Est-ce l'éducation des femmes ou celle des hommes qui a le plus d'influence sur le PIB par habitant dans les pays en voie de développement? C'est à cette question que tente de répondre ce mémoire. Le cadre d'étude repose sur des données empiriques de type transversal (1970-1985) pour 94 pays et s'inspire le plus simplement du modèle de croissance endogène de Benhabib et Spiegel (1994) où l'éducation n'entre plus comme un intrant supplémentaire dans la fonction de production, mais comme un déterminant de l'accumulation de nouvelles techniques. Cette proposition permet de mettre en place deux méthodologies distinctes: une première portant sur l'estimation directe de la fonction de production où le progrès technique est une fonction des variables éducation et écart de niveaux technologiques avec les États-Unis et une deuxième où ces variables expliquent directement la productivité totale des facteurs, moteur de croissance. Pour une évaluation rigoureuse du rôle de la scolarisation des filles et des garçons, la mesure du capital humain est celle proposée par Hall et Jones (1999) qui introduit les discontinuités d'efficacité des années d'école selon le niveau d'étude. La méthode d'estimation tient compte du biais d'endogénéité que posent les variables d'éducation et d'écart de niveaux technologiques afin de fournir des résultats robustes à la problématique. Ceux-ci correspondent à l'intuition économique: le niveau du capital humain a eu un rôle positif et significatif dans la détermination du taux de croissance, à travers une accélération d'absorption des technologies existantes à l'étranger pour les pays les plus pauvres, par la capacité à innover et à développer de nouvelles techniques pour les pays les plus riches. Fait étonnant, dans le cas des pays possédant les possibilités de rattrapage les plus élevées, lorsqu'on compare la contribution relative de l'éducation des hommes par rapport à celle des femmes, seule la scolarisation de ces dernières a permis d'expliquer de façon significative les différences internationales de taux de croissance du PIB par travailleur et du progrès technique. Cela suppose que la croissance des pays en développement a été d'autant plus forte qu'ils avaient un retard technologique important à rattraper, mais uniquement à condition que le niveau d'éducation des femmes ait été assez élevé pour permettre ce rattrapage. Ce résultat donne ainsi un nouveau support empirique à l'hypothèse que l'éducation des femmes constitue un ingrédient important, voire essentiel, dans les stratégies de développement des pays pauvres.______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Croissance de long terme, PIB par habitant, Productivité totale des facteurs, Développement économique, Pays en voie de développement, Capital humain, Éducation des garçons, Éducation des filles.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1446 |
Date | January 2008 |
Creators | Deslauriers, Pierre-Luc |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1446/ |
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