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Pluralité et référentialité nominale dans la grammaire comparée du chinois mandarin, du français et de l'anglais

Cette thèse porte sur l'étude comparée de l'expression de la catégorie du nombre et, parallèlement, de l'expression des traits [±défini] dans le groupe nominal en chinois mandarin, en français et en anglais. On y analyse la représentation abstraite de ces notions dans le cadre du modèle théorique de la grammaire universelle (désormais GU) qui pose l'hypothèse que toutes les langues sont des variations sur un seul et même thème. Le modèle stipule que les langues font des sélections différentes à partir d'un ensemble universel de traits et de projections fonctionnelles. Le chinois mandarin, une langue sans D ou sans article défini réalisé, ne marque pas le pluriel dans le groupe nominal avec une marque morphologique régulière, comme en français (écrit) et en anglais. Ce sont le plus souvent des éléments externes au nom qui sont responsables de l'interprétation plurielle. Parmi ceux-ci, la recherche développe plus particulièrement le cas des classificateurs (Cl) individuels, qui permettent de comptabiliser les noms, l'affixe nominal MEN, le quantifieur XIE et les noms nus eux-mêmes. Les noms nus, qui apparaissent sans déterminant, sans affixe et sans Cl, peuvent véhiculer une interprétation plurielle ou (in)définie en chinois. On aborde, de plus, des faits nouveaux dans la recherche sur la pluralité en chinois, notamment une lecture de pluriel collectif observée dans l'organisation interne de certains noms formés de la suite [indice inférieur N][N+Cl], des cas lexicalement restreints de pluriels lexicaux, tels que dans cheliang (matériel roulant), cf. Vinet & Liu (2008). La discussion des faits et des analyses antérieures amène à remettre en question des hypothèses courantes sur le traitement de la pluralité dans GU, nommément celles proposées par Cheng & Sybesma (1998) et Li (1999). Cette recherche discute aussi la référentialité nominale et interroge la classification binaire traditionnelle [±comptable] pour les noms (N), qui est toujours apparue comme un élément important dans l'identification référentielle des N, malgré des lacunes évidentes. Celle-ci est reconsidérée à travers des classifications à plus de deux termes (cf. Maromatsu 2003, ajout des N abstraits, et Fassi Fehri & Vinet 2007, ajout des N d'espèces et N collectifs). La thèse aborde, par ailleurs, l'étude comparative des N obligatoirement modifiés lorsqu'ils apparaissent avec le numéral faible ou quantifieur indéfini existentiel yi (un) en chinois dans des structures telles que Il a fait preuve d'un courage remarquable . Nous cherchons à identifier les éléments communs propres à ces structures avec N abstraits en français et en chinois. Des faits identiques sont observés avec les N de masse (Il a bu une eau claire), mais en français uniquement. L'étude établit que ce qui distingue le pluriel en chinois, par rapport au français et à l'anglais, tient essentiellement à l'association des traits du pluriel avec d'autres traits en mandarin. Les pluriels n'y sont donc pas purs (Iljic 2005). En effet, les pluriels en chinois mandarin, en plus de ne pas être réguliers sur le plan morphologique, s'associent aux traits d'(in)définitude. L'affixe MEN est lié à des traits définis/spécifiques alors que le quantifieur XIE opère uniquement dans des contextes de pluriel indéfini. Les noms nus au pluriel reçoivent aussi une interprétation [±défini] selon leur position structurale dans la phrase (position sujet, topique ou objet). Une brève conclusion vient rappeler les résultats de cette étude sur la pluralité en grammaire comparée et esquisser l'orientation de recherches futures.

Identiferoai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/2797
Date January 2009
CreatorsLiu, Xiaoyan
ContributorsVinet, Marie-Thérèse
PublisherUniversité de Sherbrooke
Source SetsUniversité de Sherbrooke
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse
Rights© Xiaoyan Liu

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