Au cours des années 1990, une nouvelle forme de gouvernance environnementale, basée sur la participation d'une pluralité d'acteurs à travers une démarche concertée, a peu à peu succédé à une approche centralisée qui prévalait auparavant. La concertation vise à favoriser la conciliation des intérêts divergents pour gérer en commun le territoire et les ressources. Elle repose notamment sur l'utilisation des dispositifs de négociation et de délibération. Le processus d'implantation des grands projets hydroélectriques a été particulièrement transformé par les changements de la sphère environnementale. Afin d'améliorer la légitimité des projets et rendre leur conduite plus prévisible, la recherche de l'accord des acteurs du milieu est devenue un élément incontournable pour l'entreprise, qui s'ajoute aux exigences de l'examen environnemental des projets. À partir de l'analyse du déroulement du projet Sainte-Marguerite-3, ce mémoire vise d'abord à comprendre comment la recherche de l'acceptabilité sociale se traduit concrètement dans l'action, puis à identifier quels sont les impacts de l'approche concertée pour la protection de l'environnement. En fonction de l'approche théorique et méthodologique de l'analyse stratégique, des entretiens ont été réalisés auprès des différents acteurs territoriaux impliqués dans le cadre du projet et auprès de l'équipe d'Hydro-Québec. L'analyse a été structurée autour de trois principales phases du déroulement du projet qui s'enchaînent, et à travers lesquelles les frontières du système d'action évoluent. L'analyse des systèmes formel et informel de la conduite du projet a permis de démontrer que l'accord du milieu ne relève pas d'un processus où chacun serait sur un même pied d'égalité, mais d'un rapport de force déséquilibré à travers lequel le promoteur et les acteurs politico-économiques sont mieux outillés pour défendre leurs intérêts, comparativement aux acteurs environnementaux et autochtones. Les intérêts des acteurs en présence ne sont donc pas harmonisés, mais plutôt traités en fonction de leur importance dans le rapport de force. L'entreprise souhaite rendre le projet plus prévisible en contrôlant l'incertitude qui l'entoure, plutôt que de co-construire une solution consensuelle. La recherche révèle également que depuis la mise en place du projet SM-3, l'entreprise a réalisé plusieurs apprentissages organisationnels qui l'amènent à axer davantage sur la négociation afin de construire l'acceptabilité sociale des projets. Cette démarche, de plus en plus négociée et basée sur les ententes de compensations, comporte des conséquences sur l'action collective en environnement. Elle accentue le déséquilibre des ressources dont disposent les acteurs territoriaux et contribue à l'exclusion de plusieurs groupes d'acteurs. Deux conditions sont finalement proposées, qui visent à favoriser une meilleure conciliation de l'acceptabilité sociale et de l'environnement lors de la conduite des projets, et qui reposent sur le renforcement des capacités des acteurs à intervenir et sur l'amélioration de la portée du débat public en amont des projets. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Gouvernance environnementale, Acceptabilité sociale, Hydroélectricité, Hydro-Québec, Autochtones (lnnus), Régions (Côte-Nord), Projet hydroélectrique Sainte-Marguerite-3, Analyse stratégique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.765 |
Date | January 2007 |
Creators | Filiatrault, Karine |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/765/ |
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