Cette thèse interroge le concept d’hérédité biologique, ses récentes mutations et leur incidence sur la théorie synthétique de l’évolution, qui est fondée sur une vision strictement génétique de la variation héritable. Elle propose une clarification conceptuelle à l’heure où une abondante littérature décrit des mécanismes de transmission qui défient la théorie génétique et où l’extension du champ de l’héréditaire pourrait modifier le regard des biologistes sur les processus évolutifs. Revenant sur l’histoire d’une notion introduite dans les sciences du vivant en tant que métaphore et associée dès le XIXe siècle à une réflexion sur l’évolution biologique, notre travail de recherche examine la façon dont le concept d’hérédité a été modelé au XXe siècle par la génétique et intégré dans les travaux des biologistes de l’évolution. Il offre une synthèse des données relatives à l’hérédité non génétique et étudie un ensemble de critères nécessaires à l’élaboration d’un concept d’hérédité à la fois inclusif, cohérent et théoriquement fécond. La thèse développe une analyse critique des cadres conceptuels «inclusifs» existants avant de présenter les fondements d’une perspective organisationnelle originale. Dans cette perspective, l'hérédité apparaît comme un phénomène de récurrence transgénérationnelle de variations dans des patrons organisationnels partagés. Elle est sous-tendue par la reconstruction d’éléments génétiques et non génétiques constitutifs (vs. environnementaux). La perspective organisationnelle développée dégage quelques pistes de réflexion pour penser l’incidence d’une hérédité plurielle sur les dynamiques évolutives. / This essay questions the concept of biological inheritance, its recent transformations and their potential impact on the theory of evolution, which is grounded on a genetic vision of heritable variation. It proposes a conceptual clarification while an abundant literature highlights various mechanisms of transmission that challenge the genetic theory of inheritance, and while the extension of the field of inheritance could modify the perspectives of evolutionary biologists on evolutionary processes. This work goes back to the history of a notion introduced in the life sciences as a metaphor and associated, since the 19th century, with concerns about biological evolution. It describes how the concept of biological inheritance was designed by genetics (Mendelian and molecular) during the 20th century and how it was integrated into the studies of evolutionary biologists. It presents data regarding non-genetic inheritance, underlines the necessity to make a selection among them and proposes criteria necessary to the construction of an inclusive, consistent and theoretically fecund concept of biological inheritance. It offers an analysis of existing inclusive conceptual frameworks and offers some foundations for an original organizational perspective. The perspective describes inheritance as a phenomenon of trans-generational reoccurrence of variation in shared organizational patterns underpinned by the reconstruction of genetic and non-genetic constructive elements (vs. environmental). The organizational perspective developed in the essay provides original considerations regarding the impact of a multidimensional inheritance on evolutionary dynamics.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H203 |
Date | 26 April 2017 |
Creators | Pontarotti, Gaëlle |
Contributors | Paris 1, Gayon, Jean, Morange, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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