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Étude du soutien social mis en oeuvre lors d’activités collectives conçues et menées pour favoriser le développement du bien-être au travail chez les enseignants

Cette thèse doctorale en psychopédagogie porte sur l’étude du soutien social mis en oeuvre lors
d’une activité collective conçue et menée pour favoriser le développement du bien-être au travail
chez les enseignants. Cette étude de cas multiples qualitative a été réalisée auprès de huit
enseignants de classes d’accueil du secondaire qui ont participé à une activité collective (des
groupes de parole) durant six mois. Trois principaux thèmes ont guidé l’organisation de cette
recherche : le bien-être psychologique au travail (BEPT), le soutien social et les retombées des
groupes de parole.

Afin de collecter les données, des entrevues semi-dirigées ont été menées avec des enseignants sur
le thème du BEPT selon la conception de Dagenais-Desmarais (2010). Ces entrevues ont eu lieu
avant et après la participation des enseignants aux activités collectives visant le BEPT. Ensuite,
l’étude du soutien social a été réalisée en cohérence avec les trois principales dimensions associées
à ce concept selon Vaux (1990) : les comportements de soutien, les ressources du réseau et
l’évaluation subjective du soutien. Les comportements de soutien manifestés durant les groupes de
parole ont été analysés. Puis, les ressources du réseau des enseignants, principalement associées à
l’activité collective et à ses participants, ont été décrites. La dimension de l’évaluation subjective
du soutien a été documentée lors des entrevues semi-dirigées menées après les huit séances du
groupe de parole. Dans l’intention de recueillir des données relatives aux perceptions des
enseignants sur les retombées de l’activité collective sur leur bien-être au travail, certaines
questions de la deuxième entrevue semi-dirigée après les activités collectives ont également été
ajoutées sur ce thème.

Cette recherche, s’inscrivant dans une perspective systémique, accorde une place particulière à la
compréhension des relations bidirectionnelles entre l’individu et son environnement. En
s’appuyant sur le modèle processus-personne-contexte-temps de Bronfenbrenner et Morris (1998),
le soutien social est étudié sous l’angle des processus, le BEPT est associé à la composante
personne, les groupes de parole et l’environnement de travail des enseignants des classes d’accueil
représentent le contexte et, finalement, le temps est étudié en filigrane de tous ces éléments.
Les résultats de cette thèse sont organisés de façon à mettre en lumière la singularité des cas par
leur présentation individuelle en plus de relever les ressemblances et les dissemblances entre les
participants par une analyse croisée. Les données de recherche permettent d’esquisser le portrait
du BEPT des participants qui oeuvraient en classe d’accueil. En plus de détailler l’état des
participants et le contexte de travail avec les défis et les enjeux inhérents à l’enseignement aux
élèves allophones nouvellement arrivés, les résultats mettent en exergue une scission entre les
programmes d’accueil et les programmes « réguliers » au sein de l’école. Cette scission entraîne
des retombées sur toutes les dimensions du BEPT (l’adéquation interpersonnelle, le sentiment de
compétence, l’épanouissement, la volonté de s’engager et la reconnaissance perçue au travail).
L’analyse des données illustre également l’importance et la complexité des relations sociales dans
le contexte enseignant.

En ce qui concerne l’étude du soutien social, en plus de faire état des comportements de soutien
donnés et reçus par les participants, les résultats mettent en valeur le soutien social indirect. Les
participants ont rapporté avoir bénéficié d’une aide qui ne leur était pas directement adressée. Le
soutien social donné par un participant pouvait donc être pertinent pour plus d’un membre du
groupe et être disponible dans le groupe, sans être provoqué. De plus, les liens tissés dans le groupe
de parole ont pu favoriser l’établissement d’un réseau de soutien représenté autant par l’activité et
l’environnement créé par celle-ci que par les participants. L’augmentation de la taille du réseau de
soutien a également été évoquée par les enseignants à l’extérieur de l’activité. Autant l’évaluation
subjective du soutien que la documentation des retombées des groupes de parole sur le bien-être
ont permis de mettre en lumière un second processus : le partage de vécu. Alors que les groupes de
parole visent à regrouper les individus autour d’une question commune dans une perspective
psychodynamique, le partage de vécu permis par le cadre de l’activité a été fréquemment nommé
comme favorisant le développement du bien-être.

Le caractère novateur de cette recherche se situe dans l’agencement des concepts et dans la
précision de son analyse sur le soutien social mis en oeuvre lors d’activités collectives conçues et
menées pour favoriser le développement du bien-être au travail. En plus des avancées théoriques
et conceptuelles proposées, les résultats ont des retombées pratiques importantes. Par le détail du
contexte de travail des enseignants en classe d’accueil, mais aussi par la mise en oeuvre d’activités
collectives à l’école, cette thèse propose des pistes de réflexion pour la formation des enseignants,
la gouvernance scolaire, les directions et les enseignants. / This doctoral thesis in educational psychology focuses on the study of social support implemented
during a group activity designed and conducted to promote the development of well-being at work
among teachers. This qualitative multiple case study was conducted with eight reception class
(French language classes for newly arrived immigrants in Quebec) teachers who participated in
focus groups over a six-month period. Three main themes guided the organization of this research:
psychological well-being at work, social support and the impact of the discussion groups.
In order to collect the data, semi-directed interviews were conducted on psychological well-being
at work according to Dagenais-Desmarais’s (2010) conception. These interviews took place before
and after the teachers’ participation in group activities. The study of social support was then led in
accordance with the three main dimensions associated with this concept according to Vaux (1990):
supportive behaviors, network resources and subjective evaluation of support. The support
behaviors carried out during the discussion groups were analyzed. Then, the resources of the
teachers’ network, mainly associated with the group activity and its participants, were described.
The dimension of subjective evaluation of support was documented in semi-directed interviews
conducted after the eight discussion group sessions. In order to collect data on teachers’ perceptions
of the impact of the group activity on their well-being at work, some questions from the second
semi-structured interview after the group activity were also added on this theme.

This research, led in a systemic perspective, focuses on understanding the bidirectional relationship
between the individual and his environment. Using Bronfenbrenner and Morris’s (1998) processperson-
context-time model, social support is studied as a process, psychological well-being in the
workplace is associated with the person component, speech groups and the work environment of
reception class teachers represent the context and time is studied as underlying all of these elements.
The results of this thesis are organized to highlight the singularity of the cases through their
individual presentation, in addition to identifying similarities and dissimilarities between the
participants through cross-analysis. The research data allows us to draw a portrait of the
psychological well-being at work of the participants. In addition to providing a detailed account of
the state of the participants as well as the work context with the challenges and issues associated
with teaching newly arrived allophone students, the results highlight a division between the host
programs and the “regular” programs within the school. This split has repercussions on all
dimensions of psychological well-being in the workplace (interpersonal suitability, sense of
competence, fulfillment, willingness to commit and perceived recognition in the workplace). Data
analysis also illustrates the importance and complexity of social relationships in the teaching
context.

Concerning social support, in addition to reporting on the supportive behaviors given and received
by participants, the results highlight indirect social support. Participants reported receiving support
that was not directed to them. Thus, social support given by a participant could be relevant to more
than one member of the group and be available in the group without being provoked. In addition,
the ties forged in the focus group may have fostered the establishment of a support network
represented by the activity and the environment created by the activity, as well as by the
participants. The increase in the size of the support network was also mentioned by teachers outside
the activity. Both the subjective evaluation of support and the study of the impact of the discussion
groups on well-being highlighted a second process: the sharing of experiences. While discussion
groups from a psychodynamic perspective aiming to bring individuals together around a common
issue, the sharing of experiences allowed by the activity’s framework was frequently named as
promoting the development of well-being.

The innovative nature of this research lies in the arrangement of the concepts and in the precision
of its analysis of the social support implemented during collective activities designed and
conducted to promote the development of well-being in the workplace. In addition to the theoretical
and conceptual advances proposed, the results have important practical implications. By detailing
the context in which teachers work in reception class, but also by the implementation of collective
activities in the school, this thesis proposes avenues for teacher training, school governance,
principals and teachers.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25995
Date08 1900
CreatorsMamprin, Caterina
ContributorsPapazian-Zohrabian, Garine
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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