Les deux parties de ce mémoire révèlent -chacune à sa manière -mon sentiment d'attachement à la terre, au Nord, à la grande Amérique en même temps que le besoin viscéral de m'en affranchir parfois, de m'en éloigner pour mieux voir ce que chaque lieu imprime en moi à tout moment. La première partie, mon congé de l'amérique, est construite sous la forme d'une suite poétique où un moi-sujet se livre à un travail de décantation de l'affectif, du territorial et de l'identitaire. Chacune des cinq sections de ce long poème trace des portraits de l'Amérique qui originent aussi bien des paysages du Lac-Saint-Pierre, du Lac-Saint-Jean, des forêts du Nord, de Montréal que du monde intérieur présent dans chaque individu. L'exploration de ces territoires se fait par le biais du questionnement, de l'admiration, de la nostalgie, du deuil. L'Amérique se montre alors dans sa vastitude, ses névroses, ses beautés, ses contradictions, sa désuétude. Le moi-sujet, pour sa part, traverse ces aspérités, apprenant (parfois douloureusement) à composer avec elles. La seconde partie, Juste là, propose une réflexion formée d'un ensemble de rubriques portant sur les histoires que chaque lieu raconte à celui qui le traverse. Que ce soit par les bruits de la rue, les lignes tortueuses sur l'écorce d'un arbre, la douceur de l'herbe, le monde du dehors arrive certains jours à toucher des pans de l'être de façon inattendue. Ce sont des détails d'habitude, des éléments d'un décor familier qui, au lieu de passer inaperçus, tout à coup tendent la main pour montrer quelque chose et dire: «c'était juste là sous tes yeux». Alors, pendant un court laps de temps, l'individu se reconnaît dans ce qui se trouve devant lui et y participe intensément, profondément.
Cette composition du dedans et du dehors, cette construction de l'être dans un imaginaire de la langue et du lieu, c'est le sens du travail d'atelier. L'atelier d'écriture, tout compte fait, permet de se situer, de s'ancrer dans un espace donné. Il faut arriver à s'y inscrire en tant que sujet parfois en s'altérant, parfois en s'imposant. Partout dans ce mémoire on pourra reconnaître les mêmes questions fondamentales : comment exister vraiment dans un lieu de grandeurs, dans un espace rempli d'histoires déjà, dans un monde qui ne correspond pas toujours à nos attentes et nos désirs? Comment les lieux déterminent-ils ce que l'on est, ce que l'on devient? Est-il possible enfin que moi aussi je puisse marquer les lieux que je traverse? ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Amérique, Identité, Arbre, Appartenance, Nord, Désir, Deuil.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1653 |
Date | January 2006 |
Creators | Girard, Karine |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1653/ |
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