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Le meilleur ou le vrai : Spinoza et l'idée de philosophie / The better or the true : Spinoza and the idea of philosophy

Accusé par Albert Burgh de considérer sa propre philosophie comme étant la meilleure entre toutes, Spinoza rectifie : il sait seulement qu'est vraie la philosophie qu'il comprend. Mais on cherchera vainement une authentique définition, chez lui, de l'idée de philosophie, ainsi qu'un programme d'ensemble des connaissances rationnelles, comme s'appliquent à en dresser Bacon, Descartes ou Hobbes. Y a-t-il chez Spinoza une conception précise, voire singulière, de l'idée de philosophie? Étudier les occurrences, la nature de la définition, ce qu'enfin peut signifier le passage d'un titre pressenti de Philosophie à celui d'Éthique, produit autant d'indices d'une idée de philosophie conçue comme praxis de distinction ou, comme le disait Althusser, comme activité de tracer des lignes de démarcation. Mais une idée même de philosophie se constitue en ce geste, et seulement en ce geste, à savoir par le biais de relations nécessaires avec ce qui a priori n'est pas elle: le vulgaire, l'ignorant, le théologien, le souverain. L'idée de philosophie, en d'autres termes, s'autoproduit dans un système de rencontres singulières. En analyser les fruits permet alors de recomposer l'idée de « vraie philosophie» : elle est d'abord celle d'une pratique de production d'idées (comprendre, philosopher droitement, parler en philosophe) et de leur communication (s'adresser au vulgaire, au souverain, enseigner en tant que philosophe). Mais se fait jour, en outre, comme un naturel philosophe, effort s'éprouvant selon une réjouissance propre au « vrai philosophe », déjà sage en vertu de son mouvement de se perfectionner et d'accroître sa puissance. / Being accused by Albert Burgh of appraising his own philosophy as the best above all others, Spinoza rectified : only the philosophy he could understand did he know as true. But vainly will one seek any authentic definition, in his works, of the idea of philosophy, or an overall programme of rational knowledge, such as Bacon, Descartes or Hobbes endeavored to make out. Can one find in Spinoza a specific, singular indeed conception of the idea of Philosophy ? Studying occurrences, the nature of the definition, eventually what the change from the prospective title Philosophy to that of Ethics may signify, generates as many indications about an idea of philosophy conceived as a praxis of distinction, or, as Althusser would say, as activity consisting of drawing boundaries. But a very idea of philosophy constitutes itself by this movement, and only by this movement, namely via necessary relations with what, a priori, is not itself : the vulgar, the ignorant, the theologian, the sovereign. In other words the idea of philosophy generates itself within a system of singular encounters. Analyzing their fruits enables one, then, to recompose the idea of “true philosophy”: it is firstly that of a practice of producing ideas (understanding, philosophizing with rectitude, speaking as philosopher) and of communicating them (speaking to the “vulgar”, to the sovereign, disseminating as philosopher). Finally something like a philosophic natural disposition comes to light, an effort experienced in an exultation proper to the “true philosopher”, who is already wise by virtue of his movement toward perfection and his growing power.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA010675
Date09 December 2013
CreatorsDanino, Philippe
ContributorsParis 1, Jaquet, Chantal
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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