Le travail identitaire (TI) réfère aux actions par lesquelles des personnes (re)créent, présentent, précisent et préservent les constructions qui donnent un sens cohérent et distinct au soi. À cet égard, notre objectif de recherche était d’exposer les nuances de ce travail discursif à l’œuvre dans la conversation in situ, considérant que cela est encore aujourd’hui un des « chaînons manquants » à la littérature sur le TI. La dynamique conversationnelle qui a trop souvent été négligée lors de l’étude du TI est ici mise en exergue. Nous y portons une attention particulière grâce à notre approche basée sur la théorie sociale de George Herbert Mead et les concepts de l’analyse de conversation mobilisés pour l’observation des discussions guidées du Programme de leadership intermédiaire des Forces armées canadiennes (FAC). L’approche de recherche que nous privilégions nous a permis d’illustrer empiriquement différents aspects du TI dans la conversation in situ. Nous avons noté un TI tacite (non verbal) au fil des échanges entre leaders seniors des FAC, à savoir entre les personnes qui prenaient part aux discussions guidées que nous avons analysées. Nous avons surtout examiné leur TI verbal et explicite par l’entremise de leurs prises de parole. Notre examen montre que le conformisme du « moi » prévaut lors du TI, sans toutefois totalement éclipser la part d’individualité aussi à l’œuvre lors de ce travail. Malgré la forte identification à l’institution des FAC, nos analyses donnent à voir que ses membres profitent d’un certain espace discursif où ils peuvent mettre en valeur leurs particularités. Notre analyse le met en lumière et montre de plus qu’il y a un travail collectif qui s’opère à l’égard du TI comme leader et stagiaire. C’est à travers la convergence et la divergence des orientations que cet aspect collectif du TI a pu être observé, un travail collectif favorisant une certaine conscience de soi. / Identity work refers to actions by which people (re)create, present, specify and sustain constructions that are productive of a coherent and distinct sense of self. In this regard, our aim was to display the nuances of this discursive work within naturally occurring conversations, considering this is still one of the “blind spot” of the literature on identity work. Conversation dynamics, which have too often been overlooked in studies of identity work, were therefore closely examined. Our approach combines George Herbert Mead’s theory and conversation analysis concepts in the review of guided discussions held during the Intermediate leadership program of the Canadian Armed Forces (CAF). This combination actually enabled us to empirically describe various aspects of identity work in exchanges between senior CAF leaders. Tacit (nonverbal) identity work, as we have coined it, was certainly occurring throughout the guided discussions we studied. However, given our approach, we mainly examined the verbal and explicit identity work, through talk-in-action. In terms of actions, including what was invoked, our analysis shows that the “Me” and its conventions, as Mead conceived it, prevailed during our participants’ identity work. It did not totally overshadow the part of individuality, or the “I”, also at play during their work. Despite their strong identification with the CAF institution, the participants negociated a discursive space where they could highlight their particularities. Our analysis underlines it and shows that there was a collective work taking place in their identity work as leaders. It is through converging and diverging orientations that the collective aspect of their work was made visible, a collective work which also promoted self-consciousness.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27434 |
Date | 01 1900 |
Creators | Wagnac, Régine |
Contributors | Robichaud, Daniel |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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