En 1187, après près d’un siècle de domination sur Jérusalem, les Latins perdent la Ville sainte face aux armées de Saladin. L’événement produit un choc immédiat et d’une ampleur considérable en Occident, donnant lieu à des actions militaires, liturgiques, mais aussi à des élaborations littéraires et picturales spécifiques, poursuivies jusqu’aux dernières tentatives de reconquêtes de la Terre sainte au XIVe siècle. En partant de ces réactions face à la chute, ce travail se propose d’observer d’abord le rapport de la chrétienté latine à la perte de Jérusalem : l’impact qu’eut celle-ci en Occident, les discours et les images qui en sont nés, la mémoire qu’elle a généré et ses évolutions permettent de cerner, à côté du persistant désir de recouvrer les Lieux saints, les marques d’un regret de plus en plus affirmé à leur égard. Il s’agit aussi de voir en quoi cette nouvelle relation à la Ville sainte a pu modifier la perception de celle-ci. La revendication de la cité donne ainsi l’occasion aux Latins de repenser et de réaffirmer les liens qui unissent Jérusalem au christianisme et à la chrétienté, pour mieux en justifier la récupération et en réaffirmer l’importance dans le plan de salut chrétien. Dans le même temps, la nostalgie dont la cité fait l’objet tend à la ramener à une dimension plus mythique et plus symbolique encore, qui apparaît aussi comme un moyen pour les Latins de continuer de se réapproprier Jérusalem à travers son image, pour mieux en conjurer la perte. / In 1187, after nearly a century of Christian rule over Jerusalem, the Latins lost the Holy City to the army of Saladin. The fall triggered an instant, overwhelming reaction of shock in the West and led to military and liturgical action, as well as to the production of specific literary and pictorial depictions, which continued until the last attempts at recapturing the Holy Land in the 14th century. Through these representations, this thesis examines Latin Christianity’s response to the loss of Jerusalem: its impact in the West, the resulting discourses and images, and the evolving memory it created combine to indicate an increasingly vivid sense of regret. This new relationship with the Holy City also altered the way it was perceived. Indeed, laying claim to the city was a way for the Latins to reconsider and reaffirm Christianity’s ties to Jerusalem, and therefore justify attempts to recover it and assert its importance in Christian salvation. At the same time, the nostalgia the city inspires lends it a legendary, symbolic dimension; the latter offers the Latins a way to reclaim Jerusalem through its image, in order to ward off their loss.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100071 |
Date | 11 July 2017 |
Creators | Rajohnson, Matthieu |
Contributors | Paris 10, Vincent, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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