Les recommandations de bonne pratique, issues de la médecine des preuves, s'insèrent dans un processus ancien visant à asseoir la légitimité médicale sur la science et se sont déployées en tant qu'instrument politique de rationalisation des pratiques.Comment rencontrent-elles les valeurs professionnelles et l'exercice de la médecine ?La question est traitée dans le cadre de la médecine générale et de l'hypertension artérielle (HTA) dont la mise en recommandations est exemplaire de la construction d'un risque en santé publique.La première partie s'intéresse à l'origine de la médecine des preuves et en quoi ce mouvement est porteur de continuité et de modification dans les relations entre Médecine et État, au sein de la profession, entre médecin et patient.La seconde partie, centrée sur une microsociologie des consultations de patients hypertendus, montre que les recommandations constituent un appui pour le travail médical de prise de conscience par le patient de la réalité pathologique de l'HTA et des risques cardiovasculaires associés. Mais le généraliste inscrit son action dans la durée et, sous influence du patient, négocie et fait des compromis voire déroge aux " bonnes pratiques ", considérant que ce qui n'est pas réalisable aujourd'hui le sera demain.Les recommandations sont intégrées dans les pratiques sous forme d'un modèle hybride associant la référence aux données scientifiques et l'adaptation à la singularité de la situation. La figure du patient statistique porté par la médecine des preuves est confrontée à la réalité sociale de l'individu plus ou moins doté d'autonomie et de ressources dont il s'agit pour le médecin d'acquérir la confiance et de la conserver.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00649606 |
Date | 30 September 2011 |
Creators | Rolland, Christine |
Publisher | Université Toulouse le Mirail - Toulouse II |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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