L'objet de cette étude concerne un langage de la procession et de la création trop longtemps oublié dans le contexte de la réception du néoplatonisme et de l’aristotélisme au XIIIe siècle : celui de fluxus, ou écoulement, chez Albert le Grand (1200-1280). Nous proposons ici la situation descriptive, historique et philosophique du texte dans lequel le Doctor universalis expose sa théorie du fluxus : le De fluxu causatorum a causa prima et causarum ordine, quatrième traité du De causis et processu universitatis a prima causa (1264-1267). La doxographie albertinienne, loin d'être une succession de digressiones ou encore de simples paraphrases des opiniones antiquorum, apparaît comme la formation d'une véritable conscience de l'histoire de la philosophie, de sa continuité et des ses ruptures. Plus encore, la doxographie albertinienne a pour fonction de répondre à des problématiques issues non seulement du passé mais aussi du monde contemporain de notre Doctor universalis : car, en effet, à travers la critique du panthéisme d'Hermès Trismégiste ou encore du matérialisme d'Ibn Gebirol, c’est bien l’horizon d’une critique du panthéisme matérialiste de David de Dinant et du panthéisme formaliste d'un Amaury de Bène qui se profile. Nous proposons, en outre, une traduction de travail de ce texte ainsi que son commentaire philosophique linéaire. Albert définit le fluxus comme emanatio et comme processio. Le flux pose la question de la relation du Premier Principe avec les réalités qu'il crée. Comment Albert réussira-t-il à résoudre l’articulation d’une théorie panthéiste et crypto-néoplatonicienne de la procession à une théorie monothéiste et chrétienne de la procession ? / The purpose of this study consists in the language of procession and creation that has fallen into oblivion for too long within the contextual framework of Neo-Platonism and XIII th century Aristotelian understanding : that of the fluxus theory – namely that of the flux one, in Albert the Great’s works ( 1200- 1280). Our ain is to provide the reader with a descriptive , historical and philosophical outlook over the text in which the "Doctor universalis" exposes his flux theory: the “De fluxu causatorum a causa prima et causarum ordine”, the fourth treaty of the "De causis et processu universitatis a prima causa" ( 1264- 1267).Albert's doxography, far from being a series of digressions or still mere paraphrases of "opiniones antiquorum", is to be regarded as the setting up of a genuine awareness process in the history of philosophy, of its never-ending existence and its critical moments. What's more still, the overall purpose of Albert’s doxography is to provide answers to problematic issues non only originating from the past but also rooted in the contemporary world of our "Doctor universalis". Indeed, throughout the criticism of Trismegist’s pantheism or even more clearly, that of Gebirol's materialism, what rises into view is the criticism of Amaury de Bène's formalist pantheism. Besides, the reader is to find a workshop translation of the text as well as its linear-related philosophical commentary. Albert used to define the "fluxus" as an emanation and as a procession. How was Albert, however philosophical-oriented he might have been, to succeed in tackling the argumentation of a Crypto-Neo- Platonism theory of procession and inserting it into a Christian one?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2007METZ002L |
Date | 22 November 2007 |
Creators | Milazzo, Sébastien |
Contributors | Metz, Universität Köln, Vannier, Marie-Anne, Speer, Andreas |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0014 seconds