par une alternance gaz/ diphasique, que pour les hautes pressions l'évacuation est purement gazeuse au turnaround et que l'évacuation diphasique lors de la dépressurisation du second pic doit être imputée en grande partie à la présence de vapeur (ébullition). <br />Enfin, nous avons identifié et quantifié la contribution des différentes hypothèses au caractère surdimensionnant de la méthode DIERS appliquée à notre système hybride non tempéré. Parmi les hypothèses surdimensionnantes identifiées, celle qui suppose que le « turnaround » est gouverné par une égalité de débit volumique est de loin celle qui est la cause principale de surdimensionnement.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00136503 |
Date | 08 December 2006 |
Creators | Véchot, Luc |
Publisher | Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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