Tout le monde parle de voyage. La simple évocation d'un voyage nous fait rêver. Nous sommes curieux d'aller voir comment les choses se passent ailleurs. Souvent, nous prenons la route guidés par le désir de rencontrer l'Autre... L'inconnu, la différence, le lointain nous interpellent. Les motivations pour partir sont nombreuses: sortir du quotidien, s'enfuir, se reposer, découvrir, se dépayser. .. Le voyage est une sorte de mise entre parenthèses de nos repères habituels, il implique un décalage du temps et de l'espace. Ce sont ces aspects du voyage qui ont servi de contexte à notre recherche qui porte sur la rencontre de l'Autre en voyage et sur l'appréhension du voyage comme une expérience d'apprentissage. Afin d'explorer cet objet, nous prenons l'Altérité comme assise du voyage et de la rencontre. Par ailleurs, l'opérationnalisation de ce concept est fondamentale pour étudier la dynamique identité-altérité vécue par le voyageur et, plus particulièrement, sa communication avec autrui. De la combinaison des trois figures de l'Altérité (rapports à autrui, à l'inconnu, à l'imaginaire) découlent les
« dimensions pratiques » (la rencontre, l'ailleurs et l'exotisme) de même que les « marqueurs » qui à la fois délimitent le propos et servent de canevas pour les entretiens semi-dirigés, sous forme de récits thématiques. À la suite du parcours théorique, l'étude s'est articulée autour de quatre voyageurs qui ont séjourné seuls en Asie, pendant six à douze mois, et qui ont partagé avec nous leurs anecdotes et leurs réflexions. À partir du croisement d'une part, des observations issues de l'analyse thématique des récits et d'autre part, des concepts retenus lors de la démarche théorique, se dégagent en majeure ces constats: 1) la dynamique identité-altérité relève de trois mouvements fondamentaux: la préservation de l'intégrité; la valorisation de la singularité; l'intégrité et la singularité agissent comme moteurs pour partir vers l'inconnu; 2) l'expérience altéritaire s'interprète comme une source d'apprentissage, souhaitée et souvent surprenante; 3) la survie physique et psychique (et donc l'identité) structurent le voyage; 4) en pratique, le fait
« voyage » est en bonne partie « déromantisé » eu égard à la littérature qui existe en ce domaine, à la généralisation du phénomène socio-économique du tourisme, aux nouvelles technologies des communications et à l'hyperprésence des images; 5) pour que la rencontre ait lieu, il faut absolument que, de part et d'autre, les protagonistes y consacrent du temps et, qu'en plus, ils aient une disposition à l'empathie, au dialogue, à la réciprocité. Le repérage de ces constats majeurs nous a permis d'induire que la dynamique de la rencontre risque d'être freinée par certains facteurs: la lacune d'informations préalables relativement au fonds culturel du pays hôte, le manque de connaissance de la langue et le peu de temps alloué à chaque endroit visité et donc, à chaque rencontre. Dans ces conditions, le désir du voyageur d'aller à la rencontre de l'Autre risque de se buter à la réalité et de demeurer un idéal. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Voyage, Altérité, Rencontre, Identité, Apprentissage, Ailleurs, Exotisme, Récit de vie thématique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3037 |
Date | January 2010 |
Creators | Jiménez, Tania Selena |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3037/ |
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