Les milieux dans lesquels les enfants évoluent ont une très grande influence sur leur développement physique et moteur, plus particulièrement lorsqu'il est question de l'acquisition des habiletés motrices fondamentales. Leur développement est séquentiel, toutefois, la quantité et la qualité des expériences motrices vécues par l'enfant vont influencer leur rythme de développement. La maîtrise des habiletés motrices fondamentales est importante puisqu'elle contribue au développement physique, cognitif et social des enfants et procure une fondation solide quant à l'adoption d'un mode de vie physiquement actif. La pratique d'activités physiques est un élément clé du développement des habiletés motrices chez les jeunes enfants, cependant les niveaux d'activités physiques observés en centre de la petite enfance sont habituellement très bas et les niveaux d'activités sédentaires sont habituellement élevés. Une des principales raisons est que le Canada, jusqu'à tout récemment, n'accordait que peu ou pas d'attention aux directives en matière d'activités physiques pour les enfants de moins de cinq ans. Heureusement, diverses initiatives sont mises en oeuvre pour développer des directives concernant la pratique d'activités physiques au cours de la petite enfance et ainsi développer les habiletés motrices fondamentales des enfants de moins de cinq ans. Néanmoins, nous avons actuellement peu d'indications sur la quantité d'activités physiques nécessaire au cours de la petite enfance et sur les types d'activités les plus appropriés. L'activité physique au cours de la petite enfance et son importance à l'égard de la santé représente une brèche dans la littérature scientifique, autant au Canada que dans le monde entier. Des recherches complémentaires sont donc nécessaires afin de décrire les pratiques actuelles et d'identifier quels sont les facteurs qui influencent la pratique d'activités physiques des jeunes de trois à cinq ans. En lien avec cette problématique, le but de la présente recherche était de dresser un portrait de la pratique d'activités physiques d'enfants de trois à cinq ans qui fréquentent des centres de la petite enfance (CPE) de la région de Sherbrooke. Puis, il était aussi question d'identifier les différents facteurs qui favorisent cette pratique chez les enfants d'âge préscolaire. L'intensité et la durée des périodes d'activités physiques ont été mesurées avec un accéléromètre. Les croyances et les perceptions des parents ont été documentées à l'aide d'un questionnaire. Des observations directes qualitatives ont été réalisées pour investiguer sur le lieu de la pratique d'activités physiques des enfants, et ce, afin de connaître la proportion d'activités pratiquées à l'extérieur et à l'intérieur du CPE. Au final, le projet a permis de recueillir des données d'accélérométrie chez 160 enfants, dans six CPE de la région sherbrookoise. Les résultats d'observations ont quant à eux été recueillis chez 95 enfants. Les réponses de sondages de 106 parents ont également été évaluées. Les résultats de notre étude montrent que les enfants sherbrookois de trois à cinq ans font en moyenne 84,9 minutes d'activités physiques d'intensité modérée à élevée, ce qui est supérieur à que ce qui est rapporté dans la littérature (Bornstein et al., 2011). Les résultats de notre recherche montrent que les filles font moins d'activités physiques, toutes intensités confondues, que les garçons. Plus précisément, les filles font 28,7 minutes d'activités physiques d'intensité modérée à vigoureuse de moins que les garçons. Les résultats de l'étude de Bornstein et al. (2011) suggèrent que les garçons en réalisent 9 minutes de plus que les filles. L'âge a aussi un effet sur la pratique d'activités physiques des enfants de trois à cinq ans de notre étude. Tout comme la recherche de Reilly et al. (2004) le montre, les enfants de cinq ans de notre étude sont plus actifs que ceux âgés de trois ans. Nos résultats indiquent que le temps extérieur représente 58,9 % du temps à réaliser des activités physiques d'intensité modérée à élevée. Le jeu extérieur contribue donc le plus à la pratique d'activités physiques d'intensité modérée à vigoureuse (Brown et al., 2009). Malgré le fait que la littérature scientifique établit des liens entre la pratique d'activités physiques des jeunes de trois à cinq ans et l'indice de masse corporelle du père (Finn et al., 2002), le revenu du ménage (Dolinsky et al., 2011), la scolarité de la mère (Rossem et al., 2012) et le niveau d'activités physiques des parents (Hinkley et al., 2008), les résultats de notre étude sont non significatifs pour ces facteurs. En conclusion, le projet de recherche présenté dans ce mémoire représente bien un portrait de la pratique d'activités physiques des enfants de trois à cinq ans fréquentant les centres de la petite enfance sherbrookois. L'étude permet aussi d'identifier certains facteurs qui ont des effets sur la pratique d'activités physiques des enfants. Ces facteurs sont l'environnement ainsi que l'âge et le sexe des enfants. Enfin, suite aux résultats, il est possible de conclure qu'il serait pertinent de travailler en collaboration avec les parents pour les sensibiliser au niveau des recommandations en matière d'activités physiques des enfants d'âge préscolaire et sur les pratiques réelles en centre de la petite enfance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6433 |
Date | January 2013 |
Creators | St-Gelais, Isabelle |
Contributors | Berrigan, Félix |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Isabelle St-Gelais |
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