Au sein de la littérature, la notion qu'une déshydratation [plus grand ou égal] à 2% du poids corporel (PC) est néfaste pour la performance en endurance est largement répandue et généralement acceptée par les entraîneurs, athlètes, nutritionnistes et professionnels de la santé. Ainsi, il est recommandé de boire suffisamment de liquides pendant l'exercice afin de prévenir une perte de PC [plus grand ou égal] à 2% (Sawka et al. 2007). De plus, l'idée que les athlètes ne devraient jamais se fier à leur sensation de soif pour s'hydrater est une autre croyance abondamment propagée dans le milieu sportif, sachant que la sensation de soif arrive habituellement lorsqu'il y a une perte de PC supérieure à 2% déjà entamée (Murray, 1996). Toutefois, une méta-analyse publiée par Goulet (2011) a démontré que lors de protocoles d'exercices simulant une performance de type contre-la-montre, où l'organisme est en mesure d'adapter l'intensité de l'épreuve selon les rétroactions internes et externes, des niveaux de déshydratation allant jusqu'à 4.3% du PC n'affectent pas négativement la performance et que boire à sa soif optimiserait la performance chez des athlètes d'endurance. Néanmoins, ces résultats sont basés sur des constats émis suite à des expérimentations sur vélo seulement. Aucune étude rendant compte de la réalité des athlètes en course à pied n'a été réalisée, justifiant de ce fait la pertinence de la présente recherche. Ainsi, le but de la présente étude est de comparer les effets d'une déshydratation associée à la prise de liquide dictée selon les signaux de la soif à celle d'une hydratation programmée afin d'allouer une perte de PC de 1%. Suite à une phase de familiarisation, 10 athlètes ont couru deux contre-la-montre de 21.1km, à 7 à 35 jours d'intervalle, selon les deux protocoles d'hydratation suivants; 1- boire selon la soif (soif) ou 2- boire afin que le participant perde [environ] 1% de son PC (hydraté). La quantité de calories ingérées pendant l'exercice était contrôlée; chaque participant consommait 3 gels pour sportif à des intervalles de 6km. La fréquence cardiaque, la température rectale, la température de la peau et la température corporelle ont été mesurées, tout comme la perception de l'effort, de la chaleur, de la soif et de l'inconfort abdominal. Aucune différence significative n'a été observée au niveau de la performance (groupe soif : 1h29 min 50 sec; groupe hydraté : 1h29 min 35 sec), de la perception de l'effort, de la chaleur et de la température de la peau. Cependant, la température rectale et corporelle, les fréquences cardiaques ainsi que la perception de la soif étaient toutes plus élevées pour le groupe devant boire selon les signaux de la soif. De son côté, le groupe hydraté s'est avéré présenter un inconfort abdominal plus élevé. Pour conclure, ceci est la première étude à démontrer que de boire à sa soif optimise la performance à course à pied lors d'un contre-la-montre de 21.1km à 30°C auprès d'athlètes bien entraînés.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/6430 |
Date | January 2013 |
Creators | Dion, Tommy |
Contributors | Goulet, Eric |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Tommy Dion |
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