L'enquête relatée dans cette thèse a été menée en Bretagne et en région lyonnaise auprès de conteurs contemporains. La plupart des pratiques observées se sont constituées dans le sillage dudit "renouveau du conte" qui a pris place en France au début des années 1970. La présente recherche propose une analyse de la performance orale, dans le but de mieux comprendre la portée de cette pratique – les liens, accointances, rencontres qu'elle occasionne – et les causes de son efficience sociale. Pour ce faire, le terrain de recherche a été envisagé sous trois focales ethnographiques : la scène (quand l'énonciation est examinée de très près), les coulisses (une observation des processus d'élaboration) et le contexte (ethnographie qui vise à appréhender l'environnement social et culturel du contage). La méthodologie s'est voulue expérimentale – recherche par tâtonnements – réflexive et dialogique. De nombreux dispositifs d'enquête ont été élaborés, la majorité impliquant un recours aux technologies audiovisuelles. Le parcours proposé commence par une plongée dans l'univers de deux conteurs bretons : où l'on découvre pourquoi les conteurs peuvent être vus comme des porteurs de mémoire. Par la suite s'opère un "zoom" sur la performance orale des conteurs ; ce sont les modalités d'entrée en scène, la chorégraphie et la réception par l'auditoire qui font l'objet d'un long examen. Il en résulte que les artistes de la parole provoquent une situation dans laquelle les imaginaires se croisent. Le dernier itinéraire de recherche retracé renvoie aux situations dans lesquelles le conte est mobilisé comme un instrument de médiation sociale. Les conteurs et leurs apprentis s’attellent alors à "mettre en bouche" des histoires dans lesquelles s'expriment en filigrane des sentiments d'appartenance, des expériences vécues et au travers desquelles se créent des passerelles culturelles et sociales. / The investigation related in this thesis was conducted in Bretagne (France) and in urban areas of Lyon, in close collaboration with some contemporary storytellers. Most of their practice were formed in the wake of the so-called "revival of storytelling" that took place in France in the early 1970s. The present research provides an analysis of the oral performance, in order to better understand the scope of this practice – the social ties, acquaintances, encounters it creates -- and the causes of its social efficiency. In that aim, the fieldwork was considered under three ethnographic scales: the stage (when the enounciation is evaluated very closely), the wings (an observation of the creative process) and the context (ethnography that aims to understand social and cultural environment of storytelling). The methodology pretended to be experimental – searching by trial and error approach – reflexive and dialogic. Many devices were developed, most of them requiring the use of audiovisual technology.The itinerary proposed here starts with an immersion in the world of two Bretons storytellers, which shows why storytellers can be considered as "memory holders". Then, we make a "zoom" on the oral performance of storytellers; the ways they enter in stage, their choreography and the reception by audience are the subjects of a long examination. It follows that the storytellers inciting a situation in which the imaginaries cross. The last itinerary of research refers to the situations in which the storytelling is used as an instrument of social mediation. At that time, storytellers and their apprentices work to "put in their mouths" stories in which are expressed, beneath the surface, feelings of belonging, life experiences and through which social and cultural bridges are created.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014LYO20092 |
Date | 10 November 2014 |
Creators | Drouet, Jeanne |
Contributors | Lyon 2, Deshayes, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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