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Théorie critique du paradigme gestionnaire : une analyse de l'évolution des modes gestionnaires au sein de la sphère du travail

Ce travail se veut une analyse critique de l'évolution du paradigme gestionnaire et de ses modes au sein de la sphère du travail. Pour ce faire, afin de situer et historiciser notre objet de recherche, nous exposerons dans un premier temps une genèse sociohistorique de l'évolution du paradigme gestionnaire en nous basant sur les travaux des principaux "pères fondateurs", tells F. W. Taylor (1856-1915), H. Fayol (1841-1925), M. P. Follett (1868-1933) ou encore G. E. Mayo (1880-1949). Puis, à dessein de rendre compte du rôle joué par différentes institutions de même que celui que seraient amenés à jouer les principaux acteurs à l'origine de la production, de la transmission, de l'implantation et de l'extension des modes gestionnaires, nous exposerons de manière succincte trois études de cas relatant le procès d'institutionnalisation ainsi que les principaux modes de diffusion des discours et pratiques gestionnaires. Ensuite, nous présenterons brièvement la position théorique de l'économiste J. A. Schumpeter afin de rendre compte des transformations du capitalisme et de l'évolution de l'économie durant la première partie du XXe siècle, en mettant plus particulièrement l'accent sur l'événement clé que représente le moment entre le déclin de l'entrepreneur-propriétaire et l'émergence de ce nouvel acteur socioéconomique que serait le gestionnaire. Finalement, dans un souci de rendre compte de l'évolution des modes gestionnaires à partir de la seconde moitié du XXe siècle, nous analyserons les propos tenus au sein de quelques-uns des principaux ouvrages de deux des plus influents théoriciens du management que sont de Peter F. Drucker et Thomas Peters, et ce à la lumière de notre cadre théorique qui reposera sur l'ouvrage de Luc Boltanski et Ève Chiapello Le nouvel esprit du capitalisme (1999). Ouvrage dont l'objectif principal est d'analyser les changements idéologiques accompagnant les différentes transformations du capitalisme et dans lequel les auteurs soutiennent la thèse, à propos de l'évolution du paradigme gestionnaire, de l'émergence dans les années 1990 d'une nouvelle configuration idéologique en rupture avec le discours managérial des années 1960 qui reposait notamment sur une planification rationnelle et un respect certain de la hiérarchie. Ce nouveau paradigme -que les auteurs qualifient de «néomanagement »-au sein duquel les individus sont appelés à s'autogérer nous est alors présenté comme étant "plus humain" attendu qu'il respecterait mieux la subjectivité des travailleurs. Or, Boltanski et Chiapello, feront le constat que les nouvelles normes de régulations imposées par ce modèle de gestion seraient susceptibles de faire naître en retour de nouveaux risques d'exploitation considérant que les dispositifs de contrôles mis de l'avant auraient tendance, par le fait qu'ils reposent sur un engagement accru et plus complet des individus, à pénétrer plus profondément dans l'intériorité même des individus, ce qui rendrait possible une plus grande instrumentalisation des travailleurs. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Paradigme gestionnaire, Néomanagement, Esprit du capitalisme, Entrepreneur, Cadre, Manager, Processus d'entrepreneurisation.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2390
Date January 2009
CreatorsGysler, Didier
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/2390/

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