Cette thèse examine les thèmes d'appariement, de l'inégalité et de l'impact des changements technologiques sur le marché du travail. En particulier, elle aborde les questions sur l'appariement entre les salariés et les entreprises et comment cela influence les inégalités sur le marché du travail, à la fois dans la population entière, ainsi qu'entre les groupes démographiques et de compétences. Il examine également comment les changements technologiques affectent les conditions du marché du travail auxquelles sont confrontés les travailleurs et les entreprises. Ces questions sont abordées sur trois chapitres. Le premier chapitre, intitulé "Hétérogénéité multidimensionnelle et appariement dans un marché du travail frictionnel - une application à la polarisation" traite l'appariement des travailleurs aux entreprises selon des caractéristiques multidimensionnelles et quantifie l'impact du changement technologique sur l'évolution d'appariement, des salaires et de l'emploi de différents groupes démographiques. Je construis un modèle de recherche dirigée avec hétérogénéité multidimensionnelle et j'estime le modèle sur des données américaines. Je trouve que les complémentarités de production entre les compétences et les taches cognitives et interpersonnelles ont augmenté, par rapport à ceux-ci entre les compétences et les taches manuelles. Ce changement de technologie de production explique en grande partie la polarisation des salaires et des emplois aux Etats-Unis. De plus, même s'il ne tient pas compte des différences entre les sexes, le modèle peut expliquer une fraction substantielle du rétrécissement des écarts hommes-femmes des salaires et des emplois. Coécrit avec Nicolo Dalvit et Aseem Patel, le deuxième chapitre, intitulé "Hiérarchies intra-entreprises et disparité entre les sexes", étudient le classement des femmes dans les hiérarchies au sein des entreprises. Il utilise des données administratives françaises et examinent l'incidence des écarts de salaires et d'emploi à travers les hiérarchies au fil du temps. En outre, en exploitant une politique sur les quotas de conseil d'entreprise en France, il évalue l'impact d'une augmentation du leadership féminin sur les salaires et les résultats de l'emploi au sein des entreprises. Nous constatons que les hiérarchies comptent dans les écarts de salaires et d'emplois entre les sexes. Les écarts de salaires et d'emplois entre hommes et femmes augmentent avec chaque niveau de hiérarchie des entreprises, même si ces écarts se rétrécissent davantage au fil du temps dans les niveaux supérieurs. De plus, l'amélioration du leadership féminin a des impacts différents selon les hiérarchies. Tandis qu'une plus grande proportion de femmes membres du conseil d'administration réduit l'écart salarial entre les sexes dans les niveaux supérieures de la hiérarchie, elle n'a pas un tel impact sur les niveaux inférieurs. Au lieu de cela, il augmente la proportion de femmes dans les niveaux inférieures travaillant à temps partiel, au détriment de l'emploi à temps plein. Le contraire est vrai pour les femmes dans les niveaux supérieures. Le troisième chapitre, "Pénurie de main-d’œuvre et ajustements du marché du travail: une théorie des iles", coécrit avec Riccardo Zago, traite de l'incidence de la pénurie de main-d’œuvre et évalue si elle entraine des ajustements salariaux et salariaux. En utilisant des données uniques sur les postes vacants déclarés par les entreprises d'être difficile à pourvoir, nous documentons l'incidence de la pénurie entre les régions, les industries et les groupes professionnels. Nous constatons que la pénurie ne conduit qu'à des ajustements de salaires et d'emploi dans les professions non routinières, mais pas dans les professions routines. Nous montrons comment le déclin séculaire des occupations de routine, causé par le changement technologique, peut expliquer la persistance de la pénurie dans ce secteur et son incapacité à s'adapter. / This thesis examines the themes of sorting, inequality and the impact of technological change on the labor market. In particular, it addresses the questions of how workers sort within and between firms and how this influences labor market inequality, both in the workforce as a while, as well as between demographic and skill groups. It also considers how changes in technology affects the labor market conditions faced by workers and firms. These questions are tackled over three chapters. The first chapter, entitled `Multidimensional heterogeneity and matching in a frictional labor market - an application to polarization' deals with the sorting of workers to firms along multidimensional characteristics and quantifies the impact of technological change on the evolution of sorting patterns, wages and employment outcomes of different skill and demographic groups. I construct a model of directed search with two-sided multidimensional heterogeneity and estimate the model on US data. I find that production complementarities between cognitive and interpersonal skills and tasks have increased, relative to hat between manual skills and manual tasks. This change in production technology accounts for a large part of wage and job polarization in the US. Also, despite being gender-blind, the model can explain a substantial fraction of the narrowing of gender wage and job rank gaps from the 1980s to the present day. The second chapter, entitled `Intra-firm hierarchies and gender gaps' and coauthored with Nicolo Dalvit and Aseem Patel, studies the sorting of women into layers of hierarchy within firms, using administrative French data, and examines the incidence of gender wage and employment gaps across hierarchies over time. Further, by exploiting a policy on corporate board quotas in France, it assesses the impact of an increase in female leadership on gender wage and employment outcomes within firms. We find that hierarchies matter in gender wage and employment gaps. Gender wage and employment gaps increase with each layer of firm hierarchy, even if these gaps narrow more over time in the upper layers. In addition, improvements in top female leadership has differing impacts across hierarchies. While a greater share of female corporate board members narrows the gender wage gap in top layers of hierarchy, it has no such impact on lower layers. Instead, it increases the share of women in lower layers working part-time, at the expense of full-time employment. The opposite is true for women in upper layers. The third chapter, `Occupational Shortage and Labor Market Adjustments: a Theory of Islands', coauthored with Riccardo Zago, addresses the incidence of occupational shortage, and assesses whether it leads to wage and employment adjustments. Using a unique dataset on reported vacancies that firms find difficult to fill, we document the incidence of shortage across regions, industries and occupation groups. We find that shortage only leads to wage and employment adjustments in non-routine occupations, but not in routine occupations. We show how the secular decline of the routine occupations, caused by technological change, can account for the persistence in shortage in the routine sector and its inability to adjust.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018IEPP0035 |
Date | 06 July 2018 |
Creators | Tan, Joanne |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Robin, Jean-Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds