En France, depuis les années 2000, des émeutes urbaines hebdomadaires, et quasi quotidiennes parfois, signent l'accentuation tant quantitative que qualitative de la ghettoïsation des secteurs marginalisés des villes. C'est notamment dans les grands ensembles de l'urbanisation massive des années 1950-1970 que le phénomène de ghetto moderne peut se définir. Malgré des qualités indéniables de confort et de taille des logements, par rapport aux normes d'avant-guerre, de nombreuses caractéristiques de production, de peuplement et de gestion ont engendré un habitat défectueux. Celui-ci a pu d'abord susciter l?ennui, le stress et la marginalisation par rapport à l'environnement. À partir des années 1970, des tensions sociales croissantes se sont développées avec la concentration spatiale des ménages les plus en difficultés socio-économiques. L'analyse du destin de territoires de grands ensembles à une échelle plus large que celle de secteurs internes les plus dégradés, comme celui de leurs communes d'appartenance (sept communes de grands ensembles étudiées), montre que les divers aspects de la ghettoïsation se mesurent sous des formes convergentes à ces secteurs malgré des attributs urbains plus élevés (activités, aménagements et équipements divers...). Les processus de dégradation matérielle, économique, sociale et symbolique que connaissent ces petites villes évoquent un déclin social urbain, notion à partir de laquelle est abordée la ségrégation sociale qui en est un phénomène causal multiforme. L?élargissement du périmètre d'appréhension de la dégradation sociale des espaces en permet une analyse avancée, entre son cadre idéologique et politique, ses ressorts psychosociologiques et la multiplicité de ses manifestations, au niveau institutionnel et des pratiques sociales. La ségrégation sociale et urbaine des catégories les moins qualifiées se traduit alors par leur marginalisation du système socio-économique, par leur relégation spatiale dans des zones peu valorisées et mal gérées, par leur inégal accès aux équipements d'intégration et de promotion sociale ainsi que par la stigmatisation de leur habitat et leur évitement par les catégories supérieures, notamment du privé, en recherche d'entre-soi pour se préserver du déclassement social. Ce qui contribue à étendre le champ des manifestations des inégalités sociales de l'espace, tant que le déclin social des espaces résidentiels les moins valorisés continuera à se produire en raison de la hausse des conduites ségrégatives en milieu urbain. / In France, since the 2000s, weekly urban riots, and almost daily sometimes, sign accentuation so quantitative as qualitative of the ghettoization of marginalized sectors of cities. It is in particular in the complexes of the massive urbanization of the years 1950-1970, the grands ensembles d'habitat, that the phenomenon of modern ghetto can define itself. In spite of undeniable qualities of comfort and size of housing, with regard to the pre-war standards, numerous characteristics of production, populating and management engendered a defective housing environment. This one was able at first to arouse the boredom, the stress and the marginalization compared with the environment. From 1970s, increasing social tensions developed with the spatial concentration of the households most in socioeconomic difficulties. The analysis of the fate of territories of complexes in a scale wider than that of the most degraded internal sectors, as that of their little town of membership (seven studied little towns of grands ensembles), shows that the diverse aspects of the ghettoization confront under convergent forms in these sectors in spite of higher urban attributes (activities, developments and diverse equipments). The processes of material, economic, social and symbolic degradation which know these towns evoke an urban social decline, a notion from which is approached the social segregation which is a multi-form causal phenomenon. The extension of the scale of apprehension of the social degradation of spaces allows an advanced analysis, between its ideological and political frame, its social motivations and the multiplicity of its appearances, at the institutional level and the social practices. The social and urban segregation of the least qualified categories is then translated by their marginalization of the socioeconomic system, by their spatial banishment in little valued and badly managed zones, by their uneven access to the equipments of integration and social advancement as well as by the stigmatization of their housing environment and their avoidance by the superior categories, in particular of the private, in search of one to protect itself from the loss of social position. What contributes to widen the field of the social inequalities of the space, as long as the social decline of the least valued residential spaces will continue to occur because of the increase of the segregationist conducts in the urban environment.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LORR0330 |
Date | 13 December 2012 |
Creators | Chebroux, Jean-Bernard |
Contributors | Université de Lorraine, Stébé, Jean-Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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