Le trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) atteint de 5 à 10% des enfants d'âge scolaire. Le seul traitement reconnu efficace à ce jour est la prise quotidienne de psychostimulants. Toutefois, la médication a mauvaise presse et ne convient pas à tous les enfants, ce qui conduit les parents à se tourner vers des solutions alternatives. Parmi celles-ci, le neurofeedback semble particulièrement populaire. Cette technique est basée sur le fait que les enfants souffrant de TDA/H présentent des atypies des ondes cérébrales qui pourraient être corrigées par le biais d'animations sur ordinateur qui renvoient du feedback à l'enfant en fonction de son activité ÉEG. Bien que plusieurs études démontrent des résultats prometteurs, nombre d'entre elles présentent des lacunes méthodologiques. De même, la contribution de facteurs non spécifiques, notamment au niveau psychologique, n'a pu être exclue et, conséquemment, l'hypothèse d'un effet placebo ne peut être éliminée. Afin de déterminer l'apport respectif des facteurs d'ordre affectif et neurologique dans le neurofeedback, une première étude a été menée dans le but de documenter l'effet simple du traitement en comparant un groupe entraîné (n=8) à un groupe en liste d'attente (n=7) composé d'enfants âgés de 7 à 13 ans (moyenne de 9,6 ans), sur des mesures neuropsychologiques, comportementales et neurophysiologiques (EEG). Bien que les résultats confirment la présence d'effets bénéfiques pour le groupe entraîné, ceux-ci se limitent aux questionnaires remplis par les parents, notamment les échelles Inattention et Hyperactivité de l'ADHD Rating Scale (F(1,13)=17,26, p<,001 et F(1,13)=5,76, p<,05 respectivement) ainsi qu'à l'échelle Troubles de comportements du Strenght and Difficulties Questionnaire (F(1,13)=4,36, p<,1). Cela plaide en faveur d'un effet placebo se caractérisant par le « traitement des parents » plutôt que le « traitement de l'enfant ». Par conséquent, une deuxième étude (n=31) incluant un groupe placebo bénéficiant du même cérémonial, mais sans feedback réel, a été conduite chez un groupe d'enfants (7-12 ans, moyenne 8,8 ans). Les résultats obtenus lors de la première étude n'ont pu être répliqués et aucun effet de groupe n'a été observé, les groupes entraînés se situant au même niveau en posttest que les enfants en liste d'attente. Par conséquent, bien que la généralisation des résultats soit entravée par le fait que les sujets ne sont pas parvenus à acquérir un contrôle sur l'ÉEG, ces données suggèrent à la fois l'inefficience du véritable traitement, mais également la contribution négligeable des facteurs non spécifiques, le groupe placebo n'ayant montré aucune amélioration significative. Toutefois, une analyse post-hoc des résultats semble tout de même suggérer des effets bénéfiques, du moins pour un groupe restreint de sujets. Par conséquent, des mécanismes autres que ceux mis de l'avant au départ doivent être postulés pour expliquer cet effet.
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Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5824 |
Date | 09 1900 |
Creators | Picard, Caroline |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse acceptée, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5824/ |
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